⚜ Chapitre 44 : Confrontation ⚜

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Paris, mois de juillet

Céleste

- Je vais la tuer.

Et je fis volte face pour sortir de cette pièce de la Bastille, bien décidée à mettre ces paroles à exécution.

- Colombe ! s'exclama d'Artagnan en lâchant le prisonnier et en m'attrapant le poignet juste avant que je ne sorte. Arrête, tu ne vas pas faire ça !

Je tournai mon poignet et lui tordis le bras, le forçant à me lâcher.

- Si je ne peux pas faire ça ? sifflai-je. Alors regarde-moi bien !

- Arrête Colombe ! fit Tréville en s'approchant. Il faut qu'on discute, qu'on sache quoi faire, qu'on...

- Non ! Stop ! hurlai-je. Vous ne comprenez donc pas ? Nous avons assez attendu ! Il est temps d'agir !

- Vous risquez de tout compromettre en agissant aussi puérilement ! s'exclama vertement Athos en se redressant. Colombe, revenez ici !

Je ne l'écoutai pas, et me retournai d'un bond une fois la porte passée. Je la claquai puis la fermai d'un tour de clef, et me mis à courir dans les couloirs de la Bastille, luttant contre la culpabilité. Je ne voulais plus les entendre, cela suffisait. Nous aurions pu éviter tant de chose en faisant ça depuis le début... Je n'étais guidée plus que par la vengeance.

- Colombe ! entendis-je hurler derrière moi.

- Rattrapez-là !

- Elle a fermé la porte à clef !

- Coloooooombe !

Malheureusement pour eux, je savais parfaitement bien me repérer dans ces couloirs, et je ne mis pas longtemps à trouver la sortie. Sans réfléchir, je montai sur le premier cheval venu, celui de Porthos, peut-être, et je le talonnai. Surpris, l'animal fit un bond en avant, partant au galop dans les rues de Paris.

- Place, place ! hurlai-je.

Pour l'instant, je n'en avais que faire de ceux qui risquaient d'être blessés sous les sabots du cheval. Dès que le prisonnier avait prononcé ces mots sur Charlotte, j'avais senti mon cœur se glacer. A cause d'elle, Anne aurait pu mourir. Le futur Dauphin aussi. Et nous tous, pendant que nous étions ! Nous avions tous risqué nos vies pour nous opposer à Gallum Aureum. C'était fini. Ce jour d'hui, cette heure ci, tout était fini. Je mettais fin à cela.

J'atteignis le palais en à peine dix minutes, et sautai du cheval sans m'en préoccuper plus. J'entrai dans le grand bâtiment et me dirigeai en courant vers les quartiers de la reine. Les mousquetaires de gardes me saluèrent mais je ne leur répondis même pas, trop obnubilée par ma vengeance.

J'arrivai dans le couloir, et me dirigeai derechef vers la porte de la chambre de Charlotte. Je l'ouvris sans ménagement, faisant sursauter la belle suivante, qui essayait des colliers devant son miroir. Elle se leva d'un bond et se tourna vers moi.

- Comtesse de Vertus ! se fâcha-t-elle.

Je claquai la porte dans mon dos en me précipitai sur elle.

- Tout est de votre faute ! hurlai-je en la plaquant à un mur.

Surprise, elle me poussa violemment sur l'épaule, me faisant lâcher prise. J'agrippai son poignet et le tordis, lui arrachant un cri de douleur.

- Êtes-vous devenus folle ?! s'écria-t-elle.

- Cela suffit ! Arrêtez ce petit manège ! Nous savons toutes les deux pertinemment qui vous êtes, et ce que vous avez fait !

L'Espionne du Cardinal - Livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant