Chapitre 3: Le mystère du buisson

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Je baissais les yeux vers lui en me demandant pourquoi il avait choisi ce moment pour en parler. Déçue j'écoutais quand même ce qu'il avait à dire concernant le sujet.
« Cela a commencé il y a environ 2 jours, expliqua-t-il, j'étais couché depuis une bonne demi-heure lorsque j'ai entendu une sorte de hurlement derrière les buissons du jardin. Je n'y ai pas vraiment prêté attention jusqu'à hier soir où ils sont devenus de plus en plus bruyants et nombreux. »
« J'ai effectivement entendu la même chose hier soir... Je regardais les étoiles dans le jardin et les buissons ont bougé. Quelques heures plus tard j'ai entendu des gémissements. » racontais-je en terminant ma glace.
« Louise ! Cela fait une heure qu'on te cherche, on devait rentrer déjeuner à la maison. Il est déjà deux heures de l'après-midi. » hurla mon père en accourant devant nous. J'avais complétement oublié mon frère et mon père ! Je me levais, déposais les 5 mornilles et 2 noises que coûtait ma glace et m'approchais d'eux.
« Ton sac Louise ! » s'écria Fred en me le tendant. Avant que je ne parte il me chuchota à l'oreille : « on se verra à Poudlard dans une dizaine de jours, écris-moi s'il y a du nouveau. » Puis il retourna s'asseoir. J'allais enfin partir lorsque Katie me rappela : « Au fait tu n'as pas reçu ma lettre ? Je t'invitais à passer le reste des vacances à la maison ». Je me tournais vers mon père pour lui demander s'il était d'accord.
« Je t'emmènerai demain si tu veux, répondit-il, vous prendrez le train pour Poudlard ensemble ? » demanda-t-il à l'adresse de Katie. Celle-ci hocha la tête et je m'en allais pour de bon en saluant mes amis.
« Alors tu as toutes tes fournitures ma chérie ? » me demanda mon père lorsque nous marchions vers le magasin le plus proche.
« Oui, et Hugo ? » demandais-je en me tournant vers mon frère.
Il me montra son sac rempli de plumes, de livres, de robes et même d'un chaudron. Mon frère était tout fier d'entrer à Poudlard et cela se voyait dans ses yeux. Nous entrions au chaudron baveur (le bar du chemin de traverse) pour trouver une cheminée. Mon père passa le premier et disparu dans un jet de flammes vertes en criant « à la maison ».

« Papaaaa » hurla Hugo de la cuisine. Mon père accouru, de la mousse à raser sur les joues. Hugo tenait sa baguette à la main et venait de mettre le feu au repas. Mais mon frère ignorait qu'il était interdit aux sorciers de premier cycle de lancer un sort dans le monde des moldus. J'accourus donc derrière mon père, sortis ma baguette magique et criait « AGUAMENTI » en la pointant vers les flammes. De l'eau jaillit à son extrémité et calma le feu. Mon père prit un sceau, le rempli d'eau et le versa sur les flammes restantes comme si c'était la chose la plus logique à faire. Ma baguette toujours pointé sur la casserole carbonisée je me sentis bête et la rangea. Quelques instants plus tard un hibou se percha devant la fenêtre ouverte, une lettre dans le bec. Le sceau de Poudlard y était imprimé au dos. D'une main tremblante, Hugo s'en saisi et commença à la lire. Lorsqu'il eut terminé il était tout pâle. Il s'agissait d'un avertissement de Poudlard, lui indiquant qu'il pourrait être renvoyé s'il recommençait.
« Je n'ai pas fait exprès de mettre le feu ! Et puis Louise aussi a lancé un sort et n'a pas reçu de lettre ! » se défendit mon frère en déchirant la lettre.
« Sache que tu n'étais pas censé avoir ta baguette à ce moment-là et que moi je l'ai utilisé pour réparer tes bêtises. En plus je ne suis pas une sorcière de premier cycle ! » lui expliquais-je en jetant la lettre déchirée.
« Calmez-vous les enfants, il va déjà falloir préparer autre chose à manger maintenant que cette omelette est brûlée » trancha mon père en vidant le reste d'œufs dans la poubelle.
Il n'avait pas tort, il était déjà 3 heures et je n'avais rien avalé depuis ce matin, à part peut-être ma glace. Je décidais donc de faire des sandwichs. Je poussais Hugo et mon père de la cuisine et sortis du pain et du fromage. En voulant couper un morceau particulièrement gros je ratais mon coup et le fromage vola jusqu'à la porte du jardin. Je me baissais pour le ramasser et mon regard se posa sur les buissons du jardin. Un élan de courage s'empara de moi et j'ouvris la porte. Les yeux fixés sur la verdure j'avançais avec prudence redoutant ce que j'allais découvrir. Arrivée à quelques mètres du buisson je m'arrêtais, anxieuse. Fallait-il vraiment que je mette le nez dans cette affaire. Après tout ce n'était qu'un buisson pensais-je. Je me risquais à passer la tête par-dessus les branches et ce que je vis me glaça d'horreur. Là, étendu sur le sol, un lapin mort était allongé et semblait avoir beaucoup souffert. Les larmes me montèrent aux yeux, je m'en voulais de ne pas être intervenue hier soir alors que je n'étais qu'à quelques mètres. J'entendis un craquement et me retournais vivement. Mon frère, son crapaud à la main me regardait fixement.
« Tu pleures ? » me demanda-t-il en s'approchant d'un air compatissant. J'essuyais mes yeux d'un revers de manche et me forçais à sourire. Je pris mon frère par la main et l'entraînais vers la cuisine. Je ne voulais pas qu'il voit ça.
« Allez viens, tu vas m'aider à préparer les sandwichs » murmurais-je en le forçant à me suivre. Mais son regard resta fixé sur le buisson et j'avais peur qu'il découvre quelque chose. Il n'était pas idiot. Il s'approcha et passa la tête par-dessus le buisson. Il n'eut aucune réaction mais je voyais que quelque chose clochait.
« Ça va Hugo ? » m'inquiétais-je en m'avançant.
« Bien sûr, pourquoi est-ce que tu pleures pour un lapin ? Il est magnifique ! » répondit mon frère le plus naturellement du monde.
Avais-je bien entendu ? En regardant je cru d'abord à une hallucination. Devant moi se trouvait un magnifique lapin blanc qui croquait une carotte et semblait en parfaite santé. Devenais-je folle ? Il fallait que j'en parle à Fred mais je ne voulais inquiéter personne d'autre.
« Oui tu as vu, bon maintenant viens manger. » murmurais-je à mon frère qui ne broncha pas. « Tu viens ? » insistais-je. Après plusieurs essais il me rejoignit enfin. Il savait que j'allais mal mais ne le fit pas remarquer.

L'après-midi passa à une vitesse folle et je n'eu le temps de rien faire. Vers 8 heures je préparais ma valise pour Poudlard. Je pliais mes robes neuves et repassées et les déposais au fond. J'ajoutais mes sous-vêtements, des gros pulls et mes jupes. Ensuite je rangeais mes ingrédients de potions, mes plumes, mes parchemins, mes manuels, ma baguette magique et mon chaudron. Juste avant de la fermer je rajoutais mon nécessaire à balai et un peu d'argent. Je la refermais enfin et la poussa contre le mur. Je descendis chercher mon Nimbus 2001, un balai très performant et sans doute l'une des choses les plus importantes à mes yeux. Je refermais la cage de Neige et me couchais enfin. Mais je ne trouvais pas le sommeil, je repensais sans cesse à ce pauvre lapin et à sa « résurrection ». C'était pourtant impossible je l'avais vu mort ! Comme je ne dormais pas je sortis de mon lit et m'installais à mon bureau. Je sortis ma plume, la trempa dans l'encre et écrivis :
Fred,
Il est déjà 9 heures mais je me sentais obligée de t'écrire. En réalité je me sens vraiment mal et tu es la personne la mieux placée pour m'aider. Je me suis risquée à aller voir derrière les buissons et ce que j'ai vu est horrible. Je t'en dirai plus le 1 er Septembre dans le train. J'ai hâte de te voir.
Louise
J'ouvris la cage de Neige, lui attacha la lettre et la laissa s'envoler pour aller trouver Fred. Je me sentis tout de même mieux. J'allais me recoucher lorsque je remarquais que mon écharpe traînait toujours. Je la roulais en boule et la jeta sur ma valise. Epuisée je tombais sur mon lit et m'endormis presque aussitôt. Mis à part le retour de Neige vers 3 heures du matin rien ne me dérangea cette nuit-là.

Le matin j'ouvris les yeux et sautais de mon lit. J'allais passer quelques jours chez Katie juste avant la rentrée ! Rien ne pouvait me réjouir autant. J'enfilais une robe et passais devant le miroir me recoiffer. Je contemplais mon reflet un instant. Mes grands yeux verts reflétaient avec la lumière du soleil. Mes longs cheveux noirs tombaient sur mes épaules avec élégance. Je sortis ma brosse et la glissa à travers mes mèches bouclés. J'allais refermer la cage de Neige lorsque je vis qu'elle avait déjà apporté une réponse de Fred attachée à la patte. Je pris l'enveloppe et me hâta de la lire.
Louise,
J'espère que tu vas bien ! Tu m'inquiètes un peu à vrai dire. Ici tout va bien, je n'ai entendu aucun autre son bizarre venant du buisson. On se voit dans le Poudlard Express le 1er Septembre.
Fred
Le Poudlard Express était le train qui partait de Londres le 1er Septembre à 11 heures précises. Il emmenait les sorciers jusqu'à Poudlard en une journée.
Je repliais la lettre et descendis avec mon balai, ma valise et la cage de Neige à la main. Dans la cuisine une atmosphère étrange régnait. Mon petit frère regardait ses saucisses avec un air de dégout et n'avait pas touché à ses œufs brouillés. Je pris place à table et me beurrais un toast.
« Tu as bien dormi ma chérie ? » demanda mon père entre une gorgée de café.
« Oui mais pourquoi Hugo fait cette mine ? » demandais-je en croquant dans mon toast. Mon frère me lança un regard noir et articula faiblement : « Parce que tu as tué le beau lapin et que tu l'as mis sous mon oreiller. » Je faillis tomber de ma chaise. Comment une absurdité pareille avait pu lui venir à l'esprit.
« Mais enfin Hugo qu'est-ce que tu racontes ? » m'écriais-je en me levant d'un bond. Je renversais au passage mon jus d'orange sur ma robe et poussais un profond soupir. Hugo me regardait avec terreur comme si j'étais un monstre.
« Ecoute Hugo tu sais bien que je ne mens jamais. J'ignore comment ce lapin est arrivé là mais je te jure que ce n'est pas moi ! » lui expliquais-je en frottant ma robe avec une éponge. Mon père mis sa tasse vide dans l'évier et s'approcha de nous.
« Ecoutez les enfants. C'est très grave qu'un lapin mort se soit trouvé sous l'oreiller de Hugo. Louise je veux que tu sois sincère et que tu me promettes que tu n'y es pour rien. Sinon cela voudrait dire que quelqu'un est entré chez nous cette nuit... Ou peut-être que de la magie aurait pu permettre qu'il se retrouve là. »
« Je promets que je n'y suis pour rien ! » répétais-je en tournant les talons. Je grimpais les escaliers 4 à 4 et allais enfiler une robe propre.

Le mystère de Poudlard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant