Chapitre 53 : Isaac

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Connor me dépose devant le poste de police avec quelques minutes d'avance que nous mettons à profit pour échanger des baisers passionnés. Depuis l'autre soir, j'ai l'impression que tout est redevenu comme avant et paradoxalement, c'est comme si tout avait changé. Il se comporte toujours de la même manière avec moi, mais il y a ce petit truc en plus qui me fait me dire que tout ira bien désormais. Nous ressortons plus forts de cette difficile séparation.

- Bonne journée, susurre-t-il après un énième baiser.

- À toi aussi, merci.

- J'ai pas envie, marmonne Connor en m'empêchant de sortir. Oui, je fais l'enfant, mais ces derniers jours c'était juste...

- Génial ?

- Plus encore.

- Ça va être comme ça tout le temps, le rassuré-je. Bon, on aura encore quelques disputes, mais ça ira parce que cette fois on sait comment gérer. On est plus forts qu'avant.

- T'as raison. Et puis, les disputes c'est cool parce que les réconciliations qui viennent ensuite sont...

Il soupire, rêveur, provoquant un sourire sur mes lèvres.

- Pas trop souvent quand même...

- Non, Isaac. Surtout pas. Quoique... Je sens qu'on va forcément s'engueuler sous peu.

- Mais pourquoi ? m'exclamé-je.

- La préparation du mariage. La liste des invités que tu as faite...

- Ouais, pas faux. Mais rien d'irrémédiable, on trouvera un compromis.

- Évidemment. Et puis on scellera ce compromis sous la couette. On a des semaines de câlins à rattraper.

- T'es aussi obsédé que Parker en fait ! Je comprends pourquoi vous vous entendez aussi bien maintenant. Vous êtes les mêmes !

- T'es fou ? Je n'ai rien à voir avec cet énergumène ! s'indigne-t-il.

- Un début de dispute ? le taquiné-je.

- Si on pouvait se réconcilier sur ce parking je dirais oui sauf que devant un commissariat, ça craint quand même. Mon beau-père m'adore mais je ne voudrais pas abuser...

Je souris, embrasse une dernière fois ses lèvres et quitte l'habitacle avant que toute ma volonté se fasse la malle.

- À ce soir.

- À ce soir. Je t'aime !

- Moi aussi, je t'aime.

C'est donc d'excellente humeur que je gagne mon lieu de travail avant que mon père nous informe, cet abruti de Mike et moi, que notre punition ne s'arrête pas à cette semaine de mise à pied.

- Mike, paperasse aujourd'hui.

L'autre soupire. Néanmoins, il ne bronche pas et file dans la pièce que mon père lui désigne du doigt. Je ne lui souhaite pas bon courage. La paperasse, c'est chiant et ce con l'a bien mérité. Je sais qu'il a vu la bague qui orne désormais mon annulaire en signe d'engagement. Sa tête valait bien cette mise à pied qui n'en était pas vraiment une. J'étais quand même là tout le temps !

- Ne souris pas comme ça, Isaac. Toi, tu dégages à l'accueil.

- Mais... Oh non !

Il l'a fait exprès. Il sait que je m'ennuie à mourir et que je préfèrerais encore m'occuper des papiers plutôt que d'être assis à attendre le client. Cette journée va être longue... Ou alors je peux en profiter pour m'avancer sur les préparatifs du mariage. Mais bon, faire ça ici sous les yeux de collègues curieux qui ne seront pas invités... Bref ! Super. Merci, papa !

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