CHAPITRE 22

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Il y avait des gens qui mettaient directement Andy à l'aise. Ou du moins, autant qu'il le puisse. Il y avait Samaël, puis Isaac et même Morgan, après avoir appris à le connaitre. Et il y avait des gens qui lui faisaient détourner le regard en essayant de se faire le plus petit possible. Là, maintenant, il voulait disparaitre sous les yeux inquisiteurs de Paul Garnier.

— Putain, pourquoi je me retrouve avec l'allumé de service, encore ?

— Monsieur Garnier, avez-vous un problème avec votre binôme ?

— Ouais, carrément ouais ! Pourquoi j'me traine ce boulet ?

Andy baissa un peu plus la tête. Il n'avait rien demandé. Lorsque le professeur d'art graphique avait fait les équipes, il s'était retrouvé avec lui. La chance au hasard, disait-on. Il ne voyait aucune chance dans cette situation, mais il ne pouvait changer l'avis de M. Lesly.

— Monsieur Bloom n'est certainement pas un boulet. Son appréhension de l'art est tout à fait exceptionnelle. De plus, je vous remercierais de ne pas dire de paroles dégradantes dans ma classe. Ce n'est pas une garderie, ici !

— Vieux croûton... marmonna le blond en adressant un regard noir au professeur.

Ce dernier fit comme s'il n'avait rien entendu, et il se détourna fin de donner les travaux. Le concept était simple ; ils devaient monter de toutes pièces des affiches pour diverses festivals, pour l'université qui côtoyait l'école. Ces deux bâtiments avaient toujours fonctionné ensemble. Parfois, ils organisaient des tournois sportifs entre eux.

— Donc, je disais, avant cette impertinente interruption, que vous allez devoir faire ce projet en duo. Vous allez devoir vous mettre d'accord sur les marches à suivre, et sur les éléments à représenter. Je vais passer vous distribuer à chaque groupe un sujet au hasard.

Il continua de parler, faisant de grands gestes avec les mains. L'homme devait être le seul enthousiaste dans la salle de classe. Les élèves essayaient d'évaluer le niveau de leur binôme. C'était pour cela qu'Andy préférait travailler de chez lui. Il n'aimait pas cette concurrence et les mauvaises paroles qu'il pouvait entendre dans les couloirs.

— Mettez-vous à côté de votre binôme, je vous prie.

Les chaises raclèrent le sol. Le brouhaha s'amplifia immédiatement. Andy fut éjecté de sa place près de la fenêtre par une fille qui semblait avoir trop de confiance en elle pour que cela soit sain. Presque à reculons, le blondinet alla se couler sur la chaise près de Paul.

Il ne récolta qu'un reniflement dédaigneux.

Ce n'était pas gagné.

Le professeur posa des petits dossiers sur les tables, et lorsqu'il passa à la leur, le grand blond prit les feuilles d'un air mesquin. Il se recula suffisamment pour qu'Andy ne puisse pas lire. Il attendit alors que l'autre prenne tout son temps, pour voir les feuilles.

— Putain, les sciences, c'est vraiment de la merde. T'as quoi toi ?

Paul avait jeté le dossier sur la table et s'était retourné pour parler à son camarade de derrière. La fille aux longs cheveux roux fut presque étonnée qu'il lui adresse la parole.

— Une kermesse pour récolter des fonds pour une cause.

— Arrête, c'est bien les sciences, rétorqua le voisin de la jolie rousse.

Le professeur se racla bruyamment la gorge. Andy rentra un peu plus la tête dans les épaules. Il ne voulait pas se faire sanctionner à cause de son voisin. De plus, il était bien trop intimidé par lui pour dire quoi que ce soit. Il ne voulait vraiment pas être sanctionné.

CaméléonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant