Chapitre 21 : Parker

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J'ai passé une journée de merde au boulot comme j'en ai rarement connue. Je suis exténué et ma seule envie c'est de rentrer à la maison, de profiter des bras de Travis et de dormir jusqu'à demain matin quand bien même il est encore très tôt. Le truc, c'est que je ne vais pas pouvoir le faire puisque nous hébergeons Connor et que pour éviter de lui foutre encore plus le cafard, nous évitons de nous montrer trop tactiles en sa présence. C'est encore plus en vrac que j'ouvre la porte d'entrée.

- Je suis rentré ! crié-je. Vous foutez quoi ici, vous ?

- En voilà des manières ! s'indigne le vieil homme assis bien sagement sur mon canapé. Est-ce que c'est vous Isaac ?

- Hein ? Mais non, moi c'est Parker !

- Parker ? Je pensais que c'était Isaac le petit copain de Connor.

Oh, je viens de percuter et replace le vieil homme. Malgré tout, cela n'explique pas pourquoi il est chez moi.

- Salut ! Désolé, c'est la merde et j'ai dû le ramener ici le temps de trouver une solution.

- Une solution à quoi ?

- Regarde ce truc ! grogne Connor en m'envoyant une boulette de papier au visage.

Je fronce les sourcils en même temps que je déplie la feuille.

" Je suis sincèrement désolée de partir comme ça et surtout dans ces conditions. J'aurais été lâche jusqu'au bout et aujourd'hui, on peut rajouter égoïste à la liste de mes défauts.
La vérité, c'est que je n'ai jamais trouvé la force de partir avant ni de me révolter contre l'injustice que notre fils a vécue à cause de toi.
J'aurais voulu être une meilleure mère pour lui. Je peux encore le devenir s'il m'en laisse l'opportunité, mais je ne veux plus être la parfaite petite femme que tu as modelée à ta guise.
Regarde sur le réfrigérateur, il y a un numéro noté sur le post-it jaune. Appelle-le, quelqu'un s'occupera de toi et trouvera Connor. Ne sors de la maison sous aucun prétexte ! Reste à l'intérieur et attends qu'on vienne te chercher.
Je suis désolée de partir alors que tu es tellement vulnérable, mais je n'en peux plus de cette vie que tu m'as imposée. Je suis fatiguée...
Néanmoins, merci de m'avoir offert toutes ces belles années durant lesquelles nous avons été une famille. "

Bordel de merde ! Je relève le nez. Le vieux n'a toujours pas bougé et m'observe attentivement.

- Le malotru ! C'est vous !

- Oh, ça suffit ! râlé-je.

Je trouve son fils dans le jardin, clope au bec, gueulant au téléphone tout en faisant de grands gestes. À travers la baie vitrée, ses mots sont étouffés, mais compréhensibles.

- Ta soit disant personne de confiance a mis des heures avant de répondre à son putain de téléphone et tout autant de temps avant de me filer ton numéro à toi ! T'es complétement conne ou quoi ? Le laisser seul dans cet état ! T'es inconsciente ma parole ! Tu imagines un peu si je n'étais pas venu, hein ? La porte n'était pas fermée, il était à poil dans la cuisine, complètement paumé ! Je lui dis quoi, moi ? Et en plus, qu'est-ce que j'en fais de lui ? T'as merdé sur toute la ligne ! Comment tu peux envisager que je puisse avoir envie de m'occuper de lui après qu'il m'ait foutu dehors ?

Ouais, je sens que je ne suis pas près de me reposer...

- Tu pouvais faire le nécessaire pour lui et te casser après, reprend Connor après un bref silence. Tu n'étais plus à quelques jours près, non ? En attendant, comme toujours, tu n'as pas pensé à moi ! J'ai un travail et un mec à reconquérir ! J'ai pas le temps pour ça...

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