⚜ Chapitre 33 : La fureur de la Cour ⚜

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Paris, mois de juillet

Céleste

- Que veut dire ceci ? tonna Tréville en descendant les marches des escaliers quatre à quatre, d'Artagnan et moi sur ses talons.

Tous les mousquetaires étaient tenus en joug, et nous ne fîmes pas exception : trois nouveaux mousquets se tournèrent dans nos direction, ce qui ne nous arrêta pas pour autant.

- Capitaine de Tréville, je présume, fit Fléa d'une voix calme et froide sans lâcher Porthos des yeux et de son arme.

- Cessez de menacer mon mousquetaire, madame, gronda mon amant.

La tension était à son comble. Du coin de l'œil, je vis Athos, Aramis et Constance, côtes à côtes, tendus, leurs attentions focalisées sur Tréville, Porthos, Fléa, d'Artagnan et moi.

- Fléa, dit doucement Porthos dans le langage de la Cour. Je t'en pris. Nous pouvons encore régler cela sans effusions de sang...

- Il fallait y penser avant de vous introduire dans la Cour avec des armes et sans mon autorisation ! cria la meneuse en redressant son arme. Qui vous avait donné la permission de faire cela ? Personne ! Et, en le faisant quand même, vous avez réveillé la fureur de la Cour !

- Porthos, grinça Tréville entre ses dents.

Le grand métisse tourna la tête sur le coté de sorte à ce qu'on puisse voir son profil sans qu'il lâche Fléa du coin de l'œil.

- La Cour n'est pas contente qu'on y soit allés armés et sans autorisation, résuma-t-il en français.

Il reporta ensuite son attention sur la femme blonde devant lui, et poursuivit en français, fort pour que tout le monde puisse l'entendre :

- Les mousquetaires n'ont pas fait ça pour braver tes lois, Fléa ! Au contraire, et pour te le prouver, nous sommes prêts à passer un accord avec toi pour réparer les dégâts que nous avons causés.

- Le seul moyen de réparer ces dégâts, c'est de réparer la maison que vous avez détruits, ressusciter ceux que vous avez tués et nous rendre ceux que vous avez emprisonnés ! éructa Fléa en continuant en français.

- Nous pouvons faire au moins une de ces choses, intervint Tréville en s'avançant. Ressusciter, ce n'est pas dans nos capacités, et libérer les prisonnier, c'est hors de question.

- Pourquoi ? Ils font partis de la Cour !

- Ils sont accusés de complots et de tentative d'assassinat aux personnes de Leurs Majestés le roi et la reine de France ! cria Aramis de l'autre coté de la cour. Ce sont des assassins.

- Je ne vous crois pas, fit Fléa en redressant. Je sais tout ce qui se passe à la Cour, et je le saurais si un complot y avait été mené.

- Sauf votre respect, j'en doute, intervint soudain Athos en avançant de quelques pas lents. Ou alors, si vous dîtes la vérité, vous devez donc être au courant que ces personnes ont fait évader et recueillis un dangereux criminel, qui est une menace pour tout le monde.

Le visage confiant et colérique de Fléa se fissura un court instant, mais cela nous suffit : elle n'étais pas au courant. Je vis Porthos se détendre imperceptiblement ; il craignait pour sa maîtresse.

- Vous voyez, fit doucement Tréville, sachant pertinemment que Fléa n'accepterait pas d'être rabaissée et vexée au milieu de ses hommes. Je conçois que vous dirigez la Cour d'une main de maître, mais ces hommes, ceux que nous avons capturés ont bernés même les meilleurs.

Il s'arrêta un petit instant, semblant hésiter.

- Surtout les meilleurs, précisa-t-il finalement. Madame, je vous en prie. Dites à vos hommes de baisser vos armes. Nous ne voulons pas nous battre. Pas contre vous.

L'Espionne du Cardinal - Livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant