Chapitre 29 : Isaac

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J'ai envie de le tuer autant que j'ai envie de l'embrasser et de le serrer dans mes bras pour lui dire que tout ira bien quoi qu'il ait fait. J'espère néanmoins être arrivé au bon moment. Je prie pour qu'il n'ait pas encore remis le nez là-dedans et empêcher que ça recommence. Il est plus fort que ça. Il l'a montré à maintes reprises, je crois en lui. Il peut encore dire stop.

- C'est pas à moi, soupire Connor.

- Bien sûr...

- C'est à Jordan.

- Tu mens. On l'aurait gardé si on avait trouvé ça sur lui !

- Il ne l'avait pas. Il a voulu repasser par son boulot avant de que je le dépose chez lui. C'était pour ça. Je lui ai dit de me le donner pour ne pas qu'il continue à se détruire. J'ai prévu une autre cure pour lui.

- Qu'est-ce que tu allais faire avec ça ? Tu voulais réessayer ? T'imagine un peu si c'était un de mes collègues qui t'avait trouvé avec ça ?

- Non, tu te trompes, Isaac. J'ai oublié que je l'avais dans la poche, je cherchais juste mes clopes ! Je... Prends-le. S'il te plaît, prends-le et débarrasse t'en, supplie Connor, prêt à pleurer. J'ai pas le force de le faire. J'ai pas le courage de le faire. Pas après...

- Après quoi ? dis-je doucement, comprenant que l'attaque n'est pas la bonne méthode.

- Après toi qui te prends une cuite et qui rentre chez nous avec un autre, avoue-t-il d'une voix tremblante. J'aurais préféré ne rien savoir. Ça me rend fou et...

- OK. Ça va, respire. Je m'en occupe.

Je me saisis de la pochette, ouvre une cabine et vide les sachets dans les toilettes avant de tirer la chasse.

- J'ai rien fait avec lui. Pour tout t'avouer, j'ai eu terriblement peur d'avoir fait une connerie quand j'ai vu qu'il avait dormi à la maison même si au fond de moi je me disais que c'était impossible. J'étais encore habillé en me réveillant même si j'avais l'air débraillé. Si on avait couché ensemble, j'aurais été à poil, non ? Et Oliver me l'a certifié, il ne s'est rien passé entre nous. Il s'est juste posé deux minutes après m'avoir aidé à m'écrouler sur le canapé et il s'est endormi. Il a quelqu'un dans sa vie. Il est visiblement sous le charme d'une autre personne que celle avec qui il est en couple, mais il n'avait pas envie d'oublier ses problèmes dans les bras d'une troisième personne. Et moi non plus.

- C'est vrai ?

- Je te jure que je n'ai jamais eu que toi depuis que nous nous sommes rencontrés. Je ne veux pas d'un autre que toi.

Nos iris se percutent, s'accrochent et ne se lâchent plus. Colère et déception sont remplacées par amour et désir. Nous ne résistons pas plus longtemps. Nos corps se rapprochent et nos lèvres avides se retrouvent. Je plaque Connor contre la paroi de la cabine tandis qu'il cherche à verrouiller la porte d'une main. J'ai tellement envie de la sentir sur moi que je ferme moi-même cette fichue porte et gémis en sentant ses doigts froids se glisser sous mon haut.

Ce n'est pas une bonne idée. Rien n'est réglé, mais je n'ai plus envie de réfléchir pour l'instant. Je sais que je veux juste profiter de ce moment volé et ne pas penser aux conséquences. Rien ne compte plus en ce moment que le bonheur d'être, même l'espace de quelques minutes, avec celui que j'aime.

Je m'attaque aux boutons de son jean et le laisse en faire de même pour moi. Connor halète déjà, fébrile au moins autant que je le suis. Nos mains se lient, nous caressent langoureusement et nos bouches ne se séparent que pour susurrer des mots d'amour.

- Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime, répète-t-il inlassablement contre mes lèvres.

C'est brutal, c'est intense, ça me fait me sentir de nouveau vivant. Je reprends vie dans ses bras.

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