J'avais acheté un nouveau bureau pour ma chambre la semaine dernière et il endossait déjà parfaitement son rôle. Des piles de feuilles griffonnées de notes et d'exercices s'amassaient dans tous les sens, mélangées à mes manuels. Je n'avais pas encore trouvé le courage de classer les cours que j'avais récupérés ces trois derniers jours, pourtant, il fallait bien que je m'y mette. La masse qui s'entassait peu à peu risquait de m'engloutir si je ne me dépêchais pas.
C'était compliqué. J'espérais m'acclimater à ce rythme de travail, mais je m'en sortais assez mal. Mardi, j'avais eu un cours de mathématiques, et ma professeure m'avait préparé un programme de rattrapage pour que je sois au niveau des autres étudiants. Je m'étais retrouvé à tirer un sac d'une tonne jusqu'à chez moi. Hier, j'avais fait la connaissance de mon professeur de biologie moléculaire, qui tout comme M. Choi, se fichait éperdument de nous. Assis sur sa chaise, il se contentait de lire ses notes sans prendre en considération nos mines perdues. En trois heures, j'avais gribouillé des centaines de lettres qui consistaient plus en un charabia illisible qu'une prise de note. J'étais réellement mal parti pour valider cette matière à l'examen.
J'étais fatigué. Le jeudi était ma journée la plus chargée avec des cours en amphithéâtre, précédés par quatre heures de cours pratique. M. Kim, un autre professeur aussi gentil que Mme Kim (ils devaient être de la même famille pour être si à l'écoute), m'avait fourni le polycopié de son cours de physique, en me prenant à part pour me donner quelques conseils. Il m'avait appris qu'il s'était renseigné sur le programme australien pour m'aider à progresser. J'avais été soulagé de l'avoir comme enseignant, il paraissait investi. Cette entrevue avec lui me permit de tenir les heures suivantes en chimie, qui semblait-il, être l'horaire de la semaine le plus redouté par mon groupe.
Un grommèlement s'échappa de ma gorge. Je souhaitais retenir les annotations de M. Kim sur un chapitre primordial qu'il avait abordé en début d'année, mais je m'étais une nouvelle fois déconcentré, perdant le fil de ma lecture. Les schémas me donnaient un mal de crâne atroce, je ne réussissais pas à le retenir.
Moue aux lèvres, je reposai la feuille sur son tas pour m'étirer. Ma chaise était de moins en moins confortable, mon dos était douloureux et mon lit, placé à ma gauche, me faisait de l'œil. Je remarquai alors que la luminosité de la pièce s'était amoindrie et levai le menton vers la fenêtre, qui laissait apparaître le soleil couchant. Étonné, je regardai le radio-réveil qui indiquait 19h56. Je comprenais pourquoi mon corps semblait si las, j'étais installé devant ce bureau depuis plus de cinq heures.
Namjoon était sans doute rentré du travail. Je délaissai mes schémas pour le chercher et mes pas brisèrent le silence du couloir en rejoignant le salon vide. Aucun bruit dans la cuisine, en revanche, je captai une légère musique provenant de la chambre de Namjoon. Je m'étais vite habitué à sa routine et supposai donc qu'il avait déjà dîné.
Cette pensée ne me donna pas faim, le téléphone fixe me tentait bien plus. Je m'assis aussitôt sur le canapé, me penchai sur les touches et calai le combiné contre mon oreille.
Après deux sonneries, Jimin décrocha.
« Oui ? fit sa voix en grésillant.
- Hey.
- Oh Jungkookie ! Attends-moi une seconde, j'éteins la cuisinière ! »
Je me mordillai la lèvre en jouant distraitement avec la perle de mon collier. Jimin mangeait à 20h, je le savais mais n'y avais pas réellement songé en composant son numéro. J'avais simplement eu envie de lui parler, j'avais simplement ressenti le besoin d'entendre sa voix.
« Je suis là, dit-il en mâchouillant. Tu as bien fait de m'appeler, ça m'évitera de me précipiter sur mon bol de nouilles trop chaud.
- Impatient, ricanai-je.
VOUS LISEZ
ROSE PERLE ✧ JIKOOK (TOME 2)
FanfictionEn retournant en Corée du Sud, je ne m'attendais clairement pas à être si réceptif au choc culturel que je m'apprêtais à vivre. Je me noyais peu à peu dans mille et une pensées, de néfastes illusions qui me brouillaient l'esprit, nourries par les re...