Je ne sais pas si je dois être troublée parce que deux gars squattaient le couloir en fumant à 8h du matin, ou parce que quelqu'un que je ne connais absolument pas m'a complimenté, ou parce qu'il s'est tellement rapproché de moi que je me demande si je suis en sécurité là où j'habite. Mais mes pensées dérivent rapidement lorsque je rentre dans l'amphithéâtre pour le cours d'introduction à la science politique. La salle est quasi pleine et c'est là que je réalise que je suis contente d'avoir rencontré Lydia. Je la cherche et je me rends compte qu'elle s'est installée tout devant. Elle me remarque et me fait de grands signes aussi je fonce tête baissée poser mes affaires à ses côtés.
-Je t'avais gardé une place, ça va ?
-Et toi ? Par contre, j'ai pas l'habitude d'être assise tout devant comme ça. (Le professeur rentre et nous plonge directement dans son cours)
Cela fait 2H que j'écris sans prendre de pause tellement le cours sur les conflits au moyen orient est prenant. Je n'ai jamais autant appris et compris de choses en si peu de temps. J'ai l'impression d'avoir été une totale ignorante jusqu'ici et je me mets à en vouloir aux médias qui abordent si mal ces sujets. Je mordille mon stylo et regarde la feuille de ma voisine quand je me rends compte que j'ai loupé une phrase.
-Mademoiselle, ne vous inquiétez pas, je vous enverrai le cours d'aujourd'hui par mail. (Surprise par le professeur, je souris nerveusement et pose mon stylo). Chers élèves, profitez de ma présence pour me poser toutes les questions qui vous passent par l'esprit. J'attends de votre part de la réflexion, de la recherche, de la curiosité, de l'échange. C'est comme cela que vous comprendrez mon cours, les enjeux abordés. Monsieur qui semble avoir déjà tout compris au 3ème rang, puis- je avoir votre nom ?
Je me retourne pour comprendre de qui il parle et je ne suis pas la seule. Au 3ème rang, quelqu'un est affalé sur sa table, en plein milieu de sa nuit et n'entend pas les mots de l'intervenant. Il fallait oser pour un premier jour de cours. Lydia me fait les gros yeux et me chuchote à l'oreille.
-Il est sérieux lui ?
-Faut croire. (Le professeur croise ses bras, prêt à attendre que cet élève réagisse. Son voisin finit par le secouer et des petits yeux que je connais déjà se redressent. Mais qu'est ce qu'il fait là lui ?) C'est pas vrai !
-Quoi ? Tu le connais ?
-Oui, c'est mon voisin, Deen. (Je me retourne pour ne pas qu'il me voit et cache mon visage sous ma main)
-Ah monsieur est revenu parmi nous, merci ! Votre nom S'il vous plait ? (Je l'entends gratter le fond de sa gorge)
-Pardon monsieur, je n'ai pas dormi cette nuit, je travaillais. Je m'appelle Michael Castelle.
-Très bien Mr Castelle. Si vous ne pouvez pas gérer le travail et les cours, cela va être un problème. Votre dossier a été accepté dans cette université parmi de nombreuses autres candidatures. Je suis sûr que des élèves aimeraient avoir une deuxième chance.
-Encore désolé monsieur, cela ne se reproduira plus.
-Très bien, que cela serve de leçon à toute cette classe.
Une force me pousse à pivoter à nouveau mon buste vers Deen ou Michael, je suis perdue. Il passe sa main sur son visage. Il a l'air vraiment épuisé. Il a du sentir que quelqu'un l'observait car ses yeux se posent directement sur moi. Je virevolte et me dresse face à ma feuille. Est ce qu'il m'a reconnu ? Le professeur annonce la fin du cours et s'en va. Nous gardons la même salle pour le cours suivant, littérature.
- Il faut que j'aille me prendre un café, tu veux quelque chose Lydia ?
-Non merci, c'est gentil.
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Ce que je suis
General FictionA l'origine, un bloc de glace, telle une comète. Elle émerveille de par son caractère. Elle est sublime à l'approche de son étoile. Il, Ken, lui a permis de suivre la bonne trajectoire. Elle a inspiré sa plus belle plume. Je déteste mon prénom, J...