Comment (ne pas) se faire oublier | TOME 1 & 2

Chapitre 6 - Ben

Désolée pour le retard ! Je me suis un peu perdue dans le Nano en ce moment, qui est encore une fois un Reylo. x')

Le début sera bientôt en ligne héhé :')

Sur ce, bonne lecture o/

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Luke, il n'avait pas bougé d'un pouce. Il remit son chapeau en place, y effleurant de son index le galon. Aucune expression ne venait trahir la détermination sur son visage.

Je pris une longue inspiration et constatai alors la présence de Trilla à mes côtés.

— Tu le connais ? s'enquit-elle en suivant mon regard.

— Il se pourrait bien...

Il était évident qu'il m'attendait. Il voulait que je vienne le rejoindre alors que je voulais juste fuir à mon bureau, éviter le plus de monde possible. Mais il était là, attendant impatiemment.

La dernière fois que nous avions échangé remontait à si longtemps, lorsque Snoke m'avait détourné de ma famille. Je m'étais retourné contre lui. J'avais, un jour, trouvé une faille dans ses méthodes et l'avais utilisé contre lui, parce que Snoke m'avait poussé à le faire. Parce que Snoke m'avait poussé à croire que Luke était la pire personne au monde. Parce qu'il m'avait menti. Alors, emporté par la colère et cet illusoire sentiment de trahison, j'avais suivi les ordres.

Après cet incident, plus jamais je n'avais de nouveau échangé avec lui. Il était également devenu bien plus discret. Alors qu'il avait l'habitude d'être une légende dans le milieu, il avait fini par taire ses compétences.

— Tu veux que la sécurité s'en charge ? m'interrogea Trilla en voyant mon hésitation.

— Non... Il faut que je l'affronte.

Les sourcils de mon interlocutrice se froncèrent légèrement, mais elle n'insista pas davantage. Elle savait que je pouvais facilement me laisser emporter et avait tendance à me retenir ou prendre les devants dans ce genre de situation.

Après une énième inspiration, je me dirigeai en sa direction. Je m'attendais à voir un sourire se dessiner sur son visage, mais rien, il gardait son sérieux. Je m'arrêtai à un mètre de lui, comme pour garder une certaine distance, juste pour me rassurer.

— Pourquoi tu reviens après tout ce temps ? osai-je demander d'une voix ferme en serrant mes poings. Pour me sauver ?

— Non. Je suis désolé.

— Je n'en doute pas ! rétorquai-je aussitôt, ne le laissant pas le temps de surenchérir.

Je m'attendais à plus d'adversité dans son regard, mais j'y voyais, au contraire, un brin de peine.

— Tu m'en veux encore de ne pas tout t'avoir dit sur son grand-père. Et dans le fond, tu es un peu comme lui sur certains points. Mais tu n'as pas les mêmes compétences que lui. La preuve : cette entreprise, j'ai facilement pu m'introduire dedans.

Mes poings se resserrèrent. J'ignorais vraiment ce qu'il voulait tirer de cette conversation, surtout après tant d'années de silence.

— Je n'ai rien fait de dommageable. Ce n'était qu'un avertissement. Parce que tu as encore beaucoup à apprendre, mais ce n'est pas comme ça que tu l'apprendras.

— C'est assez facile de sortir ça comme ça.

Il arqua un sourcil, attendant que je l'élabore mon propos et le contredise.

— Tu ne viens que pour faire des leçons de morale, étaler ton tas de connaissances... Ça ne change pas d'avant. Sauf qu'avant, j'étais jeune, innocent, naïf et surtout... complètement perdu. Alors ça me convenait. Parce que t'étais le seul membre de ma famille bien plus présent que mes parents qui étaient juste bouffés par leur travail et n'avaient même plus le temps de s'occuper de leur propre enfant.

— Je suis vraiment désolé Ben que tu te sois senti à ce point abandonné.

Un rire nerveux m'échappa. J'avais juste l'impression qu'il ne croyait pas le moindre mot qu'il prononçait.

— Quand ton grand-père a été arrêté, je me suis rendu plusieurs fois dans sa cellule. J'ai beaucoup échangé avec lui. Parce que je ne voulais pas garder une sale image de lui, parce que je croyais pouvoir trouver du bon en lui. Et j'en ai trouvé. Tout comme ça peut être ton cas. Tu n'es pas ce que Snoke te disait être. Loin de là.

— Pourtant c'est ce que tu as pensé à l'époque, tu m'as condamné...

Il prit un léger temps de pause. Malheureusement, il ne pouvait pas me contredire. Quand Snoke m'avait dit que mon propre oncle me trouvait problématique, je ne l'avais pas cru aux premiers abords. Parce qu'il était devenu mon mentor. Il m'avait tant appris sur la programmation, la cybersécurité... Puis j'avais surpris une de ses conversations avec mes parents. Une conversation où il condamnait mes sautes d'humeur et mes réactions parfois un peu trop spontanées. Pour lui, je n'étais qu'un gamin qui allait dégénérer et rater sa vie à ce rythme. Alors, j'avais fini par me rabattre vers le seul qui avait cru en moi.

— Je reconnais avoir eu mes torts à ce moment. J'ai été dépassé par les évènements. La situation était tendue pour tout le monde...

Je n'avais qu'un flot d'insultes qui envahissait mon esprit, et quand bien même il semblait terriblement sincère, je n'avais plus envie de le croire. Encore une fois, j'avais plus l'impression qu'il venait jouer les héros sans se soucier du reste.

Mes parents avaient été trop pris par leur travail respectif pour se soucier vraiment de moi. Et Luke, il avait une réputation à entretenir. Combien de fois l'avais-je vu me démontrer ses talents ? Néanmoins, ce fut assez formateur. Parce qu'il montrait ses manières de faire, ses astuces... C'était comme ça que j'avais eu une grande partie de mes connaissances en hacking.

— Je ne viens que pour t'aider Ben, peu importe ce que tu pourrais croire. Tu es probablement persuadé qu'il n'y a pas d'autre issue pour ta situation, mais crois-moi, il y en a toujours avec de l'espoir.

Il m'adressa un lourd regard, comme une manière de me dire que la balle était dans mon camp désormais. Puis il rejoignit sa voiture pour partir.

Quand bien même il quitta mon champ de vision, les battements de mon cœur ne s'étaient pas calmés. Et j'allais rester dans cet état un bon bout de temps. Parce qu'il n'allait pas me lâcher de sitôt, sauf que la prochaine fois, ça ne serait pas aussi doux.

Je finis par revenir à l'intérieur. Trilla n'avait pas bougé d'un pouce et son visage semblait préoccupé.

— Alors, à quel point on est dans la merde ?

Elle n'avait pas besoin de tourner autour du pot. Elle savait, parce qu'elle avait toujours su déduire des tas d'informations juste en observant. On ne pouvait clairement pas faire plus stratège qu'elle sur ce point.

— On va en parler plus en détail dans mon bureau... Mais une chose est certaine, il va falloir renforcer la sécurité.