Chapitre 38 : Dorian

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J'angoisse comme pas possible. Isaac et Parker doivent venir me chercher au travail pour que j'aille dans la prison où était détenu mon père afin de rencontrer un certain Marcus. J'ai écouté avec attention les explications de Parker et effectivement, même si je flippe, je dois faire quelque chose pour aider. Oliver est au courant et m'a accordé le droit de partir en ce début d'après-midi même s'il semble aussi stressé que moi.

- Surtout, si ça ne va pas, tu sors immédiatement. Ne te laisse pas embobiner par ce que ce type te dira. Essaie juste de savoir pourquoi on te cherche. Putain, ça m'énerve de savoir que tu seras là-bas alors que je vais me faire un sang d'encre. J'aimerais venir avec toi...

- Tu as des patients qui ont besoin de toi. Ça ira. Je vais être prudent, promis.

- J'ai vraiment peur, tu sais, murmure-t-il avec une expression pleine de vulnérabilité.

- Ça va bien se passer, dis-je en tentant de m'en convaincre.

- Et pour Jonas ? Tu vas le voir ?

- Maintenant que je sais la vérité, je n'y compte pas. J'en avais pas très envie de toute façon.

- Alors pourquoi tu étais prêt à le faire ? demande Oliver.

- Parce que je...

Je suis interrompu par l'arrivée de Parker et Isaac. Peut-être que c'est une bonne chose. Je veux dire, à chaque fois qu'il se passe un début de truc avec Oliver, quelqu'un rapplique. C'est sans doute un signe pour montrer qu'il ne doit rien se produire entre nous. De toute façon, ce que je m'apprêtais à dire ne servirait probablement à rien et m'aurait fait passer pour un idiot. Faire mine d'accepter un rencard pour potentiellement rendre jaloux quelqu'un, c'est nul. Quoique je ne suis même pas certain que ça aurait été le cas. Je prends trop mes rêves pour une réalité.

- Tu es prêt ?

- Ouais. J'arrive dans une minute, réponds-je à Parker.

- Appelle-moi dès que tu seras sorti, d'accord ? me répète Oliver pour la centième fois depuis ce matin.

- Ça marche. Je t'ai préparé les dossiers dont tu auras besoin. Tout est sur mon bureau. Je crois que tu pourras t'en sortir sans moi.

- Je vais essayer, soupire mon patron d'un air tragique. Vous êtes sûrs que vous ne pouvez pas faire attacher ce psychopathe ?

- Et comment veux-tu qu'il pense à une simple visite de courtoisie s'il est attaché ? soupire Parker.

- J'en sais rien. Vous avez intérêt à faire en sorte qu'il n'arrive rien à mon assistant adoré !

Subitement, il me prend dans ses bras et je puise en lui la force nécessaire pour affronter ce Marcus. J'en ai bien besoin.

- Vous pouvez dégager deux secondes ? gronde Oliver.

- T'étais plus sympa l'autre soir, marmonne Isaac en se détournant.

- Et toi, t'étais super ivre, Monsieur "je descends les verres plus vite que mon ombre"...

- Pourquoi ce câlin d'un coup ? demandé-je d'une voix étouffée.

- Parce que j'en ai envie. Et toi aussi puisque tu ne me repousses pas.

- Je suis bien là, gémis-je.

Oliver se détache de moi, trop vite, en prenant mes joues en coupe. Mon cœur s'affole. Est-ce qu'il va m'embrasser ? Je ferme les yeux quand il se penche vers mon visage et ne peut retenir un soupir déçu quand ses lèvres atterrissent sur mon front. C'est que j'aurais bien voulu les sentir ailleurs, moi...

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