15 ¦ Latence

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࿐࿐࿐





Début octobre





Patienter, il fallait patienter. Malgré le stress qui lui était impossible de calmer, malgré la taille de ses ongles qu'elle réduisait sans s'en apercevoir. Il fallait attendre.
Encore cinq minutes et son absence serait anormale. Cinq petites minutes. Pourquoi s'inquiétait-elle ? Après tout, elle lui faisait confiance. Mais la confiance ne faisait clairement pas tout.

Le soleil tapait encore fort malgré la saison automnale. Autre chose. . . Il n'y avait quasiment personne dans le parc où elle était assise. Encore. . . Il allait revenir dans quatre minutes précisément.

La jeune femme tenta en vain de calmer sa respiration en inspirant et expirant profondément comme l'indiquait la légende populaire.

Non. C'était peine perdue de se distraire en pensant à tout et rien, complètement inutile. Elle ne pouvait réfléchir qu'au fait que ça pourrait mal tourner et que ce serait encore de sa faute. Son corps était complètement tétanisé à cette pensée.








Adossé contre la porte de son studio, il lui avait lancé d'un ton neutre.

"- Salut.

Un long soupir avait franchit la barrière de ses lèvres, planté en plein milieu du couloir. Elle ne rêvait pas, il était bien vivant, juste devant elle. Par vagues, tout lui revint en mémoire et elle serra les dents pour ne pas lui courir dessus.
Ça allait faire deux jours qu'il était ressorti d'entre les morts tel une fleur après une rude saison hivernale. Presque deux jours qu'elle lui faisait confiance pour revenir. Qu'elle l'attendait comme l'éclaircie après la pluie.

Ils s'étaient fixés quelques minutes, décodant le mystère qu'était devenu l'autre. Puis elle l'avait laissé entrer, allumant une énième cigarette en attendant qu'il prenne la parole, ce qu'il ne tarda pas à faire.

- Ils sont beaucoup. Lâcha-t-il.

Usogai serra les dents, évidemment qu'ils étaient beaucoup, sinon elle ne serait pas rongée par la peur absolument tout le temps. Alors en recrachant une fumée dense, elle répondit en baissant les yeux :

- Ouais, je sais. 

- Et ils sont tous parqués au même endroit.

Ses sourcils se froncèrent tandis qu'elle décortiquait le comportement de Toya. Pourquoi l'aidait-il déjà ? Ah oui, elle n'en avait pas la moindre idée. Pourquoi était-il vivant, devant elle ? Elle avait des réponses plein la tête, mais qui ne rimaient encore à rien, comme un parenthèse ouverte, complétée de point de suspension qui n'attendait qu'à être comblés. Ironiquement, c'était un peu l'histoire de sa vie.

L'ébène laissa échapper un rictus qui coupa court à ses interrogations et s'assit à la table tandis qu'elle restait debout dans le carré à l'épier comme s'il s'agissait d'une énigme. Il ajouta, un sourire aux lèvres surement car la situation l'amusait autant qu'elle l'effrayait, comme si tout ça n'avait pour seul but que de le distraire :

- Il faut que tu frappes fort.

- Les tuer ? Demanda-t-elle avec un intérêt soudain en se rapprochant.

- J'ai pas dit ça. Réfléchis. Tu l'as dis toi-même, ils passent entre les mailles du filet. Avec une expression de dégout dans le regard, ajouta. Mais si on pousse des héros réputés qui ne peuvent moralement pas se faire corrompre à les arrêtez. . . Alors, ils seront foutus.

Body Paint ¦ ᴰᵃᵇᶤ ˣ ᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant