#40 RESPIRE

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Point de vue de Ken

Avec l'équipage, nous traversons le péage à Orange. Nous prenons enfin des vacances maintenant que les festivals sont terminés. C'est la fin du mois d'août et cela fait 2 mois que nous n'avons pas vu Jo. On lui a promis qu'on passerait la voir et j'avoue que je suis un peu stressé. 2 mois qu'elle donne à peine des nouvelles, 2 mois que je ne prends pas spécialement de news. Je sais pas trop comment ça s'est vraiment terminé avec le polak à part que ça s'est vraiment terminé. Puis, elle s'est plongée dans ses partiels qu'elle a eu haut la main. Il y a eu une dernière soirée avec la miff et on va dire que c'était pas une soirée faite pour discuter. Bref, elle est partie sans qu'on ai eu le temps de discuter un peu.

- Ken, putain !!!! t'as pris la mauvaise sortie ! (Mekra me beugle dessus. Je mets le clignotant pour prendre la prochaine sortie et faire demi tour)

- Sorry, mec. Je commence à fatiguer.

- Je peux prendre le volant.

- Non, c'est bon, on arrive dans une petit 1h. (Je sens son regard sur moi. Les deux louveteaux Fram et Deen sont toujours entrain de pioncer à fond à l'arrière)

- Elle va péter un plomb quand elle va tous nous voir à la sortie de son taf. Lydia vient encore de me confirmer qu'elle finissait bien à 16h. 

- Elle aurait pu venir avec nous.

- elle voulait partir en vacances avec sa sœur. Ça lui tenait à cœur.

- je comprends.

Ça ressemble à un vrai petit coin de paradis cet endroit. Des platanes longent la route presque jusqu'à l'infini. Les volets bleus des maisonnettes apportent quelque chose d'hyper apaisant dans le paysage urbain. Puis, des champs d'oliviers s'étendent à perte de vue. La fenêtre grande ouverte, j'inspire profondément cet air si pur incomparable à l'air parisien. Je devine qu'on arrive bientôt lorsque des mini montagnes surgissent au fond du paysage. A la sortie de Saint Rémy, nous suivons le panneau indiquant les Baux de Provence. Mekra réveille les gosses à l'arrière. Ils mettent quelques secondes à émerger. Deen brandit le déo et infecte toute la voiture. Framal se peigne la tignasse qu'il a laissé poussé cet été.

- quoi ? (S'agace le blond. Oui, parce que Deen s'est teinté les cheveux en blond. Il m'a grillé dans le rétro entrain de me moquer) on sait jamais. Je vais peut être croiser la jolie fille de la publicité pour l'huile d'olive Puget.

- t'es con ( j'éclate de rire avec Mekra)

- on sait jamais.

- l'air est doux. Ça sent vraiment les vacances. (Je tends mon bras à l'extérieur et le vent glisse le long de mon épiderme).

- il paraît que Jean Reno a une baraque ici (je suis sur qu'à cette heure- ci Mekra s'est renseigné sur le prix du M2 afin d'investir. Dès qu'il y a moyen de faire un business, il est le plus informé et stratège de tous)

La route est de plus en plus pentue. Ça se voit qu'ils entretiennent le site du château. Oui, parce qu'il y'a un château. Je me suis tout de même intéressé à l'endroit qui l'a retient de m'écrire. J'ai hâte de voir quels sont ses excuses. On se gare le plus près possible de l'entrée. Framal et Deen détestent marcher. On rentre dans le village des Baux. On est clairement au moyen- âge. Mais la vue en haut est spectaculaire. Personne ne nous reconnaît. Trop bourgeois et âgé. Je m'y sens d'office hyper bien. C'est bien son style à la petite. Un monde de bisounours fait pour elle. 

On laisse Mekra interroger l'accueil et on patiente à l'extérieur, à l'ombre, car il fait hyper chaud. C'est fou d'ailleurs à quel point le bruit des cigales est si fort.

Ce que je suisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant