Le revoir

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🎶 Maneskin- Timezone

Ça faisait exactement un an maintenant qu'ils s'étaient rencontrés et Adeline avait l'impression que c'était il y a une décennie tant elle se sentait différente.

Elle allait pouvoir le revoir aujourd'hui. La jeune femme ne tenait plus en place depuis qu'elle était arrivée chez sa grand-mère en début d'après-midi. Cette année, Aline Pamphile avait préféré organiser un simple cocktail avec les membres les plus proches de sa famille et quelques amis triés sur le volet dans son immense demeure.

Adeline avait avalé quantité de daïquiri pour se donner contenance alors qu'elle attendait, trépignante d'impatience l'arrivée du peintre, qui se faisait visiblement désirer. Dire qu'il était rentré spécialement pour l'anniversaire de son mentor. Ça montrait à quel point le jeune homme tenait à la douarière de la famille Pamphile.

N'en pouvant plus de se faire charrier par ses sœurs, elle avait fui jusqu'au premier étage. Angélique et Aliénor s'étaient transformées en deux petites pestes tout juste bon à la tourmenter. Réfugiée sur le balcon donnant sur l'entrée, elle ruminait de sombres pensées tout en ayant une parfaite vue sur la barrière de l'entrée.

Elle était arrivée à un point où elle s'en fichait de paraître désespérée ou même pathétique. Tant qu'elle pouvait le revoir, lui parler, s'expliquer.

Elle passa encore une bonne dizaine de minutes à faire les cent pas sur la balcon avant qu'enfin sa silhouette longiligne ne fasse son entrée sur la cour en compagnie de Viola. La gorge nouée d'émotion, les yeux embués par les larmes, Adeline le regarda s'approcher avec l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des années. Elle profita du fait qu'il ne l'avait pas remarqué pour l'observer de tout son soûl. Imprimant dans sa rétine le plus petit détail à propos de lui.

Il avait changé... Pas seulement son look qui avait connu une nette amélioration en à peine deux mois, mais aussi son attitude.

Adeline n'aurait su dire exactement quoi mais il y avait quelque chose de changer chez lui et elle n'était pas sûre si c'était une bonne chose. Elle commençait sérieusement à paniquer et à se dire que peut-être il était trop tard. Le peintre était probablement déjà passé à autre chose et fait une croix sur la relation qu'ils avaient eu. Avec sa tête, c'est sûr qu'une petite New-Yorkaise lui avait mis la main dessus.

Rien que d'y penser, Adeline grinça les dents. Il fallait vraiment qu'elle essaie de se calmer niveau possessivité et jalousie.

Il pénétra à l'intérieur, ne se doutant pas une seule seconde qu'il ait été observé depuis le balcon.

Adeline prit une profondeur inspiration puis rejoignit aussi l'intérieur. Elle déboucha sur une balustrade qui faisait le tour de l'étage, d'où on pouvait observer le rez-de-chaussée à loisir. Elle vit les nouveaux arrivants saluer sa grand-mère avant de lui offrir chacun un paquet cadeau. Adeline resta là, incapable de bouger ne serait-ce que le petit doigt à observer la scène.

À la seconde où Harry décida de lever les yeux, elle croisa son regard et le monde s'arrêta de tourner. La même sensation que la première fois lui prit aux tripes. Elle appelait cela: l'effet Harry De La Cruz. Cette impression d'être mise à nue, vulnérable face à ce regard pénétrant, ça lui avait manqué.

Incapable de faire un geste, elle resta donc là à l'observer, tout le courage dont elle s'était armée, partie en fumée. Mais elle devait faire quelque chose. Elle ne pouvait pas décemment restée plantée là telle une statue figée dans le temps. Elle devait avoir l'air ridicule. Heureusement, elle n'eut pas à tergiverser plus longtemps car Harry fit le premier pas et s'avança vers elle, tout en ne la quittant pas des yeux.

Sorcière malgré elle [En Correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant