Chapitre 13 : Connor

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La fatigue a fini par avoir raison de moi au petit matin. Je me suis endormi. Seul. Je ne savais toujours pas ce que je devais faire ou dire pour arranger la situation avec Isaac, qui n'a très vraisemblablement pas fait de passage par la chambre vu l'état de son côté du lit. Ça me tue. Tout allait si bien entre nous...

Un profond soupir s'échappe de mes lèvres. Je ne vais pas pouvoir rester planté ici pour le reste du week-end. La boîte contenant la bague me nargue, posée et ouverte sur la table de chevet. Elle est d'une simplicité et pourtant si belle... Isaac a parfaitement choisi. Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas me mettre à pleurer parce que je ne me sens pas digne de l'afficher à mon doigt. Pas digne d'un homme comme Isaac. Je ne le serai jamais. Malgré tout, je sais qu'il ne voudrait pas d'un autre que moi. Cette pensée me réconforte sur le fait que ça finira forcément par s'arranger.

J'enfile mon jean par dessus mon boxer, déterminé à le rejoindre. Néanmoins, ma confiance en moi, en nous, se voit ébranlée tandis que des mots dits par Parker me reviennent en mémoire et m'obligent à m'asseoir. Il était venu à la maison nous emprunter un truc et nous avait surpris en pleine dispute. Isaac était parti en claquant la porte et Parker s'était étonné de ne pas me voir le retenir. J'avais dit, sûr de moi, qu'il allait revenir ce à quoi il m'avait répondu que je ne devrais pas le prendre pour acquis. Qu'un jour viendrait où l'amour ne suffirait plus et que je le perdrai. Je lui avais filé ce qu'il était venu chercher, mon homme était revenu deux heures plus tard et nous avions soldé notre désaccord par une étreinte pleine de passion. Parker a tort, l'amour absolu que nous nous portons est et restera toujours plus fort que le reste.

Je descends enfin à la cuisine me préparer un café. Je croise Isaac, assis sur un tabouret du comptoir, les yeux rouges et gonflés, parfait reflet des miens. Je me retiens pour le moment de lui demander pourquoi il ne m'a pas rejoint.

- Je pense que je devrais rentrer à la maison, dit-il d'une voix enrouée.

- Je pense qu'on devrait tous rentrer chez nous, réponds-je. C'était pas une bonne idée de venir ici après la journée d'hier.

- Ouais...

- Café ? proposé-je en espérant engager la conversation que nous aurions dû avoir hier soir.

- Non. J'en ai déjà plus d'un à mon actif.

- OK.

Jamais échange n'a été aussi froid entre nous. Il n'est pas disposé à faire d'effort et je suis perdu quant à la marche à suivre. Je hais cette situation. J'avale mon breuvage en quatrième vitesse, me brûlant la gorge et m'apprête à regagner l'étage pour prendre une douche.

- Tu n'essaies même pas d'arranger les choses ? m'interpelle Isaac.

- Tu ne m'as pas rejoint cette nuit, l'accusé-je, sentant la colère monter, car il sait que je déteste dormir sans lui. Tu as pris la fuite.

- Qu'est-ce que j'aurais dû faire alors, hein ? crie-t-il. Rester là, planté comme un con devant l'homme que je rêve d'épouser alors qu'il n'a pas été foutu de me fournir une réponse ?

- Tu m'as jeté à la gueule ta bague. On a déjà fait plus romantique. Pardon de ne pas avoir sauté de joie.

- Vu ton comportement de mioche pourri gâté, je ne me voyais pas me mettre à genoux pour toi. Tu ne le méritais pas !

- Ouais, je sais. Tu l'as déjà dit une fois. Tu te souviens ? Je ne te mérite pas.

Et putain, ce que ça fait mal de le dire à voix haute.

- Ne me balance pas au visage des trucs qui datent d'il y a plus de cinq ans pour te justifier. Tu sais parfaitement pourquoi j'étais dans cet état et pour quelle raison j'avais dit ça.

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