⚜ Chapitre 8 : Bouquet de muguet ⚜

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Paris, mois de mai

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Paris, mois de mai

Anne d'Autriche

Elle porta sa main à sa bouche pour camoufler son petit bâillement. Mais son geste ne passa pas inaperçu aux yeux de ses suivantes et amies, Constance et Colombe. Cette dernière sourit d'un air complice.

- Quelle est votre lecture, Votre Majesté ? demanda-t-elle à la future mère.

Celle-ci lui sourit en retour.

- Les Saintes Écritures, très chère, répondit Anne en lui montrant la couverture où étaient écrit en lettre dorées "La Sainte Bible".

Les trois femmes étaient assises ensemble dans la chambre de la reine. Constance était en train de recoudre un quelconque tissu, et Colombe lisait, elle aussi.

- Et vous ? demanda Anne en désignant le livre de la jeune comtesse.

Elle montra son livre, que la reine reconnu comme étant l'Odyssée.

- Un cadeau de mon père, précisa la belle femme.

- Il doit vous manquer, fit tristement Constance.

Colombe eut un regard qu'Anne ne sus interpréter.

- Pas tellement, répondit la comtesse, sans approfondir.

Anne laissa son regard dériver jusqu'aux fenêtres de sa chambre. En cette deuxième semaine de mai, le jardin royal commençait à fleurir. Si l'hiver avait été long et rude, il était partit rapidement, pour laisser place à un printemps prometteur, à la plus grande joie de la souveraine. Elle porta une main à son ventre qui s'était encore arrondit. Cinq mois, avaient dit les médecins. Ce qui voulait dire qui ne lui restait plus que quatre mois. La naissance serait en septembre, comme elle l'avait calculé. Qu'elle avait hâte de tenir entre ses bras cet enfant, son enfant ! Toutes les nuits, elle priait pour que ce soit un garçon et qu'il soit en bonne santé, le roi l'ayant personnellement prévenu qu'il ne supporterait pas un nouvel échec.

Anne pâlit en repensant à ses menaces. Si elle se faisait répudier, son frère, le roi d'Espagne, ne tarderait pas à causer représailles. Et Anne aimait profondément la France, aussi elle ne supporterait pas qu'elle soit en guerre contre l'Espagne, son pays originel. Surtout à cause d'elle et de son incapacité à avoir un garçon en bonne santé.

La reine reporta son regard sur Constance et Colombe. Les deux femmes plaisantaient et riaient de bon cœur. La souveraine sourit en repensant au moment où elle avait appris qu'elle aurait une nouvelle dame de compagnie. C'était le roi qui l'avait exigé en personne, lui ordonnant de prendre la comtesse Colombe de Vertus à ses coté. Quand elle avait appris ça, une profonde tristesse avait envahi le cœur d'Anne : son mari ne serait-il pas en train de lui confier une de ses maîtresses ? Mais, par la suite, la reine avait conversé par missive avec le Comte de Vertus, et avait appris que la jeune femme n'avait jamais quitté son château et encore moins son comté. Sa jalousie avait disparu, et elle avait accueilli la comtesse à bras ouvert. Et à sa grande surprise, à l'instar de Constance, depuis les deux mois qu'elle avait passé ici, Colombe avait été agréable, loyale et gentille envers elle. Anne s'était fait une nouvelle amie dans ce château froid et méprisant.

L'Espionne du Cardinal - Livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant