Body Paint ¦ ᴰᵃᵇᶤ ˣ ᵒᶜ

5 ¦ Banalité quotidienne

࿐࿐࿐

Février

Chacun de ses pas sur le vieux parquet semblaient résonner dans tout l'habitacle. Mais cela importait peu à la jeune fille qui dévalait à une vitesse ahurissante les longs escaliers, rejoignant la porte d'entrée d'où on l'avait appelé quelques instants plus tôt.

Arrivée dans l'entrebâillement elle s'arrêta net, reconnaissant le visage bien qu'usé par la fatigue et accompagné d'une barbe naissante de son père. Usogai ne perdit pas une seconde et dans un cri de joie accourut dans les bras musclés de son paternel tandis qu'il lâchait son sac à terre pour la faire décoller du sol et l'enlacer.

La surprise était telle qu'elle n'avait pas vue la petite silhouette qui se tenait discrètement dernière l'homme.

Avant même qu'elle ne l'interroge sur l'invité surprise, Kentaro la doubla.

" - Et lui c'est qui ? 

L'homme lâcha enfin sa fille, pour se retourner vers le garçon qu'il avait aperçu quelques instants auparavant.

- Il semblait roder devant la maison alors je l'ai invité à entrer. Usogai, c'est un camarade de classe n'est-ce pas ? 

L'enfant tourna la tête vers la source de leur ennui, voulant répondre qu'elle n'avait pas vraiment d'amis mais se tue en apercevant une paire d'yeux cyan se poser sur elle. Comment son père avait pu croire que c'était un camarade de classe, il faisait bien plus âgé qu'elle ?

- N. . .Oui, c'est ça ! Repris t'elle, se rattrapant dans son mensonge et analysant minutieusement la mine défaite de Touya.

Un léger sourire vint habiller le visage de son père, heureux de rencontrer la première connaissance de sa fille.

- Et bien pourquoi ne pas l'inviter à entrer ? Proposa-t-il gaiement.

Les enfants se toisèrent, réfléchissant à la meilleure réponse à apporter et se fut finalement Usogai qui pris la parole en premier.

- Tu as faim ? Le questionna t'elle, comblant le silence.

Le soleil commençait à faire fondre les derniers amas de neige qui tentaient tant bien que mal de résister à l'arrivée du printemps. L'après-midi venait d'être entamée. La question de la jeune fille était donc bien plus par politesse que pour réellement l'inviter à déjeuner.

- Pas vraiment. . . Répondit -il sincèrement, les mains dans les poches et les yeux tournés vers ses pieds.

Un léger blanc s'installa sans que personne n'ose le rompre, se fut Kentaro qui reprit une nouvelle fois la parole pour animer un peu la discussion.

- Et bien entre, tu es venu pour une bonne raison ? 

Le bicolore bien que gêné de s'incruster de la sorte chez ces gens, accepta poliment en baissant la tête pour suivre de près Usogai qui rentrait dans l'habitacle. Il retira ses chaussures et continua à lui emboiter le pas jusqu'à ce qui semblait être sa chambre. C'est quand il réalisa qu'il se trouvait dans celle-ci qu'il réagit enfin.