Chapitre 10: William Turner

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« C'est un garçon ! » annonça fièrement le médecin à M. et Mme Turner, le 01 novembre 1802, à trois heures du matin.

Madame Turner était allongée dans un petit lit, entourée de son mari et du médecin qui venait de l'aider à accoucher. Elle était fatiguée et la sueur perlait sur son front. Déjà dix heures qu'elle essayait de mettre au monde son enfant. Le nouveau-né, dans les bras du médecin, poussa un cri strident et se mit à pleurer. Il était bien vivant. Le médecin posa délicatement le bébé dans les bras de sa mère, et M. Turner s'approcha. Les deux parents étaient émus devant ce petit ange.

« Nous allons t'appeler William, comme ton grand-père... » murmura Mme Turner en caressant la tête de son enfant.

Après plusieurs heures, le médecin quitta enfin la maison. William était endormi dans un berceau et les Turner se reposaient.

« Il aura une belle vie ici, l'école du village n'est pas loin et il pourra aller dans le meilleur collège de la région. » Dit Monsieur Turner en se promenant dans la toute petite chambre.

« Ne pensons pas déjà à l'avenir, ce n'est encore qu'un bébé. » S'inquiéta madame Turner.

« Marie, il faut que notre fils ait une bonne éducation. Les jours de congé, il devra déjà travailler aux champs avec moi. »

« Louis, je veux que William profite de son enfance. Lorsqu'il aura huit ans, il devra déjà t'aider à travailler... C'est sûr qu'on aurait besoin d'un peu plus d'argent... »

Les pleurs du bébé mirent fin à leur discussion et les époux s'occupèrent de leur fils.

03 décembre 1810

« William ! »

Le jeune garçon accouru dans la cuisine. C'était un petit garçon rusé, à l'allure brave. Ses cheveux étaient d'un noir de jais et lui retombaient devant les yeux. Pourtant il n'y avait rien de plus beau que ses yeux, ils étaient de couleur verte et brillaient à la lumière.

« Combien de fois t'avons-nous demandé de ne plus traîner aussi tard dans les champs ? Tu dois aider ton père demain matin alors mange et va te coucher. »

« Mais maman, je m'ennuie au travail, j'aimerais m'amuser ! » s'énerva le petit garçon, qui avait le teint bronzé.

Marie Turner disposa une assiette pleine de soupe sur la table et fit signe à William de s'asseoir.

« Je ne veux pas manger. »

« Très bien, va préparer tes affaires pour demain. »

« Je n'irai pas travailler demain. » s'obstina William, sentant la colère monter en lui.

« Ce sont les règles ! » cria madame Turner en s'énervant à son tour.

« J'en ai assez des règles ! » hurla l'enfant.

Du haut de ses huit ans, William était capricieux. Mais alors qu'il s'énervait de plus en plus, sans qu'il ne touche rien, l'assiette de soupe bondit hors de la table et retomba sur la tête de madame Turner. William resta la bouche ouverte sans comprendre.

« Tu seras puni demain par dix coups de bâtons. » S'exclama M. Turner qui était entré à ce moment.

L'enfant déguerpi et ne se montra plus avant le lendemain. Jusqu'ici, les Turner n'avaient pas cherché d'explications à ce phénomène. William grandit, et des choses étranges continuaient de se passer autour de lui quand il sentait une émotion forte. A l'école les élèves le pensaient fou et avaient peur de lui. Les Turner ne savaient pas ce qui n'allait pas avec leur enfant.

Le mystère de PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant