9 ¦ Déchirure

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࿐࿐࿐




9 Février



Quatre jours passèrent.


Ça faisait trois nuits. Trois nuits qu'elle passait majoritairement à tourner dans son lit. Incapable de dormir. Usogai fixait seulement son poignet en ressassant inlassablement les évènements.

A certains moments, elle aurait voulu détester Toya pour lui avoir dit ces choses horribles et avoir brulé sa peau pâle, tandis qu'à d'autres, elle se détestait elle-même bien plus, pour lui avoir dit bien pire.

Ces quatre jours, elle les avait écoulés seule, à remettre leur relation en question.

Son frère rentrerait dans trois jours du lycée, pour passer le week-end ici, sûrement à réviser.

Son père n'avait pas le temps de s'inquiéter pour sa fille. L'homme ne revenait qu'en fin de soirée, lui préparait à manger pour le lendemain, avant et s'endormir et repartir ensuite pour la journée. Lui accordant de moins en moins l'attention auquel elle s'était habituée.

Elle passa les deux derniers jours à l'école, arrivant tôt pour ne croiser personne. On la charriait toujours autant sans en venir au poing et l'enfant s'en convenait.


Elle voulait le revoir.

Mais n'arrivait jamais à se convaincre de le retrouver chez lui. Elle ne saurait certainement pas quoi dire.
Devait-t-elle seulement s'excuser ?

La jeune fille attendait chaque matin de le voir surgir devant chez elle les cheveux toujours en bataille la main tendue en l'air, souriant.
Mais ce jour ne vint pas.

Elle n'arrivait même plus à lui en vouloir pour sa brûlure, après tout c'était elle qui avait plongé sur lui. Après ça, elle avait eu l'audace de partir sans un mot.
Comment ne pas s'en vouloir ?

Puis c'est le matin du quatrième jour, en apercevant le sweat-shirt vert jeté sur sa chaise qu'elle se décida à y retourner.
En fait, elle réalisa qu'elle était horriblement seule sans lui, que quand il n'était pas près d'elle, elle n'avait personne.
Qu'elle n'avait pas passé plus d'une semaine sans voir son sourire depuis longtemps. Lui manquait-elle aussi un peu ?

Sans réfléchir trop longtemps, elle avait troqué son cartable d'écolière pour le vêtement kaki qu'elle cala sous son bras. Puis, s'était habillée chaudement pour sortir en trombe de chez elle avant de s'élancer dans les rues qu'au fil des années, elle avait fini par connaitre par cœur.

La neige avait presque totalement fondue, le vent glacial qui s'engouffrait entre les bâtisses lui écorchaient le visage mais elle continuait à suivre la route goudronnée qui menait jusqu'à l'immense maison traditionnelle du garçon. L'air devenait de plus en plus sec.
Mais ça aussi elle l'ignora, continuant à accélérer.

La brune arriva finalement face au grand mur grisâtre qui bordait son habitation après une vingtaine de minutes. Elle se plaça devant les battants en bois et sa soudaine détermination disparue. La maison semblait vide.

Body Paint ¦ ᴰᵃᵇᶤ ˣ ᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant