Chapitre 7: La disparition

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Un léger rayon de soleil traversait les carreaux des fenêtres de l'infirmerie. La salle était silencieuse, plongée dans la pénombre et seules les respirations de Drago et moi brisaient le silence. J'ouvris les yeux sans trop savoir où j'étais, les événements de la veille me paraissaient bien loin et j'avais du mal à me repérer. Peut-être avais-je rêvé ? Et que j'étais tout simplement dans mon dortoir avec mes amies autour de moi. Mais lorsque, dans le lit voisin, je vis émerger d'en dessous des couvertures une tignasse blonde je réalisais tout de suite que c'était bien réel. Drago s'extirpa de son lit et bailla. Lui aussi semblait un peu perdu et lorsqu'il tourna la tête ses yeux se posèrent sur moi. Un regard mystérieux, toujours vide d'expression.
-Bien dormi Turner ? lança-t-il contre toute attente. Je ne répondis rien, trop surprise par sa réplique. Drago Malefoy venait de me dire une phrase sans insulte et sans méchanceté pour la première fois de ma vie. Je posais mon regard sur son bras plâtré et me rappelais la fois où je lui avais brisé les os. C'était il y a seulement deux jours et j'avais l'impression d'avoir vécu tellement de choses depuis... Je relevais la tête sans trop savoir quoi lui dire. Après tout il avait mérité que je lui casse son bras. A cet instant le directeur pénétra dans la pièce à grandes enjambées.
-Drago, Louise veuillez vous habillez pour aller prendre votre petit-déjeuner. Déclara-t-il d'un air sévère. Je n'avais jamais vu le professeur Dumbledore aussi peu aimable. Je m'extirpais de mon lit et posais mes pieds sur le sol glacé de l'infirmerie. Je ne savais même pas où étaient mes vêtements et qui m'avait mise en pyjama hier soir. Lorsque j'avais ouvert les yeux après mon évanouissement hier j'étais déjà vêtue de mon pyjama. Je décidais de remonter à mon dortoir avant d'aller prendre mon petit déjeuner. Je laissais derrière moi Drago ainsi que tous ces moments étranges de la veille. Je revins en quelque sorte à la réalité en arrivant dans l'escalier. Les escaliers de Poudlard étaient les plus étranges qui soient, ils bougeaient dans tous les sens et changeaient de direction à leur guise. Si bien que j'eu du mal à arriver devant le portrait de la grosse dame. Un grand rouquin y était justement. Fred ? songeais-je. Je n'avais pas vraiment envie de parler de ce qui s'était passé hier tout de suite. Mais arrivée à sa hauteur je réalisais qu'il s'agissait en fait de George.
-Tiens salut Louise, tu vas bien ? me demanda-t-il en me voyant. La réponse était non évidemment mais je répondis que oui. George donna le mot de passe à la grosse dame et celle-ci nous laissa passer. La grande salle était plutôt remplie ce matin. Près du feu se tenaient Ron, le frère de Fred et George, en compagnie de Ginny, sa sœur. Sur une table, quelques premières années faisaient leurs devoirs. Etonnant à une heure aussi matinale pensais-je. Mais le pire était à venir, en entrant dans ma chambre je la vis, Katie était en train de se préparer pour aller petit déjeuner. Je voulais vraiment me réconcilier avec elle mais c'était délicat. Il fallait que je trouve les bons mots pour ne pas la blesser. Je soupirais un bon coup et m'avançais vers elle. Elle me vit et s'arrêta de faire quelconque mouvement.
-Qu'est-ce que tu veux ? me lança-t-elle froidement. Ses mots me firent mal au cœur mais il fallait que je lui parle.
-Ecoute moi s'il te plaît, j'aimerais juste que tu m'écoutes... insistais-je en la regardant dans les yeux. Une ombre passa sur son visage mais ses yeux m'encourageaient à continuer.
-Tu es une personne formidable Katie, non seulement une amie incroyable mais aussi une excellente joueuse de Quidditch. Tu as toujours été là pour moi. Et je suis désolée si je t'ai blessée mais sache que c'est Fred qui m'a embrassée. J'aurais dû le repousser car oui je sais que tu l'aimes... J'étais là le soir où tu as parlé avec Angelina et Alicia et j'ai entendu les horreurs sur mon frère. Dans l'histoire ce n'est pas moi la méchante. Alors à toi aussi de réfléchir avec qui tu veux vraiment être amie. Des gens qui disent des méchancetés dans le dos des autres ou une fille qui ne t'a rien fait mais à qui tu fais la tête depuis deux jours ? récitais-je sans m'arrêter. Je me tenais là debout devant mon amie et je venais de lui dire tout ce que j'avais sur le cœur. Si après ça rien ne s'arrangeait s'en était la fin de notre amitié. Je restais là, le souffle coupé sans rien dire de plus, attendant simplement une réponse. Mais Katie ne bougeait pas, j'avais du mal à savoir ce qu'elle pensait.
-Une fille qui ne m'a rien fait... répéta-t-elle en me fixant.
-Ecoute Katie, c'est ridicule de m'en vouloir pour une chose pareille ! Simplement parce que je passe beaucoup de temps avec Fred tu te sens obligée de m'en vouloir. Mais ça a toujours été mon meilleur ami ! Avant ça ne te faisait rien... ripostais-je en m'asseyant sur mon lit. Je fouillais ma valise restée ouverte à la recherche d'une robe propre. Je réalisais que je n'avais toujours pas mangé. Mon ventre criait famine.
-ça a toujours été ton meilleur ami... jusqu'à ce qu'il t'embrasse... continua-t-elle au bord des larmes.
-Tu m'en voulais déjà avant je te rappelle ! répondais-je ne sachant plus comment gérer la situation.
Nous restions là à nous regarder pendant quelques minutes sans rien dire. La situation était ridicule, vraiment ridicule. Je trouvais finalement une robe et l'enfilais. Je chaussais mes baskets et mis ma baguette dans ma poche. Je brossais mes cheveux en vitesse et lançais un dernier regard à Katie.
-J'ai dit ce que j'avais à dire, à toi de faire ton choix. Lançais-je en m'apprêtant à sortir.
-Louise, attends ! commença-t-elle. Je me retournais vers elle en attendant une réponse.
-Tu as oublié ton sac. Dit-elle simplement, un peu gênée. Je retournais près de mon lit et mis mon sac sur l'épaule.
-Ecoute Louise j'ai simplement besoin de réfléchir... dit-elle une dernière fois avant de quitter la chambre. Je ne la suivis pas tout de suite et allais m'asseoir près de la fenêtre. C'était une grande fenêtre donnant sur le lac de Poudlard. On racontait qu'un calmar géant y vivait. Perdue dans mes pensées je ne vis pas le temps passer. Il fallait vraiment que j'aille petit déjeuner. Je dévalais les escaliers le plus vite possible et rejoignis la table des Gryffondor. Fred et George essayaient de vendre des pralines longues langues à des troisièmes années lorsque j'arrivais. Katie mangeait seule en bout de table et semblait triste. Je ne comprenais toujours pas que cela prenne de telles proportions, juste pour un garçon ! Le pire était qu'elle m'en voulait déjà avant que Fred m'embrasse. D'ailleurs ce dernier me vit m'asseoir et me tendit un verre de jus de citrouille. Il voulu m'embrasser sur la joue mais je lui fis les gros yeux.
-Fred on ne peut pas, Katie a trop mal et je ne peux pas lui faire ça. Murmurais-je.
-Est-ce qu'on peut au moins parler ? répondit-t-il en s'asseyant.
-Oui mais plus tard, les cours vont commencer et il faut qu'on se rende aux serres ce matin. Dis-je d'un ton ferme avant d'entamer mes œufs brouillés.

Le mystère de Poudlard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant