1 ¦ Cette nuit la

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࿐࿐࿐



Novembre


Elle était idiote.

C'était actuellement l'unique pensée qui traversait l'esprit de la jeune fille et la seule qu'elle se répétait en boucle depuis plusieurs minutes.

Son corps était paralysé par la peur et le froid, pourtant il ne semblait pas y avoir un quelconque danger aux alentours. Seulement l'obscurité de la nuit qu'elle craignait tant.

L'enfant se recroquevilla un peu plus sur elle-même, cachant son visage baigné de larmes dans ses genoux grelotants. Se terrant tel un animal apeuré contre le mur froid d'un vieil immeuble, à quelques pas des rues passantes.

Pourquoi avait-elle quitté la maison alors qu'on lui avait répété maintes et maintes fois que l'extérieur était dangereux pour une enfant ?

Elle ne trouva qu'une raison qui lui semblait être l'évidence même : elle voulait voir la ville, les gens, les lumières, les gratte-ciels et toutes ces choses qu'elle était lassée de regarder seulement à la télévision et dont son frère lui contait la beauté.

Assouvir son insatiable besoin de découverte, voilà ce que l'enfant voulait. Les seuls sorties qu'on lui offrait était pour aller à l'école et évidemment ne passait jamais par la ville. L'observant éternellement par la fenêtre sombre de l'automobile ou depuis la petite rue qui reliaient la primaire à son domicile. Mais à présent elle avait huit ans. Elle était assez grande pour ce débrouiller seule.

Alors se soir, elle avait pris son courage à deux mains pour discrètement sortir de chez et aller explorer les rues couvertes du ciel nocturne, épiée par la voute céleste parsemée d'étoile.

Malheureusement après une courte marche, elle s'était rapidement perdue dans ses contemplations pour peu à peu s'éloigner de son quartier, jusqu'à ne plus reconnaître les alentours.
Mais ce genre d'excuses ne conviendrait pas à ses parents, qui elle le craignait, la gronderait sévèrement quand elle réussira à rentrer. 

Dans cette ruelle sombre, au milieu de l'inconnu, l'être en boule ne put s'empêcher de se sentir faible, exposé à toutes les pires horreurs du monde. Peut être qu'elle ne retrouvera sa maison, ne verra plus jamais les dessins animés à la télé le matin et ne goutera plus au bonheur de s'enfouir sous sa couette en pleine nuit.
La peur la rongeait tel une maladie qui gagnait du terrain au fil du temps, effaçant les quelques pensées cohérentes qui lui étaient offertes.

Elle aurait bien usé de son alter pour rentrer chez elle, mais il ne lui était d'aucune utilité. A présent elle était cloué au sol par la peur insoutenable de se blesser en l'utilisant.

Ainsi, la petite opta pour la solution qui semblait surement la plus raisonnable à une enfant âgée d'a peine huit ans : attendre que quelqu'un la trouve et la ramène sous les lumières chaleureuses de son foyer.

Et miraculeusement, sa prière s'exauça.

Ce jour-là elle pensa qu'elle avait eu de la chance de tomber sur lui, que c'était un don des dieux qu'on adulait tant. En vérité, il n'avait rien des visions angéliques qu'elle s'était faite pour rassurer sa conscience.
Elle aurait sûrement dû refuser la main qu'un jeune garçon d'à peu près son âge lui tendait, mais son désespoir la poussa à ne pas fuir.

" - Eh, ça va ? "

Il ne lui avait posé qu'une question, pourtant elle eue l'impression que c'était la première fois qu'on le lui demandait. Que ce garçon aux yeux flamboyant fût sa bouée de sauvetage sur l'océan tumultueux dans lequel elle avait plongé.

Body Paint ¦ ᴰᵃᵇᶤ ˣ ᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant