Les gouttes d'eau dévalaient mon visage. J'avais couru sous la pluie depuis l'arrêt du bus après que Namjoon m'ait rappelé que je devais aller chez Taehyung ce jour-là. J'étais parti de chez nous en catastrophe, oubliant mon parapluie. J'avais lacé mes bottes une fois assis dans le bus et enfilé ma veste jaune qui n'était hélas pas imperméable. Taehyung habitait à l'autre bout de la ville, je ne connaissais pas son quartier et avais vadrouillé un moment avant de trouver son immeuble.
Je glissai une main dans mes cheveux trempés. En montant les marches, je tentai de les essorer du mieux que je pus au risque d'apparaître devant mon ami totalement décoiffé. Ce n'était pas réellement la première impression que je souhaitais lui donner.
Je toquai à sa porte puis frottai mes paumes entre elles. Si mes mains ne tremblaient pas à cause du froid, elles l'auraient fait du fait de mon excitation. Cette semaine avait été horrible, j'avais rendu des devoirs très moyens aux yeux de mes professeurs, mon groupe de classe ne s'était pas empêché de me faire comprendre leur dédain à mon égard, j'avais toujours du retard. Je ne parvenais ni à répondre aux questions posées par nos enseignants, ni à prendre des notes comme il se devait et cette situation me fatiguait. Rattraper mes heures de sommeil était bénéfique à ma mémoire certes, mais j'en avais assez de me prendre des regards hautains.
Le seul point positif dans mon quotidien d'étudiant, c'était Yubin. Elle s'asseyait allégrement à mes côtés lors de nos cours en commun et m'éclairait sur des points essentiels. J'en avais plus appris à ses côtés en six jours que par mes propres moyens en un mois. Yubin s'était excusée pour ne pas m'avoir aidé dès les premiers jours, elle avait eu peur de m'embêter. Et j'avais souri suite à ses mots, parce que je lui ressemblais énormément sur ce point-là. Moi, je ne voulais pas l'embêter parce que j'étais le nouveau un peu déboussolé, et qui en prime n'avait jamais étudié dans le pays. Yubin avait immédiatement compris le problème et le lendemain, elle était apparue avec une tonne de photocopies de ses cours, ainsi que les indications que les professeurs avaient données au mois de mars, dont les précisions de M. Choi qui me manquaient. Grâce à elle, j'avais malgré tout eu l'impression d'avancer cette semaine. Et je lui étais déjà énormément reconnaissant.
J'avais pris en note les prescriptions de tous nos professeurs. Je m'apprêtais à y passer mon samedi entier avant que Namjoon ne me fasse remarquer que je devais rendre visite à Taehyung. J'avais beau avoir noté l'heure du rendez-vous sur un post-it, collé sur ma radio, je l'avais complètement oublié.
Taehyung apparut. Je bataillais avec mes cheveux qui me retombaient devant les yeux avant d'apercevoir sa silhouette. Mon bras retomba le long de mon corps, mes paupières clignèrent plusieurs fois. L'aura bienveillante qu'il dégageait me réconforta aussitôt.
« Salut Gguk.
- Salut hyung. »
Il afficha son adorable sourire que je reconnaitrais entre mille. Taehyung recula en m'invitant à entrer, ce que je fis en enlevant directement mes chaussures mouillées. Il s'éclipsa un moment pour revenir muni d'une serviette qu'il m'enroula autour des épaules. Peu inquiet par mon dos trempé, je le détaillai, émerveillé. Si mes autres hyung semblaient avoir gardé une part d'eux, Taehyung lui, s'était transformé. Ses cheveux ondulés recouvraient soigneusement ses oreilles, sa peau bronzée créait un joli contraste avec sa chemise blanche, son regard chaleureux s'était teinté d'une nuance plus tranquille, moins insensée, mais toujours aussi belle.
Taehyung n'avait plus rien à voir avec le petit garçon d'autrefois.
« Originale, ta coupe de cheveux. » lança-t-il.
Je ne parvins pas ni à distinguer un ton amusé, ni un ton sarcastique. Je l'aurais pris comme un compliment, mais avec les œillades que je me prenais lors des cours, je me demandai s'il se moquait de moi.
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ROSE PERLE ✧ JIKOOK (TOME 2)
Fiksi PenggemarEn retournant en Corée du Sud, je ne m'attendais clairement pas à être si réceptif au choc culturel que je m'apprêtais à vivre. Je me noyais peu à peu dans mille et une pensées, de néfastes illusions qui me brouillaient l'esprit, nourries par les re...