Chapitre 29

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_ Oï, comment nous as-tu retrouvés ? Il lève ses yeux anthracite et ses sourcils se froncèrent.

_ Comme ça. Répondis-je légèrement amusé

Il me juge d'un regard puis se concentre sur sa tâche. D'une délicatesse qu'il lui est propre il agrippe violement notre prisonnier par l'arrière du col.

_ Nous avons un porc à cuisiner maintenant. Souffle-t-il

Nous remontons la pente en silence jusqu'à je décide de parler.

_ Normalement, le coup d'État a fonctionné et le major a évité la pendaison.

Il ne me répond pas, mais se contente d'émettre un léger grognement. Il ouvra alors sa bouche puis me dit :

_ Tu ne nous as pas expliqué comment tu t'es retrouvée dans la merde.

Pris un peu au dépourvu, je tournai la tête dans l'autre direction. En passant une main dans mes cheveux je fais mime de remettre mon vieux bonnet qui ressemble d'ailleurs à un vieux chiffon moisit. Tête baissée, je m'exclame.

_ Haha, j'ai eu une attaque-surprise d'une ancienne connaissance.

_ Qui est ? Il se stoppa. J'allais en profiter pour continuer ma marche, mais il m'empoigna mon bras. Réponds et tu n'as pas intérêt à dévier le sujet. Répond-il d'une voix ferme et froide.

_ Euh... Je ne sais pas si tu connais cette légende, mais il y a fort fort longtemps... dans la capitale, à Mitras il y avait... euh quelqu'un qui n'avait pas très la côte. Enervée par mon manque de coopération il augmenta la pression sur mon bras. Aïe ! Mon bras ! Malgré ma protestation, il continua d'exercer cette pression. Bon d'accord, je vais te le dire ! beuglé-je de mécontentement par le fait que je ne sentais actuellement plus mon membre ! Et sans mentir, je commençais vraiment à avoir mal ! Kenny l'Egorgeur. Lui dis-je en relevant la tête et le fixant dans le blanc des yeux.

Il s'approcha de moi, pris mon menton d'une main et pencha ma tête à sa hauteur. Je pouvais sentir son souffle chaud se répondre contre mon épiderme.

_ Et, tu ne pouvais pas nous le signaler avant ! Hurla-t-il !

Hein ?

_ Mais j'étais dans un coma ! Comment veux-tu que... et puis merde, je ne pouvais pas savoir que. Il enfonça ses doigts dans mes joues m'empêchant de continuer à parler normalement.

_ Ne dis pas de la merde. Tu savais très bien la place de Kenny. Si ses yeux pouvaient tuer, je serais morte sur le coup. Maintenant. Je veux une réponse claire et précise ! Dans quel camp appartiens-tu ?

_Mais, tu es stupide ! Je ne savais pas que Kenny faisait partie des brigades spéciales. Il était même censé les exterminer ! Je m'arrêtai.

Oui, je suis dans le camp qui fera tout pour sauver l'humanité. J'appartiens à la garnison donc il est bien normal que je garde certaines infirmations. J'en parle à mes supérieurs qui eux avisent de la situation. Je termine en soupirant espérant que cette réponse lui convient.

Il me scruta pendant quelques secondes. La nuit était tombée depuis quelque temps, mais avec le clair de lune je pouvais aisément distinguer son visage dans la pénombre. Ces fins cheveux de jais contraster avec son teint clair et uniforme. Ces yeux gris au reflet bleuté étrangement m'envoûtaient. Je remarquai que tout sur son visage est symétrique. On aurait dit comme le décrivaient les contes de mon enfance, un dieu...

_ Cela reste à prouver. Dit-il en lâchant. Il reprit chemin allant rejoindre l'escouade.

Quoi !

Erreur de la nature [Livaïxoc]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant