⚜ Chapitre 24 : Rien ne reste à jamais secret ⚜

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Paris, mois de juin

Constance

Après le bal, elle était allé se coucher plutôt tard, mais la tête emplie de souvenirs et de sourires. Pour elle, ce bal avait été malgré tout... magnifique. Elle avait dansé jusqu'à en perdre la tête dans les bras de l'homme qui illuminait ses journées, oubliant pendant un temps tout, son époux, l'enquête, la tentative d'assassinat, le meurtre de Diane et les soupçons portés sur Charlotte. Elle avait tout oublié, perdue dans un bonheur interdit. Oh, bien sur, elle viendrait à le regretter, mais pour l'instant, sa démarche était dansante, sa voix chantait doucement.

Constance s'était réveillée tôt, elle était allée au marché, profitant que les nuages gris présent au dessus de Paris n'éclataient pas, et elle comptait bien rendre visite à sa reine et amie, Anne. Après, elle prévoyait une visite chez les mousquetaires et Colombe pour s'assurer que l'enquête continuerait. Et là elle le reverrait... Son cœur se gonfla d'espoir à l'idée de croisé ces yeux bruns si tendres et parfois naïfs, de pouvoir voir un sourire malicieux apparaître sur ses lèvres, et de pouvoir, tout simplement se trouver dans la même pièce que lui.

Auparavant, elle n'avait jamais ressenti quoi que ce soit du même genre pour une autre personne. Bien sur, il y avait le respect que son mari et elle se portait l'un à l'autre, mais ce n'était pas de l'amour, non ? Quand à sa relation avec Anne et Colombe, c'était de l'amitié pure, le genre d'amitié qui faisait gonfler son cœur et qui la faisait sourire. Et encore, il y avait cette affection toute particulière qu'elle portait aux mousquetaire. Elle considérait vraiment Athos, Porthos et Aramis comme ses frères, des garnements agités qu'elle devait s'efforcer de calmer et protéger. Quand à Tréville... Le capitaine avait été un peu tout pour Constance : un ami, un confident, un frère, un père. Depuis le début, la jeune femme entretenait de précieux liens avec Tréville, qui semblait lui aussi l'apprécier.

Et en parlant du loup... Au détour d'un couloir, Constance failli rentrer dans un torse en uniforme officiel des mousquetaires. La belle brune sauta en arrière pour éviter la collision, et leva son regard vers le capitaine des mousquetaires, qui semblait soudain gêné de se trouver devant elle.

- Tréville, le salua-t-elle.

- Constance, répondit simplement le capitaine.

- Que faîtes-vous ici ? demanda la suivante en plissant les yeux.

- Oh, je...

Tréville prit pendant un court instant un petit air coupable avant de reprendre rapidement sa face stoïque.

- J'ai rendu visite à Sa Majesté la reine, répondit le capitaine. Mais elle voulait que cela reste secret : je vous prierai donc de ne pas faire de remarques là dessus, s'il vous plaît.

- Bien sur, acquiesça Constance. Je m'en vais de ce pas la rejoindre. Bonne journée, Capitaine.

Tréville hocha distraitement la tête, puis s'éloigna à grandes enjambées.

- Tréville ! le rappela soudain la suivante.

Le comte fit volte face, un air surpris sur le visage.

- Colombe et moi vous rendrons peut-être visite durant l'après midi, lui apprit Constance. Pour parler de l'enquête.

Tréville hocha la tête, salua une dernière fois la dame, puis partit. Il est d'étrange humeur, pensa Constance en continuant son chemin. Elle se demanda ce qui s'était dit entre la reine et lui pour le mettre dans cet état.

Constance poursuivit son chemin, songeuse. L'attitude du capitaine la perturbait fortement. Lui qui paraissait toujours maître de ses moyens lui avait sembler bien gêné. Enfin, elle atteignit les appartements de la reine, y toqua, et attendit d'être invitée pour entrer. Avec un sourire, elle posa le bouquet de fleur qu'elle avait acheter au marché avant de se tourner vers sa reine.

L'Espionne du Cardinal - Livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant