Dans la matinée, Trilla avait contacté tous nos actionnaires les plus puissants. Enfin, tous ceux qui pourraient nous sauver par la suite. Elle avait tenu à s'entretenir seule avec eux et ce n'était pas plus mal ainsi. Cette situation me mettait vraiment dans tous mes états, un peu trop d'ailleurs. Je craignais qu'à tout moment, tout s'envole et qu'on se retrouve bien plus au fond.
Une fois qu'on se serait débarrassé de nos parts, il n'y aurait plus que le grand-père de Rey dans notre chemin. Celle-ci avait prévu de s'en charger en partie et de l'affronter. En même temps, elle avait quelques comptes à régler, des comptes qui dataient depuis plusieurs années.
En attendant sa prochaine requête, j'avais tenté de me renseigner à son sujet.
Sheev Palpatine.
Étonnamment, il n'y avait que peu de données à son sujet dans notre base de données. Je n'apercevais que son intérêt pour notre entreprise, mais rien de plus. Il n'y avait même pas le moindre lien avec Rey. Jamais je n'étais tombé sur un dossier aussi vide.
On aurait clairement dit un fantôme.
Avait-il réussi à rester discret à ce point ou avait-il juste effacé ses traces ?
Après tout, si Rey aidait des gens à se faire oublier sur internet, pourquoi son grand-père n'en ferait-il pas de même ?
Je fixai longuement l'écran de mon ordinateur, mais en me rendant compte que rien de plus n'allait apparaître par hasard, je quittai mon bureau un instant pour prendre l'air. De toute manière, Trilla en avait encore pour un bon bout de temps pour convaincre ces quelques actionnaires de nous sauver.
En sortant du tourniquet à l'entrée de l'entreprise, je tombai nez à nez avec Armie, qui fumait son habituelle clope du matin. Nos regards fixaient intensément l'autre sans jamais s'en détacher. Je finis par m'approcher de lui, bien plus ouvert que d'habitude.
Il tira une brève taffe de sa cigarette avant de me lancer :
— Tu fais vraiment une drôle de tronche...
— Ça se pourrait...
— T'as du temps cette fois-ci pour en parler ? me demanda-t-il, l'air taquin.
Un léger rire lui échappa, un rire que je rejoignis.
— C'est un peu tendu le travail en ce moment, finis-je par dire maladroitement.
— J'avais cru remarquer ça avec le nombre de personnes qui font des allers-retours toutes plus furieuses les unes que les autres...
Il continua de fumer sa cigarette pendant ces quelques secondes de silence entre nous. Mon regard se perdit sur la route et les nombreuses voitures qui défilaient sous nos yeux. En même temps, nous étions dans un des quartiers de San Francisco les plus fréquentés et les plus productifs.
— T'aimes bien ce travail ? m'enquis-je en posant de nouveau mon regard sur lui.
— Je m'en fiche. C'est un travail comme un autre et j'ai mon salaire à chaque fin de mois, ça me suffit.
J'ignorais à quel point la morale comptait pour lui dans ce travail. De mon côté, ça n'avait pas été bien important pendant très longtemps. Je m'étais totalement coupé de ce genre d'interrogations. Puis ça m'est revenu en plein dans la tronche, un peu à cause de Rey. Elle m'avait mis le nez dans la merde, tout comme j'en avais fait avec elle sur d'autres sujets.
Mais avais-je vraiment envie de lui demander ce qu'il pensait réellement de l'éthique de notre travail ? Après tout, j'étais désormais son patron et c'était suffisant pour qu'il se taise sur ses réels ressentis.
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Comment (ne pas) se faire oublier | TOME 1 & 2
FanficRey n'a qu'un problème dans la vie : qu'on lui parle sans cesse de sa vie sentimentale qui est inexistante depuis un bon bout de temps et, surtout, qui ne l'intéresse pas du tout. Pour calmer les ardeurs de son entourage, elle propose à un de ses vo...