Le club est plein à craquer ce soir. Il fait très chaud dans les vestiaires et je n'ai même pas pris une seconde depuis le début pour boire un verre d'eau. Mais le club presque plein, je peux enfin souffler et m'asseoir derrière mon comptoir.
-Hello la miss ! (C'est Framal et Mekra. Je suis contente de les voir, ils ont toujours été très gentils)
-Hey ! Je n'étais pas au courant que vous sortiez ce soir !
-Ça s'est décidé à la dernière minute. (Ken apparaît derrière eux, suivi de Deen)
-Vous avez déjà finit d'enregistrer ? (Ken s'accoude sur le comptoir pour mieux s'approcher)
- Que veux- tu, on est très fort, c'était bouclé après trois prises.
-C'est soirée étudiante ce soir ! si on avait su...remarque Deen.
-Je viens d'avoir le patron par texto, il va nous préparer une table dans un coin, souligne Ken. (Deen s'éloigne avec Framal et Mekra. Ken m'examine du haut en bas l'air pensif)
-Quoi ?
-Tu sais ce que j'aime bien chez toi, c'est que même habillée simplement, tu restes mignonne.
-Tu sous- entends que je suis mal sapée ? (Je tente de lui arracher un poil de sa barbe naissante).
-La robe de l'autre soir, elle était à tomber...
-Elle n'était pas à moi. Je ne sors jamais à la base...
-Tu pourrais vendre tes textes et gagner plus d'argent que dans ce misérable vestiaire et t'acheter un nouveau jean. Je crois que je connais toute ta garde robe.
-Arrête de te moquer de moi (Je recule d'un pas la mine boudeuse)
-Je ne me moque pas. Je suis très sérieux. Je connais plein de gens qui ont besoin de textes, d'idées, et de personnes qui peuvent comprendre leurs histoires, comme tu l'as fait tout à l'heure.
-Ce sont mes textes comme tu dis. Rien de fou, c'est juste des pensées que je ne veux pas oublier, mais elles m'appartiennent à moi. On peut changer de sujet ?
-Rah tu m'énerves. (Il se détourne pour installer ses fesses sur le comptoir et se mettre face à la foule. Mekra, Framal et Deen ont l'air d'avoir rencontré un groupe de filles.)
-Ken, ramène- toi ! (Mekra lui fait un clin d'œil, signe que les filles l'intéressent).
Je passe ainsi la soirée à observer la foule. De temps à autre, je prends des pauses et je circule dans la salle. Devenu mon lieux de travail, je n'ai plus du tout les mêmes impressions. Je erre tel un fantôme qu'on ne remarque pas au milieu de zombies.
Au loin, je reconnais la bande. Framal danse colle serré avec une brune. Mekra est en pleine discussion avec une blonde. Ken n'est pas avec eux. Je passe les portes des toilettes pour femme et lorsque je rentre dans une cabine, j'entends des bruits de plastique qui claque contre quelque chose. S'ensuit des petits gémissements. Je comprends rapidement de quoi il s'agit et gênée voir choquée, je fais vite mon affaire et retourne à mon poste de travail. Je trouve ça tellement sale de coucher avec une nana dans des toilettes de discothèque. De mon comptoir, j'ai vu sur la porte des toilettes. Et c'est même pas 5 minutes après que je vois Ken très sérieux sortir de là, ses doigts entrelacés dans ceux d'une brune qui rigole comme une dinde. Ça me fait comme un électrochoc qui m'embrase une fraction de seconde. Je ne devrais pourtant pas être surprise de le voir faire ça, après toutes les anecdotes que j'ai entendu au fil des semaines. Mais je n'ai pas envi d'avoir cette image de lui. Ça me dérange. Je crois que je commence à m'attacher à ce petit monde. Je le vois chuchoter à l'oreille de sa belle. Il la plante subitement là et lorsqu'il revient vers moi, je fais semblant de n'avoir rien vu. Il me sourit.
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Ce que je suis
General FictionA l'origine, un bloc de glace, telle une comète. Elle émerveille de par son caractère. Elle est sublime à l'approche de son étoile. Il, Ken, lui a permis de suivre la bonne trajectoire. Elle a inspiré sa plus belle plume. Je déteste mon prénom, J...