La lettre

Chapitre 8 : « Une journée palpitante... »

Je suis conscient que je n'aurai jamais dû me laisser me marcher sur les pieds.

J'ai été faible et j'ai cédé. Je ne suis vraiment pas capable de vous dire pourquoi, très sincèrement.

Je ne me pardonnerai jamais cet acte. Avoir épousé Sophie est mon plus regret. Si seulement Marième savait...

Même si j'étais sous l'emprise de ma mère, j'avais catégoriquement refusé d'avoir des rapports sexuels avec Sophie. La gifle de cette femme que je reconnaissais plus, m'était restée au travers de la gorge !

Maman allait voir pratiquement tous les jours les tantes et oncles que j'estimais le plus pour leur raconter que depuis que je suis marié, je n'ai pas touché mon épouse une seule fois. Savez-vous qu'elle était même allée jusqu'à me traiter d'homosexuel ?

Je pense qu'elle n'a jamais vraiment réfléchi aux conséquences de ses actes et de ses paroles.

Je ne pouvais pas prendre à Sophie ce qu'elle avait de plus cher alors que je n'éprouve aucun sentiment pour elle. Elle était charmante et très attirante, faire l'amour avec elle aurait été semblable à le faire avec ma petite sœur. Et l'idée de lui faire un enfant me traumatisait également. Cela aurait crée des liens à vie entre nous deux.

Tata Oumou frustrée que je campe toujours sur ma décision, était venue me voir à l'insu de ma mère, pour me demander d'accorder le divorce à sa fille. Je ne me fis même pas prier.

Je profitai d'un weekend où ma mère était allée rendre visite à une de ses cousines à Mbour, pour faire venir mes oncles. Sophie m'en a beaucoup voulu.

Au début, elle m'envoyait des sms chaque jour pour me dire qu'elle ne me pardonnerait jamais une telle humiliation. Quand j'ignorai ses textos, elle m'appelait avec insistance.

J'avais donc fini par la bloquer car cela devenait du harcèlement. Que n'avait-elle pas compris quand je lui disais que les sentiments ne se forçaient pas ?

Il est bien vrai que j'ai précédemment eu des coups d'un soir, mais c'était différent. Il n'y avait pas d'attache ni rien.

Au retour de ma mère, lorsqu'elle apprit que Sophie et moi étions séparés, elle convoqua une réunion « de crise » avec mes oncles et tantes, amis de la famille etc. :

MAMAN : Cela fait un moment que je ne dors plus, je ne mange pratiquement plus depuis qu'une sorcière est entrée dans la vie de mon fils et lui a complément retourné l'esprit. Je l'ai vue venir depuis le début, et j'ai pris les devants en essayant de lui faire ouvrir les yeux mais il m'a clairement fait comprendre qu'il comptait l'épouser avec ou sans mon consentement, vous vous imaginez ?

Oumou m'a entre temps fait part des sentiments que sa fille éprouvait à l'égard de mon fils, je l'ai tout de suite vu comme un signe divin. Je connais Sophie, elle a grandi devant moi et je sais qu'elle a très bien été éduquée. J'en ai parlé à Bouba qui a catégoriquement refusé. Auparavant, il ne bronchait pas quand je lui donnais un ordre mais maintenant il joue à la grande gueule. Il a fini par accepter d'épouser Sophie, je ne sais par quel miracle. Je pensais que la bataille était terminée mais j'étais loin de me douter du coup qu'il préparait. Et finalement, il a divorcé, laissant la pauvre petite traumatisée.

Ma mère savait comment déformer la vérité afin de faire passer pour la victime. Ce qui me faisait sortir de mes gonds, c'était le fait qu'elle veuille rejeter toute la faute sur Marième. Elle avait mis dans la tête de tout notre entourage que Marième m'avait marabouté, raison pour laquelle, je ne faisais que lui désobéir. Elle ne cessait de répéter que cette fille est la raison de tous ses malheurs et de la dégradation de nos rapports.