24 ¦ Saphir

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La sensation de sa peau nue contre son visage. Son odeur qu'elle humait pour ne pas oublier un seul détail des moments passés près de lui. La vision de son visage semblant enfin décontracté comme si maintenant, rien ne pouvait plus les atteindre.

Tout ça la confortait dans ce bonheur qu'elle s'autorisait enfin à frôler.

Depuis quelques jours elle se retrouvait là, près de lui, le retenant allongé à côté d'elle grâce à la seule emprise de son bras autour de son torse bicolore. La tête calée au creux de son épaule. La jeune femme fermait les yeux, le plus longtemps possible, pour saisir chacune des respirations du garçon comme s'il s'agissait d'une bénédiction.


Est ce qu'elle le méritait ? De toucher à ce qui s'apparentait au bonheur ?

Elle, sûrement pas. Mais il serait bien le dernier à lui reprocher.


"- Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Interrogea-t-elle d'une voix à peine audible.

La brune fixait son profil d'un regard si impassible qu'on pourrait croire que ses pensées avaient quitté le monde réel. Ne précisant pas sur quelle échelle elle parlait. Maintenant pouvait signifier tellement d'instants.

- Je suis pas quelqu'un de très fréquentable. Déclara-t-il simplement, en fixant le plafond.

- Moi non plus. Après un court silence elle ajouta en baissant les yeux. J'ai tué quelqu'un, pourtant je n'ai aucun remord. Je crois que je suis la pire de nous deux.

Sa confession n'eut pas grand effet et elle comprit lorsqu'il répliqua toujours d'une voix morne et matinale.

- Tu es sûrement la seule personne pour qui je crois avoir encore un peu de respect.


Elle aurait sûrement dû se rassurer qu'il ne la juge pas comme les autres. Que le sang qui ruisselait entre ses doigts soit invisible sous ses yeux calculateurs.

Mais la jeune femme laissa seulement un pré-sentiment désagréable en désaccord et complètement inattendu apparaître au fond d'elle même. Bien trop profondément pour qu'elle y fasse attention maintenant.


Quel genre de personne a du respect pour quelqu'un qui a commis l'irréparable ? 

Quelqu'un qui n'ai pas fréquentable.


- J'ai jamais rien fait pour le mériter. Répondit-elle simplement en taisant ses idées trop folles.

Il ne la jugerait pas car il savait qu'elle n'avait pas eu le choix.

Parce qu'il l'avait aidée.

Parce que sans lui elle ne serait pas là.

C'est à contre cœur qu'Usogai sentit l'étreinte de son bras impuissant de desserrer face à la force du garçon. Il se redressa pour quitter la chaleur de la surface déclarée comme la leur.

- Tu m'as offert un sursis avant de sombrer.

L'étonnement prit place à côté de la compréhension et la brunette le regarda seulement se rhabiller dos à elle pour emporter ses paroles avec lui.

Body Paint ¦ ᴰᵃᵇᶤ ˣ ᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant