CHAPITRE 25

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Décidément, les jours qui se succédaient chamboulaient son quotidien.

Andy avait l'habitude d'évoluer seul, mais plusieurs personnes l'en empêchait. Il y avait Cerise et Victor, avec qui il avait échangé son numéro de téléphone. La rousse ne cessait de lui envoyer des messages. Parfois, il éclatait de rire devant son téléphone, et Sam le regardait étrangement, comme s'il était devenu fou.

Mais il n'était pas fou. Il était intéressant.

Ensuite, il y avait Morgan. Le brun répondait à chacun de ses messages. Même avec plusieurs heures d'écart, il répondait. Il ne mettait que peu de smiley, et s'efforçait de ne pas paraitre professionnel, mais le cœur d'Andy bondissait à chaque fois.

Pour fini, il y avait cet étrange homme, aux côtés du brun. Elijah. Il n'avait pas sa langue dans sa poche, et il le surprenait dès qu'il ouvrait la bouche. La veille, ses questions lui avaient paru étranges, comme s'il cherchait une vérité qu'Andy ne dirait pas. Il n'avait pas su comment réagir, et il détestait cela.

[09 : 23] Morgan : Salut, je tenais à m'excuser pour le comportement de mon ami, hier au café. Parfois, il ne se rend pas compte qu'il va trop loin, alors excuse-nous ?

« Les grands esprits se rencontrent »

[09 : 24] Andy : Mais tu es tout pardonné ! Ne t'en fais pas, j'ai déjà eu à faire avec des gens bien plus étranges que lui. Il m'a surpris, c'est sûr, mais n'a pas été désagréable pour autant.

Cela fit tout drôle à Andy que Morgan vienne s'excuser du comportement du châtain. Il était donc assez important à ses yeux pour qu'il lui explique les choses ?

[09 : 27] Morgan : Tu as souvent ce genre de problèmes ?

[09 : 30] Andy : De temps en temps, oui. Isaac (mon collègue) les vire du café. A mon physique, beaucoup me prennent pour une femme, et le reste des hommes pense que je suis un garçon facile. C'est assez troublant comme sensation.

Il ne savait pas pourquoi il avait besoin de se justifier. Il n'en parlait jamais. Samaël n'était pas au courant, car Andy savait qu'il pourrait faire des carnages. Le patron s'en fichait un peu, distribuant des avertissements sans suite. Seul l'aubrun veillait sur lui.

[09 : 35] Morgan : Les hommes ne sont que des cons.

[09 : 36] Andy : Ha ? Et toi, tu n'en es pas un ?

La porte de sa chambre s'ouvrit et Amadeus entra. Le gros chat noir miaula afin de témoigner de sa présence, et s'y prit trois fois pour grimper sur le lit. Il tourna plusieurs fois dessus, comme un lion en cage, avant de choisir son endroit favori pour faire sa toilette : juste au-dessus du coussin du blond.

[09 : 39] Morgan : J'en suis certainement un. Je ne m'exclu pas de cette généralité. Mais je ne peux pas moi-même le dire. C'est à mon entourage de le faire.

[09 : 41] Andy : Toi, un con ? Tu te trompes complètement, tu es formidable !

Pourquoi Andy avait cliqué sur la petite flèche ? Pourquoi avait-il envoyé le message au juste ? Son cœur battait violement dans sa cage de chairs. Il s'emballait car il n'avait pas mesuré ses paroles. De plus, il ne pouvait pas s'esquiver, car il l'avait écrit. Il attendait la réponse, la gorge nouée.

Pour s'occuper, il rangea un peu sa chambre. Les livres s'alignèrent dans un coin, et les pochettes s'empilèrent dans un autre. Il secoua un peu les draps pour les aérer. Il voulu même ouvrir en grand les volets pour se donner une claque froide, mais il se souvint que les radiateurs tournaient.

CaméléonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant