14 ¦ Honte

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࿐࿐࿐




- Je risque de crever dans cinq jours.

Un silence pesant vint accueillir cette révélation.
Mutisme qui serra sa gorge de crainte. A quoi devait-t-elle s'attendre ?
Elle venait certes de retrouver son ami d'enfance, ami qu'elle n'avait pas revu depuis une dizaine d'années et qu'elle n'aurait jamais cru revoir. Mais ça ne changeait rien. Toya allait probablement partir et elle devrait s'avouer que sa maigre révélation pour tenter de le retenir un peu plus, n'aboutirait surement qu'à encore plus de déception.

- Dans quel bordel tu t'es foutu ? Questionna-t-il, les yeux plus attentif que ce à quoi elle s'était habituée.

Elle baissa les siens pour fixer ses pieds, incapable d'affronter celui qui la surplombait, plein de jugement.

- Je dois de l'argent à des types . . . pas très aimables on va dire. Avoua-t-elle en touchant une tache bleue encore douloureuse sur sa pommette. A cause du produit que je leur achète. Puis se tendit en repensant qu'elle n'en avait plus la moindre dose.

- De la drogue tu veux dire. Rectifia-t-il, gardant son ton mi-amical mi-moqueur.

- C'est pas, une drogue, c'est. . .

- C'est exactement les paroles d'une addict.

Ne sachant pas comment rebondir, elle resta debout face à lui, en attendant le moment fatidique où il repartirait sans un mot et où elle se renfermerait dans sa routine répétitive.
Si elle arriverait seulement à survivre jusque là.

- Tu as besoin d'aide. Enchaina-t-il en restant face à elle.

Ce n'était pas une question.
Pourtant elle répondit comme s'il l'avait interrogé. N'admettant rien.

- Je vais trouver une solution.

C'était faux. Ils le savaient tout les deux. Mais la jeune fille utilisait le peu de fierté qui lui restait pour refuser son aide.

- Je ne veux pas de mort sur la conscience. 

- Ça ira je te dis. S'exclama-t-elle pour se convaincre autant que lui, relevant la tête sous la pression de sa paume calcinée. Si c'est juste ça tu peux t'en aller.

Il se rapprocha pour se mettre à son niveau, n'ayant plus l'air de s'amuser de la situation.

- Tu viens de dire que tu risquais de crever. Répliqua-t-il de sa voix morne.

L'ébène avait complètement raison, mais ça ne changeait rien au fait qu'elle refusait encore de lui dire. Il ne pouvait par revenir comme un chevalier servant et lui sauver la vie. Au risque d'y laisser la sienne.
C'était inimaginable. Surement aussi fou que de retrouver une personne sensée être mort depuis longtemps sur son palier.

Pensive, Usogai hésita à tout lui expliquer mais se résigna de nouveau pour ne pas l'impliquer.
En changeant peu habilement de sujet, elle déclara :

- Tu ne m'aideras pas si ça ne te rapporte rien.

Une étincelle vint illuminer son regard et en se remettant droit pour la toiser de haut, il répliqua avec assurance :

Body Paint ¦ ᴰᵃᵇᶤ ˣ ᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant