Adeline était venue un peu plus tôt avec deux bouteilles de vin et un pot de crème glacée au chocolat parce qu'elle en avait gros sur le coeur et qu'elle ne se voyait pas aller chez le psy. Esther l'accueillit avec plaisir évident, elles entamèrent une bouteille dans la cuisine alors que l'auteure mitonne des plats succulents. Au menu des burritos au poulet, une sauce salsa et de la cocada*. Elle avait développé un amour pour la cuisine d'ailleurs avec ses nombreux voyages et s'essayait à reproduire les recettes qui l'avait marqué. De toutes, c'était la cuisine mexicaine qui l'avait le plus séduite. Et pas que la cuisine mexicaine de ce qu'Adeline savait. Esther avait toujours tendance à laisser quelques coeurs brisés derrière elle dans presque toutes les villes où elle avait voyagé. C'était le genre à ne pas s'attacher pas comme Adeline qui gardait une place même minime pour chacun de ses ex.
- Comment tu fais pour gérer tout ce travail sans sortir de chez toi? Demanda Adeline les sourcils froncés de perplexité.
- J'ai une bonne connection wifi, ça c'est la base. Ce qui peut être fait ici, je le fais ici dans le cas contraire je vais aux bureaux. C'est Kévin l'image de l'entreprise, moi je reste dans l'ombre... Je consulte les manuscrits qu'on nous propose, je corrige ceux que j'ai approuvé et je maintiens le contact avec mes auteurs. Ce sont un peu comme mes bébés tu vois. On peut dire ce qu'on veut des réseaux sociaux mais grâce à eux on a fait des progrès stupéfiants en matière de communication.
- Rester enfermée chez moi pendant des jours sans mettre le nez dehors, j'étoufferais. Tu es vraiment un être à part Esther, conclut la jeune femme en l'observant les yeux plissés comme si elle essayait de déchiffrer l'énigme tortueux qu'était l'auteure.
Son vis-à-vis leva les yeux au plafond de sa cuisine en soupirant d'un air exagéré. Adeline avait toujours du mal à concevoir son asociabilité. Le fait qu'on puisse sciemment décidé de couper les ponts avec le monde extérieur lui paraissait inconcevable. Elle aimait être au courant de tout et être au fait de toutes les dernières nouvelles.
- On est chacun un peu à part à notre manière. Du nouveau avec ton peintre? Demanda-t-elle alors qu'elle coupait les tomates en petits morceaux.
La protestation fusa aussitôt pour réfuter le pronom possessif qui de l'avis d'Adeline n'avait pas lieu d'être.
- D'abord, ce n'est pas mon peintre... Et pour ce qu'il y a de nouveau, je dirais qu'on apprend à se connaître. Il est... rafraîchissant.
Esther arrêta tout mouvement avec son couteau pour approfondir le sujet. Elle sentait qu'Adeline en avait sur le coeur.
- Rafraîchissant ? Développe.
- Pas besoin d'une dissert non plus, c'est juste qu'il est est très différent des hommes que j'ai l'habitude de côtoyer et évidemment j'adore ça. Il est loin du mec virile, prétentieux et macho sur les bords qui croient que les sentiments affaiblissent. Puis il a vraiment du cran, parce qu'afficher son caractère particulier la tête haute dénote d'une très grande force de caractère. Il est authentique... Tu l'adorerais si tu le connaissais...
L'aveu produit sur un ton enthousiaste arracha un sourire à l'auteure qui commençait à cerner la personnalité du jeune peintre.
- Tu me le présenteras un de ces jours... Je vois que le fréquenter te fait du bien, tu as l'air plus légère.
- C'est juste que tout se fait naturellement, on discute de tout passant d'un sujet à un autre. Je n'ai pas à me forcer pour m'intéresser à sa conversation ni à me creuser la tête pour combler les silences entre nous. Tout est fluide... Même s'il ne se passe rien de plus entre nous à l'avenir, je le garderai comme ami. Et toi, ça fait plus d'un an que tu es célibataire c'est comment comme expérience ?
VOUS LISEZ
Sorcière malgré elle [En Correction]
RomanceIl n'y avait rien de pire que de voir sa vie être chamboulée sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Elle qui a toujours été maîtresse d'elle-même, la rebelle, la pétillante Adeline se retrouva ballottée de par et d'autre part des émotions diverses q...