16 ¦ Rechute

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30 heures plus tard - Environ une journée avant l'ultimatum.



Il était posé devant sa porte d'entrée, sans aucun papier ou personne pour confirmer la transaction.

Tout s'était fait via Internet, et vraiment rapidement, pour son plus grand plaisir. La pendule venait de sonner huit heure du matin mais elle ne travaillait pas, c'était impossible. Parce qu'elle savait qu'il arrivait, elle l'avait attendu toute la mâtinée, postée devant sa porte comme un piquet.

Ainsi ses deux mains saisirent le sac noir et furent surprises par son poids, il était lourd ; vraiment lourd. La jeune femme le tira durement à l'intérieur de son appartement au lieu de le porter. Pour finalement envoyer un simple message de confirmation pour la réception du colis à celui qui lui avait procuré dans les temps l'une des dernières pièces du plan.

Usogai ouvrit avec une lenteur déconcertante la fermeture et déglutit en apercevant, ce qu'elle savait pourtant qu'il contenait.
Ainsi ses doigts écrivirent également un nouveau message de confirmation à Toya, qui ne tarda pas à répondre par l'affirmatif. Finalement elle lâcha son téléphone pour se retrouver seule face à l'arme destructrice. Tout en inspirant un grand coup la jeune femme saisit les dizaines de feuilles qui expliquaient le fonctionnement de l'objet dans le but de les étudier toute la journée s'il le fallait. Le verrou de l'entrée tourné et les rideaux tirés, elle s'attela à la tache.

Rapidement elle regretta d'avoir quitté l'école si tôt, ne comprenant qu'à moitié les dizaines d'indications et d'étapes que détaillait le mode d'emploi. Un mode d'emploi pour ça. Comme quoi, même les pires armes ont elles aussi besoin d'explications détaillées pour être utilisées. C'était bien diffèrent que dans les films grand publique. Bien plus réaliste d'avoir ça en face de soi, beaucoup plus inquiétant de jouer avec le danger.

Son stylo gribouilla pendant des heures sur des carnets en papier, écrivant précisément tout le fonctionnement de l'explosif face à elle, et affinant tout les détails du plan. Il ne fallait rien oublier, absolument rien. Une simple erreur serrait fatale.

Puis quand après un temps qui lui paru ne durer qu'une dizaine de minute, ses courbatures, sa faim et l'obscurité qui gagnait du terrain dans la pièce vinrent la sortir de sa torpeur. La jeune femme s'étira dans un bâillement et se redressa pour ranger tout ses papiers et le sac sous le seule grand meuble de l'appartement, vérifiant que rien ne paressait suspect puis sortit du bâtiment pour laisser le froid du mois d'octobre rougir la pointe de son nez. Usogai se plaça sur le trottoir bordant le café pour réduire à l'état de cendres une des dernières cigarettes qu'elle possédait.

Elle allait vraiment faire ça ?

Oui. Évidemment qu'elle allait le faire. Elle allait passer par l'illégal pour rendre une justice qui lui était propre.

Mais n'était-ce pas la simple définition de vilain ?

Elle avait toutes les cartes en main. Il, lui avait mit toutes les cartes en mains. A présent, il ne restait plus qu'à les lancer sur le tapis de jeux en priant pour que sa feinte marche. Demain elle serrait seule avec son culot qui lui semblait être le plus fidèle des compagnons.

Body Paint ¦ ᴰᵃᵇᶤ ˣ ᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant