Sorcière malgré elle [En Correction]

Confidence et complicité

Précédemment : Adeline et Harry maintenant officiellement en couple, sont allés à une soirée donnée par une connaissance d'Adeline afin que cette dernière puisse discuter avec son amie Murielle. En effet la jeune chanteuse était fâchée du fait que son amie la tenait à l'écart de sa vie et lui cachait des choses. A cette même soirée, Harry rencontre le photographe et ami de Murielle, Salomon, qui a un crush sur Adeline. Il attaque Harry perfidement en lui faisant douter des intentions d'Adeline envers lui. Au début, Harry tomba dans son piège avant de se secouer et rejeter les paroles du photographe aigri.

Le trajet dans la voiture se fit dans un silence morne à peine troublé par le trafique presque inexistant à cette heure de la nuit. Il ne fallut pas beaucoup de temps pour qu'Harry quitte le quartier résidentiel pour rejoindre son petit appartement dans Delmas 30. Bien qu'un peu nerveux de la nuit à venir, il était tout de même heureux d'être en compagnie de la jeune femme. La soirée avait peut-être mal débuté à cause de cette fichue fête mais il se promettait de renverser la donne. Il avait affreusement honte d'avoir réagi de cette façon face aux mots du photographe aigri. Il avait agi tel un gamin influençable se laissant berner par les paroles su premier venu. Il ne se sentait pas prêt à avouer son comportement impardonnable à Adeline mais il fallait qu'il lui parle de ce type un de ces jours. Les mots que ce dernier avait utilisés pour parler de sa petite-amie étaient bien trop crus pour qu'il les taise. Avec le recul, il se rendit compte qu'il aurait du le remettre à sa place.

Alors qu'il stationnait la voiture dans la petite ruelle en face de son appartement avec une rare dextérité, il remercia intérieurement son père, chauffeur de tap-tap reliant Delmas-Pétion-Ville, de lui avoir appris les arcanes de la conduite dès son plus jeune âge. Il se tourna, curieux, vers Adeline attendant une réaction de sa part. Elle observait la rue plus ou moins animée à cette heure tardive. Une marchande de fritay constituait le point central de cette animation en rassemblant autour d'elle un petit groupe de jeunes gens plutôt bruyants. Ils se chahutaient, lançaient quelques blagues à la cantonnade pour le plus grand plaisir de la marchande à qui toute cette agitation profitait. D'ailleurs, ces derniers jetèrent quelques regards curieux à la voiture qui venait de se stationner et reconnaissant le jeune peintre, ils se tournèrent pour commencer des messes basses.

- J'aime bien. C'est vivant. On ne voit jamais personne dehors à cette heure dans ma rue. C'est assez déprimant certaine soirée où j'ai envie d'aller prendre l'air... Et effrayant aussi.

- Moi, je ne dirai pas non à un peu de tranquillité de ton quartier mais c'est vrai que cette animation a son charme.

- On sent qu'il y a la vie... Donc, c'est ici que tu habites, rajouta Adeline en se tournant pour regarder le petit bâtiment qui abritait 6 appartements.

L'édifice donnait sur la rue avec une clôture en bloc la délimitant du trottoir. C'était une ancienne maison qu'on avait reconverti en appartements avec 4 studios comme celui d'Harry au premier étage et deux plus grandes au rez-de-chaussée. Adeline descendit de pa voiture, attrapa la main qu'Harry lui tendait avant de le suivre. Il ouvrit une épaisse barrière de fer avant de pénétrer sur une cour minuscule longeant le flanc du bâtiment où s'empilait quelques bricoles, des plantes desséchées et un cerisier rachitique.

Harry emprunta l'escalier qui longeait le corps du petit immeuble pour rejoindre son appartement à l'étage qui partageait un balcon avec les trois autres. Il fit attention à ne pas déranger ses voisins avant de se figer, clé à la main devant sa porte. Il se tourna vers Adeline qui attendait, silencieuse, les yeux brillants d'impatience.

Il prit une profonde inspiration, déverrouilla la porte puis l'ouvrit et s'effaça pour laisser la jeune femme passer. Il la regarda avec attention faire connaissance avec son intérieur. Il actionna le plafonnier et l'appartement se retrouva sous une lumière crue grâce à son ampoule rechargeable. Elle s'avança dans l'entrée, embrasa toute la pièce du regard, apprécia l'ensemble bien aéré, les murs couleur lavande et la fresque représentant un paysage marin à la tête du lit. Elle s'y laissa tomber en poussant un soupir de soulagement avant de détacher ses sandales pour libérer ses pieds sous le regard amoureux d'Harry qui appréciait de la voir évoluer dans son appartement. Elle semblait à l'aise, beaucoup plus à l'aise que lui la première fois qu'il a pénétré dans sa chambre. Et ça lui plaisait.