20 ¦ Douce réalité

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Fin Octobre



Les journées qui suivirent, Usogai les passa à enlacer son matelas. Assommée par les récents évènements, prenant les quelques jours de congés qu'on lui offrait pour récupérer les dizaines de nuit de sommeil dont elle manquait terriblement. Pendant de longues heures, la brune tourna inlassablement autour des quatre murs qui l'enfermaient chez elle. Comme si, à force, ils pouvaient lui donner des solutions. Ressassant la scène, réfléchissant à la moindre erreur commise, suivant les informations vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Tout cela pour en venir à la simple et pourtant si dure conclusion.
Elle n'allait pas mieux.

Un détail, quelque chose avait dû la trahir. Ça n'avait pas pu être aussi simple. C'était si compliqué de croire que ses derniers jours de calvaire se terminaient enfin. Elle qui se persuadait d'aller vers la mort devait se convaincre de cette réussite au goût amer.

Son corps passait des heures à somnoler, enroulé autour de draps qui n'avaient surement pas été lavés depuis trop longtemps.
Malgré tout, lorsque elle se réveillait, l'impression de ne pas avoir dormi d'être toujours aussi fatiguée, lui rappelait sans doute qu'elle était en pleine désintoxication. Que chacun de ses membres réclameraient pendant encore longtemps la cause de ses problèmes.

Chaque parcelle continuellement tendue de son corps lui-même secoué de spasmes, et les blessures qui n'avaient pas guéries la clouait chez elle condamner à errer tel une âme en peine sans réel but dans les quelques mètres carré de calvaire dont disposait son studio.

Elle était la cause de son propre mal-être, elle avait provoqué cette situation, alors elle en assumait les conséquences. Que ce soit dur ou non.

Hantée par le souvenir de sa chute qui n'avait pendant quelques instants plus rien eu de réel. Durant le court moment passé à se dématérialiser pour se retrouver au-dessus du balcon.

Le plus triste était surement qu'elle n'avait même plus assez pour s'acheter une bouteille d'alcool ou même simplement consulter un médecin. Après, tous les deux revenaient au même : l'atténuation de la douleur. D'un côté en l'annihilant d'un autre en la soignant.

Et au bout d'une bonne semaine passée en ermite, la jeune femme prit surement l'une des décisions les plus responsable de sa vie en rejoignant l'hôpital public de Musutafu. Toujours bondé mais qui avait l'avantage de guérir gratuitement chaque patient.

Ainsi elle s'était retrouvée, après d'interminables heures à patienter au milieu de la foule, dans ce lieu continuellement en activité. Y mettant les pieds pour la première fois par choix.

Elle s'était retrouvée enfermée entre les murs d'une petite salle comparable à un cabinet, tapissé de cette couleur laiteuse qu'elle avait fini par détester. Tachée de matériel médical en tout genre. Usogai attendait patiemment un diagnostic qui ne tarda pas à lui parvenir.

" - Vous avez une belle entorse ! Annonça le médecin après avoir trituré sa cheville pendant de longues minutes. Comment vous avait réussi à marcher comme ça ?

- C'est pas si grave ? Questionna la brune en tentant de se relever ignorant la deuxième partie de sa phrase.

- Pas vraiment il vous suffira d'une attelle et de quelques antidouleurs. Pour vos doigts par contre, c'est un peu plus délicat. Voyant son manque de réponse l'homme au stéthoscope continua en la fixant toujours. Ces trois-là sont fracturés, on ne peut pas faire grand-chose si ce n'est également mettre une attelle.

Body Paint ¦ ᴰᵃᵇᶤ ˣ ᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant