Chapitre 8: Un nouveau petit ami

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Le mois d'octobre était arrivé plus vite que prévu. Les feuilles recouvraient désormais le parc et les écharpes étaient de sortie. Je me dirigeais vers le parc pour rejoindre Drago.

Il s'en était passées des choses depuis... Tout remontait au lendemain de mon accord avec Drago, ce dernier m'avait promis de m'aider à retrouver mon frère si je prétendais être sa copine pendant un mois. Autant dire que cela n'avait pas été facile, c'était même un supplice les premiers jours. Tout a commencé le lendemain en cours de potions. Drago était arrivé en avance et m'attendais, adossé contre le mur. Son bras allait mieux et madame Pomfresh devait lui retirer son plâtre ce soir-là. La nuit avait été dure pour moi et cela se voyait à mes cernes. J'avais récuré l'infirmerie toute la nuit alors que Drago avait décidé de m'abandonner pour retrouver son dortoir. J'étais retournée à la tour de Gryffondor à quatre heures du matin et m'étais réveillée à sept heures.

Drago ne se fit pas attendre pour me faire une réflexion.
-Tu n'as pas l'air bien en forme trésor ! dit-il avec son air niais et ironique. Il avait décidé de m'appeler comme ça depuis que j'avais accepté le marché après le cours de botanique, hier. Il avait simplement murmuré à mon oreille « parfait trésor » et m'avait contournée en me frôlant. J'étais donc restée au milieu de la serre, prise au piège par cet accord. Voilà ce que c'était de demander un service à Drago Malefoy. Je détestais sa façon d'être, je détestais tout chez lui et pourtant il me restait encore un mois à le supporter.

C'était notre premier vrai moment depuis notre marché. Drago souriait. Il était content de son coup. Je n'osais pas vraiment aller près de lui mais arrivée à sa hauteur il m'attrapa la main et m'attira contre lui. Je n'étais pas bien du tout, son visage était à quelques centimètres du mien et je sentais son souffle sur ma peau. J'étais coincée contre son torse et il ne semblait pas vouloir me lâcher.
-Drago s'il te plaît... murmurais-je.
-Tu veux qu'on retrouve ton frère oui ou non ?
-Tu n'es pas obligé d'en faire autant.
C'était à ce moment que ça se compliquait, Fred était apparu devant nous et avait lâché son sac en me voyant. Je lisais la colère sur son visage, mais je sentais qu'une part de lui était blessée. Ce fut ensuite le tour de Katie d'apparaître. Elle ne semblait pas comprendre. Elle jeta un œil à Fred et fronça les sourcils. Fred lui murmura quelque chose à l'oreille et celle-ci acquiesça. Drago me lâcha enfin et je m'écartais, gênée. Ce dernier continuait de me fixer d'une manière désagréable, son fidèle sourire accroché aux lèvres. Le professeur Rogue arriva et me regarda un instant avant d'ouvrir la classe. J'espérais qu'il n'avait rien vu de cette scène. Je jetais un œil à Fred qui semblait blessé et évitais mon regard. Effectivement je n'arrangeais pas mon cas même si c'était une bonne chose pour Katie que je m'éloigne de Fred. Elle n'avait maintenant plus qu'à saisir sa chance avec lui. Mais si ce dernier savait que j'étais plus ou moins avec Drago et qu'il m'aimait réellement, pas sûr qu'il sorte avec elle. Les élèves entrèrent et s'installèrent sans bruit.
-Je vais ramasser vos devoirs sur la propriété du bézoard. J'avais demandé deux rouleaux de parchemins alors j'espère qu'ils ont été faits. Annonça simplement Rogue en circulant dans les rangs. Je sentis mes jambes se figer, évidemment je n'avais pas eu le temps de faire ce devoir à cause de ma retenue. Je lançais un regard de panique en direction de Drago mais celui-ci ne dit rien et tendit simplement le sien au professeur.
-J'enlève cinquante points à Gryffondor car je vois que certains ne font pas leurs devoirs. Débita Rogue en passant derrière moi. Je baissais la tête sans rien dire tandis que Drago se moquait.
-Oh trésor je t'aurais bien aidé mais je ne savais pas que tu n'avais pas fait ce devoir... susurra-t-il les yeux rieurs. Je levais les yeux au ciel et tournais la tête vers Fred. Seul au fond de la classe il semblait très triste. Il croisa mon regard et fit la grimace. Il avait entendu ce que Drago venait de dire. Ce ne pouvait vraiment pas être pire !
-Alors quand est-ce qu'on va chercher Hugo ? Ce n'est pas une blague Drago je compte vraiment sur toi... expliquais-je à Drago en restant le plus calme possible.
-J'ai vérifié dans la salle commune et dans les dortoirs de Serpentard, il n'y est pas... Mais ce petit moldu ne doit pas être bien loin. Dit-il sans même me regarder.
-Drago ! Ne l'appelle pas comme ça ! C'est un sorcier comme toi et moi ! m'emportais-je.
En voyant le professeur Rogue arriver je baissais le ton.
-Je pensais que tu allais vraiment m'aider, mais non c'est juste un jeu pour toi !
-Ton frère n'a pas l'air doué pour un sorcier, il paraît qu'il ne s'en sort dans aucun cours ! Il n'a même pas réussi à transformer son crapaud en verre en cours de métamorphose ! se moqua Drago.
Je sentis une colère monter en moi, mais pas une colère comme d'habitude, une envie de frapper dans quelque chose, dans quelqu'un m'envahissait soudain. J'avais des remords énormes à cet instant, je ne comprenais pas pourquoi j'avais accepté de prétendre être la petite amie du garçon que je détestais le plus. Sa présence à côté de moi m'insupportais, ses yeux moqueurs, son sourire en coin et sa personnalité tout court. Il ne pouvait pas s'empêcher de toujours, toujours juger ce qu'il voyait, que ce soit moi ou mon frère. Evidemment que des sangs impurs comme nous n'étaient pas dignes de la famille Malefoy, des sangs purs, des riches qui n'avaient qu'une fierté : leur sang. Sans trop savoir pourquoi je me levais, bousculais Malefoy et saisis mon sac. Je le regardais dans les yeux et prononçais la seule phrase censée qui existait pour décrire ce que je ressentais : « je te déteste Drago Malefoy, et ça ne changera jamais. » Je quittais la salle sans me retourner, sans prendre le temps de regarder le visage qu'avait fait Drago, sans entendre le professeur Rogue me hurler de revenir, sans plus rien entendre que mon cœur qui battait contre ma poitrine. Je marchais sans me retourner, le cœur déchiré et pour seule compagnie ma tristesse. Je laissais couler mes larmes en me maudissant moi-même, de ne pas avoir été là pour Hugo, pour Katie, qui depuis le début voulait juste une chance avec Fred. J'étais une horrible personne, et j'avais laissé partir mon frère et mon amie. Peut-être ne reverrais-je jamais Hugo, peut-être que Katie m'en voudrait pour toujours.
Je descendis un escalier en marbre et passais chercher mon Nimbus 2001 dans le dortoir. Je n'avais envie que d'une seule chose, ma véritable passion que je n'avais plus pratiquée depuis des mois : voler. Je posais mon balai contre mon épaule et descendis dans la cour. La matinée était déjà bien entamée et un grand soleil brillait. Les rayons du soleil séchèrent presque mes larmes, mais la seule blessure qui ne pouvait pas se refermer était ma tristesse. Une tristesse que je gardais avec moi depuis le jour de la rentrée, qui ne voulait pas s'en aller parce qu'une multitude de malheurs m'arrivaient. J'avais déjà perdu ma mère je ne voulais pas perdre Hugo en plus. Rien que d'y penser j'avais une boule au ventre, ma gorge se serrait et mes larmes continuèrent de couler. Je posais mon sac à l'ombre d'un chêne et enfourchais mon balai. Je décollais délicatement et en quelques secondes je sentis la douce brise du matin me caresser le visage. Une sensation qui m'avait manquée et qui me redonnait le sourire dans n'importe quelle situation. Mes cheveux voletaient contre mes épaules et ma robe se soulevait avec la force du vent. Je pris de l'altitude et fis des cercles autour du parc, mes mains serrant le manche de mon balai. J'avais l'impression de laisser tous mes problèmes derrière moi et d'être en plein match de Quidditch. Je fermais les yeux et me laissais bercer par mes souvenirs, j'imaginais la foule autour du stade qui encourageait les joueurs de Gryffondor. Mon balai volant au maximum de sa vitesse, je sentais les vibrations partout dans mon corps, je dépassais Fred et son vieux comète 260, George et son étoile filante et arrivais à la hauteur de Drago et son Nimbus 2000. Il filait vers une petite balle dorée en tendant la main. Mais je fus plus rapide, je le doublais, me mis en travers de son chemin et refermais les doigts sur le vif d'or. La foule hurlait de joie, applaudissait et des acclamations fusaient de toutes parts. Je rouvris les yeux et ralentis pour redescendre un peu. Le match gagné contre Serpentard me paraissait maintenant bien loin mais je me rappelais la tête qu'avait fait Drago en voyant que je l'avais battu. C'était l'année dernière, quand tout allait bien, qu'Hugo était à Londres, dans une école de moldus, auprès de mon père. Que Katie et moi partagions nos secrets, que Fred ne m'aimait pas, que Drago continuait de me dire des méchancetés en me voyant... Oui je préférais cette vie.

Le mystère de Poudlard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant