— Tu penses qu'on va pouvoir loger toutes mes affaires chez toi ?
— Je n'en doute pas. Tu ne prends pas beaucoup de place, plaisanta le brun.
Il vola un baiser à Andy, sur le seuil de son appartement.
— Et maintenant, c'est chez nous.
— C'est vrai, c'est un peu bizarre de le penser, d'ailleurs.
Alors que Morgan avait le dos tourné, le blondinet se laissa aller à un large sourire. Oui, il fallait le dire, c'était chez eux. Cela s'était décidé sur les dernières semaines, aussi naturellement qu'il avait pu l'être. L'étudiant passait la plupart de son temps chez son petit ami, si bien que le bureau s'était partiellement transformé en atelier. Les toiles et les pochettes avaient été stockées contre les murs. Un mur avait été spécialement préservé pour qu'il soit peint de la manière dont le voulait Andy.
— Voilà, c'est le dernier carton, il me semble.
— Au pire, Sam m'emmènera ce que j'ai oublié, ce n'est pas très loin.
Le métis l'avait aidé à regrouper ses affaires, lorsqu'il sortait du travail. Il s'était étonné par la quantité de livres qu'il cachait dans sa chambre. Son appareil photo avait été soigneusement rangé dans le sac qui lui convenait.
— C'est vrai. J'espère qu'il ne se sentira pas tout seul.
— J'ai croisé une étudiante qui visitait, hier. Il ne peut pas assumer le loyer seul, alors il a vite mis une annonce sur des sites de locations. Apparemment, il y a beaucoup d'étudiants qui cherchent des colocs, car c'est vraiment cher, ici.
— C'est une bonne nouvelle, alors.
— Clair. D'ailleurs, il demande à quelle heure il doit venir.
— Quand tu auras pris ta douche, ce sera une bonne chose.
— Dis que je pue ! s'indigna le blond, faussement outré.
— On va dire que les allers-retours dans les escaliers ne font pas sentir la rose.
Andy éclata de rire, un sweat entre les doigts. Il le posa sur l'étagère, à côté des vêtements de Morgan. Il aimait beaucoup cette vision. Depuis des semaines, son placard se vidait peu à peu, pour remplir celui du brun. Cela s'était fait progressivement, pour le bonheur du couple.
— Tu viendras me frotter le dos ?
— Si Monsieur ne prend pas toute la place comme la dernière fois, oui.
— C'est faux ! Ta douche fait trois fois celle de Sam !
Morgan soupira avant d'ouvrir le carton qu'il venait de poser sur le sol. Il avait fait de la place pour les livres d'Andy, sur sa propre étagère. Il s'attela donc à les ranger par ordre de taille. Les tranches plus ou moins colorées égayait la pièce.
— Attends... es-tu en train de dire que je suis gros ? demanda le blond, suspicieux.
— Loin de moi cette idée. Et puis, je te préfère comme ça, tu sais ?
— J'ai cru le comprendre...
Il songea à la mission que Morgan s'était confié à lui-même. Le brun avait bien compris qu'il ne mangeait que très peu, alors il mettait un point d'honneur à lui remplir l'estomac dès qu'il le pouvait. Parfois, ils craquaient et prenaient des plats à emporter, mais le brun faisait en sorte de cuisiner des repas équilibrés et sain. Maintenant, Andy n'avait presque plus la peau sur les os. Lorsqu'il se regardait dans le miroir, il n'avait pas peur que ses cotes percent ses flancs.
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Caméléon
Romance[Premier tome de la saga À travers le monde] S'il fallait décrire Andy, il serait probablement ce jeune homme bizarre, décalé et carrément flippé. Il avait toujours vécu avec ces qualificatifs. S'il fallait décrire Morgan, il serait certainement l'...