Je dormis très mal.
Le fait d'avoir repensé à Marième, n'avait fait que réouvrir des plaies qui avaient mis du temps à cicatriser.
Au lieu de dormir et d'essayer de me remettre de mon voyage, je me mis à continuer de lire la lettre. Je voulais en savoir plus sur les raisons qui avaient poussé ma mère et m'écrire et non à me demander pardon de vive voix :
MAMAN :
J'espère que Marième me pardonnera également de vous avoir séparé.
C'est avec beaucoup de recul que je me rends compte que je t'ai fait énormément de torts Bouba et j'ai également compris pourquoi tu as voulu t'éloigner de moi. Je ne sais même plus à quoi tu ressembles :
As-tu pris du poids ?
Sais-tu préparer autre chose que des oeufs maintenant ?
As-tu à nouveau trouvé l'amour ?
T'arrive-t-il de penser à moi ?
Pries-tu pour moi ?
Je me pose tellement de questions. Si j'avais une machine à remonter le temps, j'aurai effacé tout le mal que je t'ai fait. Je t'aurai laissé épouser la femme que tu aimais et non celle que je t'avais imposée. Je ne me justifie pas mais qu'aurais-tu fait si tu étais à ma place ?
Oumou est ma meilleure amie. Elle m'a soutenue tant de fois et n'a jamais rien demandé en retour. je sais que tu ne voulais pas que je lui parle de ton projet de mariage mais je ne pouvais le lui cacher. Je la connaissais et je savais que c'était une personne discrète. Elle m'a confié que Sophie avait des sentiments pour toi et qu'elle vous verrez bien ensemble. Que ce serait nous dans nous.
Pourquoi irais-tu épouser une parfaite inconnue alors que Sophie est pratiquement de la famille ?
Je sais que tu ne comprendras jamais ce raisonnement et c'est légitime.
Je posai la lettre et m'efforçai de m'endormir. Il fallait que j'aille me recueillir sur la tombe de mon père demain matin.
Le lendemain matin, je fus réveillé par les cris d'un enfant ; Ceux du fils de Coumba. Je pris une bonne douche, mis un kaftan qui sentait le renfermé puis sortit de ma chambre pour affronter le monde extérieur.
J'entendis la voix de Coumba dans le salon. Dès que j'entrai, elle comprit que j'avais été réveillé par les cris de son fils :
COUMBA : Hey Bouba désolée hein. J'imagine que c'est ce petit monstre qui t'as réveillé.
MOI : Ne t'en fais pas. De toutes les manières, il fallait que je me lève. Je dois aller me recueillir sur la tombe de mon père.
COUMBA : Ah, c'est bien ça. Assieds-toi. Je suis en train de dresser la table pour le petit-déjeuner.
MOI : As-tu besoin d'aide ?
COUMBA : Non, c'est bon merci. Bébé Idrissa vient dire bonjour à tonton.
Bébé Idrissa ne me regarda même pas. Il était concentré et jouait avec un objet que je n'avais pas réussi à identifier. Coumba s'apprêtais à faire une remarque sur son fils lorsqu' un homme fit irruption dans la pièce :
COUMBA : Bouba voilà enfin mon mari. Chéri, je te présente mon cousin dont je t'ai parlé très tôt ce matin. Tu étais déjà dans les bras de Morphée lorsque nous sommes rentrés hier.
MARI DE COUMBA : Ravi de faire ta connaissance Bouba et désolé pour hier. Je suis un peu souffrant et les médicaments m'assomment rapidement, surtout le soir.
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La lettre
Mystery / ThrillerBoubacar revient au Sénégal après cinq ans d'absence pour assister à l'enterrement de sa mère. Leurs relations avaient fini par se détériorer et il coupa les ponts avec sa famille. Sa mère lui a laissé une très longue lettre. Que contient-elle?