Chapitre 16 : « Bienvenue princesse... »

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Ma mère était pire qu'un labyrinthe.

A chaque fois que je pense avoir atteint la sortie, je me perds à nouveau.

Je n'ose même pas lire la suite de cette lettre. J'ai besoin d'une petite pause avant de poursuivre.

Je me rendis alors chez mon pote et voisin.

J'étais sur le point de sonner lorsque je remarquai que la porte était ouverte. Je ne vous cache pas qu'à ce moment précis, je me mis à imaginer le pire.

Tellement de personnes noires sont assassinées chaque jour à l'étranger que mon esprit s'est automatiquement figé. J'avais peur de franchir le seuil de la porte mais si jamais je restais là, à ne rien faire, je pourrai être poursuivie pour non-assistance à personne en danger.

Je poussai la porte et entendit les cris de Fatoumata. Paniqué, je retournai dans mon appartement pour prendre mon téléphone puis retourna chez Aldrick. Je composai le numéro de la police secours lorsque j'aperçus Aldrick, paniqué :

ALDRICK

Ah mon frère, Dieu merci tu es là. Faut que tu m'aides, Fatoumata vient de perdre les eaux.

Je savais que ce n'était pas le moment de sourire mais je ne pus m'empêcher. J'étais soulagé de savoir qu'ils n''étaient pas en danger.

MOI

Où est-elle ? Allons vite à l'hosto alors.

ALDRICK

Je veux bien mais elle qui ne veut pas me suivre. Elle ne fait que m'insulter !

MOI

Ce sont les hormones donc n'en tiens pas compte ! laisse-moi aller lui parler.

ALDRICK

OK mais fais vite stp. Je ne veux surtout pas qu'elle accouche dans mon salon.

Je remuai la tête avant d'aller retrouver Fatoumata qui faisait les cent pas tout en inspirant et expirant :

MOI

Hello ma chérie, Aldrick vient de me dire que tu as perdu les eaux. Il est impératif de te conduire à l'hôpital maintenant pour ton bien et celui du bébé.

Elle se mit à pleurer. elle vint vers moi et me prit dans ses bras avant de me souffler :

FATOUMATA

J'ai peur Bouba et si je meurs en donnant la vie comme ma mère ? J'ai tant redouté ce jour et il est enfin arrivé.

MOI

Mais non, ne pense pas à cela. Ce n'est pas bon pour toi encore moins pour ce bout de chou qui est prêt à sortir. En refusant de te rendre à l'hopital, tu mets vos deux vies en danger. Est-ce cela que tu veux ?

FATOUMATA

Non !

MOI

Alors allons-y.

Fatoumata accepta de me suivre. Je pris son sac qui était posé à même le sol puis alla retrouver Aldrick qui était resté devant la porte. Je lui fis signe de ne pas ouvrir la bouche avant qu'il ne disse quelque chose qui puisse froisser sa concubine.

L'hôpital n'était qu'à environ dix minutes de chez nous en voiture. Nous avions téléphoné au gynécologue de Fatouma qui nous y attendait impatiemment.

Dès que nous arrivâmes, Aldrick expliqua que son épouse était sur le point d'accoucher. Les infirmiers l'assirent donc sur une chaise à roulette avant de l'emmener avec eux.

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