Paris, mois de juin
Céleste
Je me retournai d'un bond quand un petit rire échappa à Constance.
- Arrête ça immédiatement, la prévins-je. Ce n'était pas drôle.
Mon amie avança de quelques pas et me dépassa, me pinçant la joue au passage.
- Si vous vouliez être discret, il ne fallait pas que Tréville parte de tes appartements si tard, me répondit-elle, malicieuse. Et surtout... Il faudra qu'il arrête de te faire des marques dans le cou. Tu ne vas pas porter cette robe toute ta vie.
Je me sentis rougir, mais cela n'empêcha pas un fin sourire de naître sur mes lèvres. Nous marchions d'un pas décidé dans les rues de Paris, nous dirigeant vers l'hôtel des mousquetaires. A contre cœur, j'avais gardé ma sublime robe rose, et Constance, pour ne pas que je me sente seule, avait elle aussi revêtu une tenue plus ouvragée.
Mes pensées se tournèrent vers la nuit dernière. Ce n'était certes pas la première fois que je partageais la couche d'un homme, mais je n'y avais jamais prit autant de plaisir. Bien sur, j'avais connu des conquêtes mémorables, comme par exemple Denamps, mais même au creux de ses bras je n'avais pas ressenti un tiers de ce qui m'avait traversé lorsque j'avais été sous les draps avec Tréville.
Je repensai à ce matin. Nous avions à peine dormi, trop consacrés à nos ébats. Tréville s'étaient aperçu qu'il était déjà l'aube, et avait quitter ma couche à regret. Je l'avais regarder s'habiller, encore nue sur mon lit, essayant de le tenter pour qu'il abandonne ses taches de capitaine et qu'il me rejoigne, ne serait-ce que pour quelques minutes. Je n'avais eut droit qu'à un baiser, puis mon amant s'était éclipsé, un air désolé sur le visage. Par la suite, j'avais remarqué le bleu qu'il m'avait fait la veille en me mordillant le cou. Pestant contre nos passions malgré un sourire taquin qui se s'était alors peint sur mon visage, je m'étais résignée à mettre la robe rose que je portais à présent.
Je retournai à l'instant présent quand un homme me percuta de plein fouet. Sonnée pendant un court laps de temps, je mis un moment avant de reconnaître Alec. Mon cœur se gonfla quand je croisai le regard si brun de mon très cher frère. Il m'avait manqué !
- Je vous pris de m'excuser, madame, fit-il en me stabilisant, une étincelle dans son regard m'indiquant que tout était fait exprès. Je ne regardais pas où j'allais.
- Ce n'est rien, monsieur, répondis-je en secouant la tête, et en sentant sa main s'introduire dans ma bourse pour y glisser quelque chose. Désolée. Bonne journée.
Du coin de l'œil, je vis Ikaros non loin. Il semblait ne plus quitter Alec, à mon grand dam. Je finirais presque par être jalouse si je ne savais pas que j'avais négligé mon oiseau durant ces derniers mois. Discrètement, je glissai ma main sous la cape d'Alec pour lui arracher quelque chose des mains.
Constance et moi continuâmes notre chemin, même si je rêvais de regarder ce qu'Alec m'avait donné. Discrètement, mon regard glissa vers ce que j'avais volé à mon frère. La bourse de Constance. Quel incorrigible voleur... pensai-je, amusée. Je fis discrètement mine de la laisser tomber.
- Tu as perdu ta bourse ! m'exclamai-je en la ramassant et en lui tendant.
Constance m'offrit un sourire en la reprenant.
- Merci ! Il y a toutes mes économies dedans.
Je lui souris en retour, et nous continuâmes. Nous ralliâmes rapidement l'hôtel, où les cadets jouaient aux cartes. Quand ils nous virent arriver, ils se levèrent tous d'un bond, pris en flagrant délit de ne pas s'entraîner.
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L'Espionne du Cardinal - Livre I
Fanfiction« Faîtes attention. C'est quand on commence à vouloir des choses, ou à les refuser, qu'on se met en danger, ici. » Paris, XVIIème siècle Céleste n'est pas une jeune femme comme les autres. Et pour cause... Du haut de ses vingt-cinq ans, elle est la...