Chapitre 2: Le chemin de traverse

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J'enfilais mon manteau, attrapais ma lettre de Poudlard et descendis prendre mon petit déjeuner. C'était aujourd'hui le 20 août, et aujourd'hui que nous allions chercher nos fournitures. En arrivant dans la cuisine mon frère mettait ses chaussures et mon père terminait de se brosser les dents.
« Louise nous allons partir tu es prête ? » demanda-t-il en recrachant du dentifrice dans l'évier.
« J'allais prendre une tartine ou deux avant... et je ne suis pas douchée » expliquais-je en m'asseyant.
« On devait partir à onze heures piles ! » se plaignit-il en attachant sa cravate autour de son cou. Je beurrais une tartine et filais mettre un peu de parfum. Une fois prête je rejoignis mon frère et mon père qui semblaient impatients.
« Bon Louise tu y vas la première » dit mon père en me tendant un pot.
Je m'avançais à l'intérieur de la cheminée et pris une poignée de poudre de cheminette dans le pot. Il s'agissait d'un moyen très simple de se rendre quelque part. Je tendis la main et m'écriais : « chemin de traverse ! » en laissant tomber la poudre. De grandes flammes vertes m'entourèrent et je me mis à tourner de plus en plus vite en passant de cheminées en cheminées. J'avais toujours envie de vomir dans ces moments-là mais je fermais les yeux et me concentrais sur l'endroit où aller. Après des secondes qui me parurent interminables j'atterrissais enfin sur quelque chose de très dur. Il s'agissait en effet d'un sol pavé. Je me relevais avec peine et observais les alentours. La rue ne semblait pas peuplée contrairement à d'habitude. Le chemin de Traverse était une vieille et magnifique rue surplombée de marbre où de grandes bâtisses nous entouraient. Il y avait des magasins hors du commun ! A ma gauche se trouvait le magasin d'accessoires de Quidditch, où le dernier balai se dressait derrière une vitrine en argent. Le fabuleux Eclair de Feu, qui volait plus vite que n'importe quel autre balai. A ma droite se dressait la papeterie Scribbulus, on y faisait le meilleur papier pour les livres et les meilleurs parchemins. De dizaines d'autres boutiques s'étalaient un peu plus loin. Quelques instants plus tard mon frère tomba à mes côtés bientôt suivit par mon père qui manqua de se casser le nez.
« Pas de problème en chemin ? » demanda mon père.
Une fois lui avoir assuré que non nous nous dirigions vers la boutique de Ollivander, vendeur de baguettes magiques pour que mon frère achète la sienne. La sonnette retentit lorsque je poussais la porte. Ollivander était perché sur une échelle derrière une étagère poussiéreuse et remplie de boîtes. Mon frère s'approcha du guichet l'air timide. Ollivander l'entendit et s'approcha. C'était un vieil homme chaleureux avec d'épais cheveux blancs et des yeux bleus-gris. Il lâcha un faible sourire avant de se tourner vers moi.
« Alors Louise, comment se porte ta baguette ? Bois d'acajou et crin de licorne, 28,5 centimètres, très souple. »
Ollivander ne demandait pas si nous allions bien mais si notre baguette allait bien, car il se souvenait de chaque baguette qu'il avait vendue. Il fallait le connaître pour savoir que ce n'était pas malpoli mais seulement une manière de s'intéresser à nous. Il disait la même chose à chaque sorcier qu'il revoyait.
« Elle va très bien Monsieur mais aujourd'hui nous sommes là pour acheter la baguette de mon frère Hugo » répondais-je un peu gênée en montrant mon frère.
Son regard se tourna vers mon frère qui paraissait effrayé. Je lui chuchotais que tout irait bien et il semblait détendu.
« Alors mon garçon... voyons, oui celle-ci devrait convenir » dit Ollivander en sortant d'une boîte une magnifique baguette. Il la tendit à Hugo qui la pris en tremblant. Il l'agita maladroitement et mis le feu à une étagère. Hugo semblait désolé mais Ollivander lui assura que cela arrivait à chaque fois. D'un coup de baguette magique il éteignit les flammes et sortit une nouvelle baguette. Inquiet, Hugo s'en empara et agita à nouveau la baguette. Cette fois ce fut comme si elle lui avait toujours appartenue. Il sentit ses doigts s'accrocher à elle et une douce chaleur se répandit dans son corps.
« Félicitations ! Cette baguette vous a choisi. Elle est faite en bois d'Aubépine et ventricule de dragon et mesure 31 centimètres. » assura Ollivander en admirant Hugo. Mon père se tenait dans l'entrée sans trop comprendre.
« Cela fera 7 gallions s'il vous plaît » demanda Ollivander.
Chez les sorciers la monnaie aussi était différente. Il existait trois types de pièces : la noise de bronze, la mornille d'argent et le gallion d'or (la plus grosse et celle qui avait le plus de valeur). Mon père sortit de sa poche une poignée de gallion et la posa devant Ollivander. Années après années il s'était habitué à payer ainsi même s'il avait toujours eu du mal. En sortant de la boutique je remarquais que la rue était désormais bondée. J'essayais d'apercevoir mes amis dans la foule, sans succès.
« Papa est ce qu'on pourrait passer à Gringotts s'il te plaît, j'aimerais prendre un peu d'argent pour acheter mes fournitures. » demandais-je en marchant à côté de lui.
Gringotts était la banque des sorciers, il s'agissait de l'endroit le plus sûr de la Grande-Bretagne après Poudlard. C'était une grande bâtisse grise faite en pierre qui se dressait à près de 20 mètres de haut. La banque était dirigée par des goblins, de toutes petites créatures à l'air sévère. Il ne fallait jamais leur manquer de respect.
En arrivant devant le bâtiment mon père me donna la clé de mon coffre et me laissa y aller seule.
« En attendant je vais acheter les robes et le chaudron de ton frère » dit-il en s'éloignant.
Je pénétrais dans la banque ma clé à la main en évitant le regard des goblins, qui paraissaient très occupés. En arrivant au guichet je demandais timidement : « Bonjour, j'aimerais prendre de l'argent dans mon coffre s'il vous plaît ».
Le gobelin leva le nez de son travail et me regarda d'un air mauvais ce qui me mis encore plus mal à l'aise. Finalement il me demanda le numéro du coffre et je lui tendis la clé. Il vérifia ensuite mon nom dans le registre et appela un autre gobelin : « Gripsec s'il te plaît, mademoiselle Turner voudrait retirer un peu d'argent ». Le gobelin en question s'approcha et pris la clé qu'on lui tendait. Il me fit signe de le suivre et avança vers un endroit sombre. Des wagons nous attendaient un peu plus loin. C'était simplement parce que les coffres étaient situés à des kilomètres sous terre et on racontait même qu'au fond un dragon y vivait. Je pris place dans un des wagons et me fis silencieuse jusqu'à l'arrivée. Mon coffre était le numéro 202. Gripsec sortit la clé de sa poche et la glissa dans la serrure. A l'intérieur se trouvaient toutes mes économies et l'argent que mon père me donnait chaque mois depuis 2 ans. C'était pour que j'apprenne à gérer mon argent pour plus tard. Je ne le dépensais que très rarement. Surtout pour mes fournitures et mes vêtements en fait. Je sortis un mince sac de ma poche et y glissait quelques gallions puis une poignée de noises et de mornilles. Gripsec referma le coffre d'un coup sec et me ramena en haut, où je me hâtais de quitter la banque. Je partis tout de suite à la recherche de Fred et Katie sans penser à aller voir mon père. J'arrivais dans une foule énorme autour de la célèbre librairie Fleury et Bott et j'aperçus une tête aux cheveux roux qui dépassait.
« Hé Fred ! » m'écriais-je en poussant tout le monde pour le rejoindre. Il se tourna vers moi en souriant.
« Salut Louise, je ne suis pas Fred mais George » dit-il en riant.
Ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau alors forcément de dos j'avais encore plus de mal à les reconnaître. Un peu gênée je lui demandais où était Fred. Il m'indiqua l'intérieur de la boutique où je me précipitais sans me soucier de doubler tout le monde. Fred était devant une pile de livres près Katie qui semblait concentrée. Je m'approchais d'eux le regard rempli de joie et lorsqu'ils m'aperçurent ils sourièrent à leur tour. Avant d'avoir eu le temps de leur parler un employé du magasin me saisit par l'épaule et m'entraîna de l'autre côté de la boutique.
« Alors ma grande qu'est-ce qu'il te faut ? Nous avons beaucoup de clients alors je dois faire vite » expliqua-t-il en sortant un parchemin et une plume.
Je sortis de ma poche la lettre de Poudlard que je n'avais même pas ouverte et lu les quelques lignes concernant les fournitures. Il me fallait beaucoup de livres cette année.
« Alors il me faudrait le livre des sorts et enchantements (niveau 6) de Miranda Fauconnette. Ensuite Mille herbes et champignons magiques de Phyllida Augirolle. Les Animaux Fantastiques de Newt Scamander. Puis le manuel de métamorphose avancée, le manuel avancé de préparation des potions de Libatius Borage. Arbres carnivores du monde et affronter l'ennemi sans visage s'il vous plaît. » récitais-je en contemplant la liste de fournitures.
L'employé nota l'ensemble des livres sur son parchemin, s'absenta quelques instants et revint avec une pile de livres sous le bras. Il me les tendit, me demanda un gallion et trois mornilles puis alla s'occuper d'un élève de 1-ère année qui semblait perdu. Je fourrais tant bien que mal mes manuels dans mon sac et rejoignis mes amis.
« C'est trop rempli ici, allons dehors » dit Fred en me tirant par le bras, m'entraînant dehors. Une fois sorti de la foule il me serra dans ses bras puis Katie se joignit à notre étreinte ce qui nous fit rire.
« Vous avez acheté vos manuels ? » leur demandais-je, mon sac sur l'épaule.
« Oui, il y en a beaucoup cette année ! » fit remarquer Fred.
« C'est vrai, d'ailleurs on devrait continuer nos achats il est déjà douze heures et quart » répondit Katie.
Nous devions encore acheter nos nouvelles robes chez Madame Guipure qui était responsable du prêt à porter pour mages et sorciers, passer chez « les chaudrons potages » pour nous munir de nouveaux chaudrons, acheter les ingrédients manquant pour les potions, et passer chez Scribbulus acheter des plumes et parchemins neufs. Il fallait aussi que j'achète une paire de gants protecteurs en cuir de dragon pour les cours de potions car les miens étaient abimés.

En sortant de la dernière boutique (Madame Guipure) nos sacs étaient pleins à craquer. Mais en passant devant la boutique d'accessoires de Quidditch nous nous sentions obligés de rentrer faire un tour. Notre passion pour le Quidditch prit le devant et nous repartions avec un nécessaire à balais chacun. Nous en avions eu pour 10 Gallions. Voyant que Fred n'avait pas assez pour se le payer je lui avais payé la moitié. Lorsque nous sortions de la boutique, les bras pleins il était toujours en train de me remercier. Je crois que son vieux comète 260 avait bien besoin d'un peu de soins.
Nous décidions de nous arrêter prendre une crème glacée chez le glacier Florian Fortarôme. Nous laissions tomber nos sacs sur le sol et nous nous affalions sur les chaises à bout de souffle.
« Je crois qu'on a tout » soupira Fred en saluant le glacier.
« Qu'est-ce que je vous sers aujourd'hui mes enfants ? » demanda Florian.
« Une crème au citron avec un verre d'eau fraîche s'il vous plaît » demandais-je en levant les yeux vers le ciel.
Le soleil brillait et le ciel était d'un bleu éclatant. Rien n'aurait pu me rendre triste en ce jour. Rien à part le mystère du bruit derrière les buissons que Fred choisit comme sujet de discussion en sirotant son jus de citrouille.

Le mystère de Poudlard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant