Chapitre 5 : Parker

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Impuissant, je me laisse retomber sur mon siège en soufflant. Je ne peux pas imposer à Travis d'accepter ce gosse dans sa vie. Je voudrais simplement qu'il fasse la part des choses. Pas comme moi il y a deux ans avec Arley. J'ai laissé ma colère et mon impulsivité prendre le dessus sur le reste. Mais c'est différent et je le comprends.

Je relève à peine la tête lorsque le chef débarque avec le mini blondinet.

-On ne peut pas dire que cette première rencontre était un succès, mais je m'attendais à pire de la part de Travis, dit monsieur Mendez. Je peux te le confier ?

Il n'attend même pas de réponse que déjà, il est sorti de la pièce.

-Désolé que ça ne soit pas passé comme tu le voulais, m'excusé-je auprès de Dorian.

-Vous n'y êtes pour rien, soupire-t-il. J'aurais peut-être dû prévenir de mon arrivée. Si je lui avais écrit ou si je l'avais appelé...

-Honnêtement, je pense que ça n'aurait rien changé.

-Vous êtes qui au juste ?

-Parker Mayers. Travis et moi, on est ensemble.

-Oh ! OK.

Je n'ai aucunement hésité avant de lui annoncer l'existence de notre couple. Comme une sorte de test. Je ne perçois aucun dégoût, aucune animosité dans ses prunelles aussi belles que celles de son cousin. De la surprise peut-être. Rien qui ne me fasse penser qu'il ait les mêmes idéaux que son père.

-Eh bien, reprend-il, est-ce que vous avez une idée de l'endroit où je peux dormir cette nuit ?

Dorian triture les manches de son sweat, mal à l'aise. Je ne peux pas lui proposer de venir avec nous. Mon blond à moi me scalperait si j'osais. Je n'ai pas beaucoup de solutions et n'ai pas envie de solliciter Isaac et Connor. Ils doivent avoir bien assez à gérer de leur côté. Peut-être mon père... Je ne veux pas que ce gamin finisse dans la rue. Cependant, nous ne le connaissons pas. Nous ne savons pas qui il est ni ce dont il est capable. Effectivement, il a salement amoché un voleur, ce n'était pas l'idée du siècle, mais il n'a pas l'air méchant. Juste désorienté. Je le suis tout autant.

-Bouge pas. Je vais passer un coup de fil.

Il hoche la tête et soupire en regardant autour de lui. Je le quitte des yeux quelques minutes afin de quémander de l'aide auprès de mon père. Il est d'abord choqué d'apprendre l'existence du marmot, comme nous tous, hésite, ce que j'intègre parfaitement, avant de capituler. Je le remercie chaleureusement en lui soumettant la requête de ne rien dire à Travis pour le moment. J'en parlerai moi-même s'il veut bien m'écouter. Je doute qu'il prenne bien la nouvelle. Ça risque de chauffer ce soir et pas comme je l'aime.

-C'est bon. Mon père va t'héberger temporairement, annoncé-je en revenant près de Dorian.

-C'est... Super gentil. Je ne sais pas comment vous remercier.

-En évitant les ennuis. Ce serait déjà pas mal, sourié-je.

Ce mioche me trouble. Sa ressemblance avec mon petit ami est saisissante. Je n'ai que de vagues souvenirs de sa mère que j'ai dû apercevoir quelques fois durant mon enfance, mais il n'y a pas de doute. C'est un Maxwell.

-Promis. J'étais juste hyper énervé de m'être fait faire les poches. Je n'ai rien. J'ai juste ce sac, mon portefeuille et mon téléphone. Tout est resté dans la maison de ma mère que je vais devoir vider prochainement. Est-ce que Travis est simplement perturbé d'apprendre que j'existe ou il y autre chose ?

Je n'ai pas le droit de lui en parler. Ce serait trahir mon homme et je ne me permettrai jamais de le faire. C'est à lui d'en informer son cousin quoique je doute que cet enfant ait envie d'entendre quel genre de type était son père. J'ai du mal à réaliser qu'il ait pu engendrer un rejeton. Qu'est-ce qu'il lui a enseigné ? Comment l'a-t-il élevé ?

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