Chapitre 30: Le garçon de Serdaigle

49 3 0
                                    

Katie avait le même air interrogateur que moi, Alicia semblait désolée et Angelina tremblait. Elles insistaient pour que je les suive mais j'avais peur de ce que j'allais trouver. Je serrais ma baguette magique entre mes doigts et à contre cœur les suivis. Katie m'emboîta le pas. En arrivant dans la salle commune de nombreux Gryffondor étaient affalés au coin du feu et d'autres commençaient leurs devoirs. Je vis Fred en grande discussion avec son jumeau,
à l'endroit où se trouvait le portrait de la grosse dame. En évitant bien de les regarder je passais devant eux mais trop tard, Angelina avertit George et ils nous suivirent. La bande était presque au complet, mais une tension palpable se faisait sentir. Angelina menait la marche et George lui tenait la main. Je les suivais de près, tandis que Katie essayait d'éviter le regard de Fred. Alicia était la dernière, l'absence de John semblait l'affliger. Lorsqu'on atteignit le hall d'entrée, je sentis la boule se reformer dans mon ventre. Dans quel état allais-je trouver ma chouette ? Et qui l'avais empêchée de me livrer mes lettres ? Mais alors que nous allions sortir dans le parc, j'aperçus un grand blond, adossé contre le mur, qui me souriait. Il fit un pas vers nous et je sentais que cela n'améliorait pas la situation. Je ne ressentis même pas ce que je sentais d'habitude en le voyant, la situation était tellement grave que je ne savais même pas si j'avais envie de le voir. Tous les autres se tournèrent vers moi, comme si j'allais agir parce que Drago était là. Fred se renfrogna encore plus et serra les poings. Alors, sans contrôler le flot de mes paroles, je passais devant Drago et l'écartais d'un geste du bras.

-Pas maintenant Malefoy.

Puis je poursuivis mon chemin avant de réaliser ce que je venais de dire. J'eu l'impression que mon cœur venait de se déchirer et de tomber au fond de mon estomac. Tous mes sentiments refoulés refirent surface et je sentis la douce main de Drago sur ma joue, ses lèvres sur les miennes. Ce que j'avais ressentis hier, tout me revenait. Je me retournais et constatais tristement que Drago avait disparu. Qu'est-ce qui m'avait pris de lui dire ça ? Était-ce les autres qui m'avaient mis la pression sans le vouloir ? Katie accourut à ma hauteur et m'interrogea des yeux. Mais je n'eu pas le temps de répliquer, Angelina s'arrêta dans un coin isolé de la cour, lâcha la main de George et me désigna une masse difforme, là dans la neige. Je plissais les yeux et eu un haut le cœur. C'était bien ma chouette, étendu sur le sol, se confondant avec la blancheur de la neige. Je laissais les autres derrière moi et me précipitais au sol. J'attrapais l'animal blessé et lui caressais doucement les plumes. Ses ailes formaient un angle inquiétant et du sang maculait le plumage. De la boue et du sang étaient visibles autour de ses plumes et je me demandais si ses ailes n'étaient pas cassées. L'animal blessé gémissait entre mes mains, je sentis des larmes tomber sur lui et je me mis à trembler. Katie s'approcha, s'agenouilla et posa sa main sur mon épaule.

-Elle est vivante, on va l'emmener à Hagrid, il saura la soigner.

-Tu ne comprends pas. Quelqu'un de l'école s'en est pris à ma chouette, il faut découvrir qui c'est. Dis-je d'un ton hargneux. Je sentais ma colère prendre le dessus, qui avait blessé ma chouette ?

Alicia, Fred, George et Angelina restaient en retrait et se lançaient des regards furtifs. Pourquoi étaient-ils tous venus si c'était pour ne rien dire ? A l'instant où j'allais me relever, je les vis. Les lettres de mon père, froissées et souillées par la neige. Autour de ma chouette, par vingtaine. Je confiais Neige à Katie et en attrapais une. Mon père m'avait écrit pour me demander comment j'allais, dans cette lettre il venait d'apprendre pour Hugo. Je restais là, sans rien dire à réaliser qu'il essayait de me joindre depuis des semaines mais que Neige n'était jamais arrivée à destination. Je mis plusieurs minutes à lire l'entièreté des lettres et constatais que mon père était désespéré, perdu, qu'il attendait ne serais-je qu'un signe de ma part. Tremblante de rage, je fourrais les papiers dans ma poche et me relevais. Qui avait bien pu m'empêcher de recevoir ces lettres ? Cette question tournait en boucle dans mon esprit, m'empêchant de me concentrer sur autre chose. Je comprenais mieux pourquoi mon père ne comprenait pas, je ne lui écrivais plus car je ne recevais pas ses lettres.

Le mystère de Poudlard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant