Chapitre 47 : Parker

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Enfin seuls...

En réalité, je ne sais pas si je suis soulagé que ce soit terminé ou plus angoissé encore d'être arrivé au grand moment. Les deux sans doute.

Je suis soulagé, car tout s'est bien passé ce soir. J'ai fait ça pour les deux premières parutions de Travis et je ne me voyais pas faire autrement cette fois-ci. Non seulement il n'aurait pas trouvé normal que je ne le fasse pas et en plus, j'avais envie de lui faire plaisir et de lui changer les idées.

Je craignais toutefois que cette petite foule à laquelle il est habituée uniquement pour les grandes occasions ne soit trop pour lui vu la situation actuelle.
Heureusement, il m'a semblé calme ce soir. Content.

Quant à moi, j'étais et suis toujours sur les nerfs. Stressé et angoissé concernant ce qui va suivre. Mais je ne suis pas du genre à me dégonfler, je ne veux pas reporter. J'ai dit que je le ferai. C'est maintenant. Ce sera, je le souhaite, une belle manière de conclure cette soirée.

Travis a bien senti l'état dans lequel je me trouve. Il faut dire que j'ai eu du mal à donner le change par moment. J'espère qu'il sera rassuré quand il comprendra que ce n'était rien de grave.

J'aide Travis à débarrasser un peu les vestiges de la soirée avant de sortir dans le jardin où je mets en marche les lumières extérieures. Malgré le froid, je m'assois sur une chaise longue après avoir cherché dans la poche de mon jean ce dont j'ai besoin. Mon petit ami me rejoint, sourire aux lèvres et se laisse tomber mollement sur une autre place. Sa main pend dans le vide et il regarde les étoiles. Il fait frais, mais nous sommes bien. En tout cas, je me sens bien avec lui à mes côtés. Peu importe les épreuves que nous avons traversées, que nous traversons et que nous traverserons probablement encore. Je ne veux être nulle part ailleurs.

- Tu as passé une bonne soirée ? demandé-je.

- Excellente, comme toujours. Merci de faire ça pour moi.

- Je suis heureux de le faire. Tout s'est bien passé si on met de côté le fait que mon père risque de passer à la casserole avec Judith...

- Je croyais que ça ne te dérangeait pas, répond Travis.

- Je l'ai dit, il est adulte, il a toujours été fidèle à ma mère... Ça fait plus de deux ans qu'elle n'est plus là. Pour certains c'est peut-être tôt, mais moi ça me va. Il a le droit de faire le deuil de sa femme et il a le droit d'être heureux de nouveau. Je ne lui en veux pas d'être séduit par Judith. J'espère simplement qu'il n'en souffrira pas s'il s'avère qu'elle veut juste une nuit sans lendemain.

- Tu es tellement...

- Tellement ?

- Génial. Compréhensif...

- Je suis moi, dis-je simplement.

- Dis, Parker, j'aimerais savoir si tu veux toujours...

- Est-ce que c'est important ce que tu as à me dire ? Genre tellement important que ça ne peut pas attendre ? Parce qu'il y a quelque chose que je dois faire.

Je n'aime pas le couper en plein élan quand il a envie de discuter, mais j'ai peur de ce qu'il pourrait bien me dire. Il faut que je fasse ce que j'ai à faire avant de perdre tout mon courage. Avant que ça foire comme Connor et Isaac.

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