# 16 DOUCE PRESSION

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- Alors tu vois là, je pense que tu pourrais inverser ces deux phrases et utiliser ce synonyme pour enrichir ton texte. En plus, tu peux décaler les rimes, c'est intéressant. A toi de voir...

- Franchement, je pense que ça va le faire, et en plus au niveau de la prononciation, ça sera plus vif avec ces consonnes. Je vais essayer. Merci, c'est top.

(Georges retourne à côté du guitariste afin de rejouer le morceau. Je pose mon stylo et jette un coup d'oeil à mon téléphone. Pas de message. Pas de nouvelles de Ken, de Mekra, même de Diaby. Ils ont démarré une série de concerts. J'en ai vu des extraits sur youtube.

- Tu fais un bon taf... ça va ? (Antoine est assis à l'autre bout de la pièce, et se lève, pour la première fois depuis 1h, son nez de son ordinateur.)

- Oui... son texte, sa voix, il est vibrant. Tu es tombé sur une vraie perle rare. (Je suis vraiment contente d'être là, vraiment. Mais je n'arrête pas de m'inquiéter au sujet des garçons, enfin surtout Ken. Depuis son showcase, il n'a fait que de m'éviter en trouvant des prétextes pour ne pas se retrouver plus de 5 minutes dans la même pièce qu'avec moi. Je lui ai demandé si il m'avait vu avec Antoine et il m'a assuré que je faisais ce que je voulais, et tout ça en me souriant. Pourtant ça n'explique pas son absence.)

- Quelque chose te tracasse ? (J'admire le velours de ses yeux.)

- J'étais distraite. (Depuis le showcase, nous nous fréquentons sans trop s'exposer. On apprend doucement à se connaître. Il est très occupé et moi j'ai repris les cours et commencé le stage. Il est prévenant, attentionné mais n'en fait pas trop. Je me demande tout le temps à quel moment il va faire un faux pas. Les débuts de relation ne sont jamais représentatifs de la réalité. Enfin, je n'ai pas vraiment de point de comparaison. Et en même temps, je ne suis même pas sur qu'on soit dans une relation.)

- Et tu recommences. Va prendre l'air.

- Non, c'est bon. Dis... tu as des nouvelles de Ken ?

- Oui, je l'ai eu au téléphone tout à l'heure.

- Ah...d'accord...Il va bien ?

- c'est l'éclate.

- ... Il m'évite et je ne sais pas pourquoi.

- ils sont hyper occupés. Il vivent les meilleurs moments de leur vie, il n'a pas le temps de cogiter.

- T'as raison, je suis parano.

Je travaille au studio avec Georges encore une petite heure puis je le laisse enregistrer les deux chansons que nous venons de clôturer. Je décide de rentrer chez moi et comme chaque soir, Antoine m'accompagne en bas du bâtiment du label pour me piquer quelques baisers loin du regard des gens. Plus les jours passent, plus nos échanges deviennent passionnels et on a souvent du mal à s'arrêter.

- Tu te couches à quelle heure ce soir ? (Il essaie d'attirer mon attention entre deux baisers)

- Dès que j'aurais finit de lire mes cours.

- Je peux passer ? pas longtemps...Tu ne m'as jamais montré ton appartement (Je recule pour capter son expression devinant qu'il aimerait bien plus que des baisers. Il me prend au dépourvu)

- Euh, oui, pourquoi pas. (Il a l'air ravi)

- Super, j'y retourne, à toute. Je te texte quand je pars d'ici.

Prenant le direction du métro, je commence à réaliser que ce soir je vais clairement le faire et je me mets à paniquer. Je n'ai jamais...Je ne pensais pas que cela viendrait comme ça...Je ne sais même pas ce que je ressens pour lui...Je ne sais même pas si on est en couple officiellement. Il faut que je parle à quelqu'un. Je mets la main sur mon téléphone et m'engage finalement à pied vers mon quartier.

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