ROSE PERLE ✧ JIKOOK (TOME 2)

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La tête plus légère, ma nouvelle coupe m'apportait un peu de gaieté à l'idée de passer enfin inaperçu. J'allais passer des heures en cours pratique et en chimie, le jeudi était la pire journée de la semaine vis-à-vis de la charge de travail qui m'incombait, mais je souriais. Je trottinais jusqu'aux portes de mon université comme un enfant courrait vers un stand de glaces.

J'empruntai le chemin qui menait au bâtiment scientifique, confiant. Le soleil illuminait faiblement la ville qui peinait à se réveiller. Les étudiants que je croisais abordaient une petite mine, ils n'étaient pas aussi enthousiastes à l'idée de partager leur matinée avec les formules interminables en physique. Pour ma part je préférais bien plus la biologie, mais M. Kim était un bon professeur.

Il avait relevé les erreurs que je commettais sans pour autant se moquer. M. Kim m'avait demandé de travailler mon coréen, parce qu'à présent, il n'avait plus réellement de conseils à me donner. Je m'étais adapté à la méthode de rédaction qu'il prescrivait, je n'avais plus qu'à améliorer mon style d'écriture. Je confondais encore des mots, bien que M. Kim m'ait dit que je me débrouillais bien pour avoir appris dans un autre pays. Il m'avait assuré qu'avec un peu de pratique, je résoudrais rapidement ce problème.

Yubin arrivait souvent en avance. Je ne fus par conséquent guère surpris de la voir arriver cinq minutes avant que le cours ne commence. Elle salua ses amies avant de m'approcher en fixant immédiatement mes cheveux. Yubin croisa les bras en haussant un sourcil et je soupirai, comprenant que je devais tourner sur moi-même pour qu'elle évalue ma coupe de cheveux.

Son sourire satisfait me rassura.

« Pas de doute, ça te change.

- En bien ?

- Tu ressembles à tous les gars coréens maintenant. Mais au moins, on voit beaucoup mieux tes oreilles. »

La première fois qu'elle avait vu mes anneaux, Yubin avait été surprise puis tout excitée. Elle-même portait plusieurs boucles d'oreilles et elle m'avait dit qu'elle n'avait jamais trouvé un garçon qui la battait sur leur nombre. Elle s'était mise à les compter pour ensuite me déclarer vainqueur. Je trouvais malgré tout que je trichais puisque j'avais trois anneaux suspendus aux autres, mais Yubin avait riposté qu'ils m'embellissaient trop pour qu'ils soient écartés de la compétition.

M. Kim ouvrit la porte et nous entrâmes bruyamment. Il devait nous rendre des copies et les étudiants essayaient de prédire la note qu'ils obtiendraient. À cause des erreurs que m'avait pointées notre professeur, j'estimais d'ores et déjà avoir au maximum la moyenne. Je l'avais confié à Yubin, qui m'avait rassuré en me disant que M. Kim était compréhensif et moins sévère que M. Choi.

De toute manière, qui pouvait rivaliser avec M. Choi ? Un étudiant de notre groupe avait récolté un zéro car la première page de son dernier devoir contenait cinq fautes d'orthographe. M. Choi ne s'était même pas donné la peine de corriger le reste.

M. Kim nous tendit la copie de Yubin, puis la mienne. Surpris par mon cinquante-six, je lus l'appréciation générale de mon professeur qui félicitait mes connaissances. Je n'avais pas assez approfondi mes réponses, mais je progressais. Yubin compara nos copies en marmonnant que je méritais plus, mais j'étais déjà soulagé avec que j'avais. Elle paria que je décrocherais les meilleures notes aux examens, ce qui me fit rire.

Le cours se déroula calmement. Yubin était réellement mon ange gardien, dès que je perdais le fil, je pouvais recopier ses notes sur ma feuille. Les autres se battaient pour être premiers de la classe tandis que mon amie se voyait dotée d'un esprit d'équipe sans failles. Ils étaient tous tellement égoïstes que j'avais parfois entendu des étudiants souffler de mauvaises réponses à ceux qui trainaient de la patte, tout comme moi. Grâce à mes années universitaires en Australie j'avais su qu'ils mentaient, car j'étais en avance sur une partie du cours par rapport au programme coréen. C'était réellement méchant de leur part de s'assurer une place en leur mettant des bâtons dans les roues.