CHAPITRE 15

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Andy se réveilla à la sonnerie de son téléphone. Il se disait toujours qu'il devait la couper, mais il n'y pensait jamais, au final. Il chercha l'auteur du crime dans les replis de ses draps. Il allait commencer à s'énerver de ne pas le trouver lorsque ses doigts se refermèrent dessus. La lumière de son téléphone l'aveugle un instant, avant qu'il ferme les yeux. Pourquoi avait-il mis un fond d'écran aussi clair ? Il grogna avant de se motiver à ouvrir les paupières de nouveau. Courageusement, il alla voir dans ses messages.

[19 : 34] Morgan : Pour répondre à nos questions, je ne suis pas disponible toute la semaine, excuse-moi... Normalement, samedi prochain je serais libre, cela t'irait ?

— Quoi ? marmonna Andy en tentant de rester éveiller un peu plus longtemps.

Son cerveau était encore trop embrumé de sommeil pour aligner deux pensées. A côté de lui, Amadeus bougea un peu pour mieux de placer dans son cou. Le bras d'Andy s'échoua sur les draps, le téléphone toujours ouvert sur sa conversation. Il se rendormit aussi vite qu'il avait été tiré de ses rêves.

***

Le blond regardait le vide. Il pouvait faire peur, ainsi installé sur le canapé, fixant un point inconnu à l'extérieur. La pluie tombait encore. Les gouttes martelaient les vitres depuis plusieurs heures déjà. Il avait envie de ne rien faire. Ses crayons étaient repoussés loin sur la petite table basse, alors que ses carnets étaient empilés dans un coin. Il entendait vaguement Sam chanter sous la doucher. Il massacrait un air connu de David Bowie.

Il n'avait toujours pas répondu à Morgan.

Le gros chat noir sauta sur ses genoux pour y prendre place. Il se roula en boule et se mit à ronronner doucement. Pourquoi, lorsqu'il pensait à l'homme brun, Amadeus venait toujours se blottir contre lui en gazouillant ? Dans tous les cas, cela lui donna assez de courage pour envoyer une réponse. Il avait peur de déranger Morgan.

[9 : 53] Andy : Par chance, cela tombe sur un week-end où je ne travaille pas !

Comme il avait passé la veille à travailler toute la journée car Isaac était malade, il avait son samedi prochain de libre. C'était assurément un coup du destin, pensa-t-il.

[9 : 58] Andy : Dans ce cas, puis-je te proposer de venir à mon appartement ?

Dans une certaine excitation le blond avait laissé les doigts taper la surface de son portable, avant même qu'il ne réfléchisse à ce qu'il marquait. En voyant ce message, ses joues se colorèrent immédiatement de rouge. Venait-il d'inviter quelqu'un à la colocation ? Assurément. C'était la première fois qu'il invitait quelqu'un chez lui. Techniquement, ce n'était pas le cas. Du moins, pas entièrement. Comme il payait également les factures et le loyer, il pouvait le dire. De plus, Samaël lui répétait souvent qu'il était chez eux. Faire parti d'un ménage, même en collocation était une nouveauté plaisante pour Andy.

— Boucle d'or ? demanda Sam, encore caché dans la salle de bain mi ouverte.

— T'as encore oublié ta serviette dans ta chambre ? répondit le jeune homme.

— Ouais...

Le métis éclata d'un rire désolé. Andy se leva en soupirant. Il lui faisait le coup un jour sur deux. Même s'ils étaient deux hommes avec les mêmes attributs, ils respectaient une certaine pudeur, l'un envers l'autre. Emportant sa couverture avec lui, Andy traversa le petit appartement pour aller dans la chambre de son colocataire. Comme d'habitude, il n'y avait rien qui dépassait. A chaque fois, il se demandait comment il faisait. Sa chambre était bien la seule pièce du logement qui n'avait pas un bazar organisé. Sa trouvaille en main, le blond la lança au visage de Sam qui avait fait dépasser sa tête de l'entrebâillement de la porte. Cela ne le dérangeait pas de se pavaner torse nu, mais autrement, il refusait.

CaméléonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant