Je m'étais juré de ne plus jamais remettre les pieds au Sénégal, encore moins dans cette satanée maison. Mais après le coup de fil que j'avais reçu plutôt ce matin, je n'avais nullement le choix. Je me sentais piégé...
*Flashback six heures avant :
J'étais en pleine réunion en train de faire une présentation que j'avais minutieusement préparée. En effet, cela faisait deux ans que j'avais des vues sur le poste de Directeur Clientèle. Je n'étais malheureusement pas le seul et cette présentation devait être l'arme secrète pour nous départager.
Dieu merci, j'eus le temps de la terminer avant l'annonce de la nouvelle qui va suivre. Mon téléphone ne cessait de vibrer. Le numéro n'était pas répertorié mais l'appel provenait du Sénégal. La personne ne cessait d'insister. Ma boss me regarda puis dit :
Ma boss : ça a l'air urgent, alors pourquoi ne pas décrocher ?
Moi : Très bien, je reviens dans ce cas.
Je sortis me mettre dans le couloir et m'isola afin que ma lourde voix ne perturbe pas le déroulement de la réunion. Je rappelai le numéro qui avait tenté de me joindre à trois reprises :
Moi : Allô ?
La personne au bout du fil: Allô Bouba ? Mane la sa Nidiaye Amadou. (c'est moi ton oncle Amadou).
Moi : Nidiaye ça va ? Ça fait longtemps.
Nidiaye Amadou : Oui. Mon fils, j'ai une mauvaise nouvelle.
Dès qu'il prononça ces mots, mon cœur se mit à battre la chamade. Cela faisait une éternité que je n'avais plus de nouvelles de ma famille. J'ai coupé les ponts avec pratiquement tout le monde, un peu à près m'être installé à Strasbourg.
Moi : Lou xew (que se passe-t-il ?)
Nidiaye Amadou : Ta mère nous a quitté très tôt ce matin.
Ma mère, venait-il de dire ? Ce n'était pas le moment de ressasser le passé alors je me contentai de répondre à ce qu'il venait de m'apprendre :
Moi : Tu m'en vois navré. Mes condoléances. Qu'Allah ait pitié de son âme.
Nidiaye Amadou : Mes condoléances à toi aussi. C'était ta mère...
Quand comptes-tu venir à Dakar ? Je ne veux pas l'enterrer sans ta présence. Après tout, tu es son seul et unique enfant.
Moi : Je ne sais pas si je pourrai me libérer. C'est compliqué...
Je te donne l'autorisation de l'enterrer !
Nidiaye Amadou : Mon fils, ta mère a beaucoup souffert de ton absence et elle m'a laissé quelque chose pour toi. Il faut que tu viennes. Mets ton orgueil de côté et viens stp.
Moi : Très bien! Je verrai comment m'arranger.
Nidiaye Amadou : Dieureudieuf sama doom (merci mon fils).
Je retournai dans la salle de réunion. Je n'avais apparemment rien manqué d'assez important. Ma boss était très curieuse, elle me regarda comme pour me demander si tout allait bien et comme je fuyais son regard, elle me posa directement la question :
Ma boss : Hum, Boubacar est -ce que tout va bien ? Tu sembles troublé.
Moi : Je viens de perdre ma mère... Et comme je suis son unique fils, mon oncle aimerait que je sois présent à l'enterrement.
On entendit des murmures de désolation dans la salle. C'était des « OH », « désolé », « navré » etc.
Ma boss : Permission accordée. Prends le temps qu'il faudra. Amandine assurera ton intérim. Toutes mes sincères condoléances. Tu peux partir maintenant. Je veillerai à ce que le compte rendu de la réunion te soit envoyé par email.
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La lettre
Mystery / ThrillerBoubacar revient au Sénégal après cinq ans d'absence pour assister à l'enterrement de sa mère. Leurs relations avaient fini par se détériorer et il coupa les ponts avec sa famille. Sa mère lui a laissé une très longue lettre. Que contient-elle?