Body Paint ¦ ᴰᵃᵇᶤ ˣ ᵒᶜ

3 ¦ Famille

࿐࿐࿐

Fin Décembre

Les flocons de neige tombaient du ciel depuis maintenant plusieurs heures, recouvrant peu à peu le bitume d'une fine pellicule blanche, comparable à un drap que l'on aurait étiré au-dessus de la ville afin de lui donner cette couleur uniforme.

La nouvelle année approchait à grands pas, mais les préoccupations d'Usogai étaient bien différentes du choix du kimono qu'elle devrait revêtir pour le réveillon familial.

La tête tournée vers l'extérieur, elle essayait du mieux qu'elle pouvait de faire abstraction de la situation délicate dans laquelle elle se trouvait.

L'enfant ne comptait plus le nombre de minutes qui s'étaient écoulées depuis qu'on l'avait amené de force dans ce bureau aux côtés de son frère. Elle avait perdu la notion du temps en se renferment sur elle-même, honteuse et ignorant les cris qui déchiraient le calme habituel qui régnait dans la salle de classe à présent vide.

La femme qui leur faisait face tentait tant bien que mal de calmer la fureur de l'adolescent, mais Usogai savait bien que c'était vain.

Il était entré dans une colère noire. Surement depuis que son frère, qui était venu la chercher pour la première fois depuis longtemps à la sortie l'école l'avait aperçue à terre, les genoux en sang, entouré d'un petit groupe d'enfant de sa classe.

Sa conscience et la voix apeurée de sa sœur l'avaient empêché de rattraper les harceleurs qui s'enfuyaient. Alors, au lieu de leur infliger le même traitement qu'eux même s'apprêtaient à faire subir à sa sœur, le garçon l'avait saisie par le bras et s'était engouffré dans l'école primaire. Criant à qui voulait l'entendre qu'il voulait voir la professeure des troisièmes années.

Ainsi, ils s'étaient donc retrouvés là, à s'énerver sur la vielle institutrice, lui reprochant son incapacité à protéger les élèves en difficulté, tandis qu'Usogai avait baissé le regard sur ses doigts qui s'entremêlaient peu à peu, calmant des tremblements qui n'étaient pas du au froid.

La professeure réussit enfin à prendre la parole après la longue tirade du garçon enragé qui lui faisait face.

" - Nous comprenons votre colère et nous veillerons à ce que ce genre de situation n'arrive plus. Si par malheur cela venait à se reproduire, nous vous assurons que les parents des élèves responsables seront informés du comportement de leurs enfants et que nous convoquerons également les parents de Usogai afin de clore ce malheureux évènement. Tenta d'expliquer la femme en espérant pouvoir calmer le jeune homme qui avait dû avertir tout le bâtiment par ses cris.

Mais ses phrases eurent l'effet inverse de celui souhaité et le garçon qui à présent voyait rouge, se leva brusquement de la chaise pour poser tout aussi brutalement ses paumes contre la table devant lui.

- Il n'y a pas besoin que ce genre de situation se reproduise pour que les parents de ces bâtards soient avertis ! Vous devriez tous les virer pour avoir agressé ma sœur comme ça. Regardez ses genoux !