# 34 CONFESSIONS

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"Vous m'avez accueillit à bras ouverts et je vous ai pris de haut. J'ai tiré un trait sur vous comme si vous étiez de simples objets sans émotions. C'était facile. Pas besoin de discuter, de répondre à des questions que je ne voulais pas qu'on me pose, de ressasser ce qui me faisait du mal. J'ai été lâche, nulle. J'ai fuit. Je n'ai pas affronté ce mauvais moment à passer. Je n'ai pas su garder la tête haute et rester classe, prendre sur moi, faire la part des choses. J'ai cru devoir choisir entre vous perdre tous et le perdre tout en restant à ses côtés. Et puis un soir, je me suis pris une claque et la honte m'a submergé. J'ai mis sur votre dos mes échecs personnels, alors que la seule responsable de mes échecs est moi et moi seule. La vérité, c'est que je me voile la face, je me persuade que tout va bien, que ma vie est en ordre. Je me lève le matin, je vais en cours, j'étudie, je réussis, je rassure ma famille, je rentre chez moi, j'étudie et je revis cette journée encore et encore. Je suis devenue ce parfait fantôme qui hère d'un endroit à un autre, se retenant d'avoir des émotions. En un an à vos côtés, j'ai fait la meilleure rencontre de ma vie, moi- même. Mais depuis que vous n'êtes plus là, la vérité, c'est que je fais semblant de croire qu'on peut tout effacer et avancer. Mais on ne peut pas avancer quand on est n'est pas honnête avec soit même. Alors, pardon."

J'appuie sur le bouton "envoyer" de ma boîte mail. J'ai destiné d'abord ce mail à Deen. Je sais que je l'ai déçu ce soir là dans le bar. Il est le dernier que j'ai croisé avant ces longues semaines d'absence. En copie, Diaby, Hugz, Mekra, Framal, Doums, Mathieu, Antoine, et tous les gars de la bande même si nous ne sommes pas si proches.

Je stress, je ne sais pas comment ils vont réagir. J'ai d'abord honte d'envoyer ce mail de pleurnicharde. Mais toute la vérité est dedans. Peu importe ce qu'il s'est passé avec Ken, cela ne les concernait pas. C'est aussi simple que ça. Les entailles que Ken a laissé sur mon coeur se sont renfermées avec le temps, mais le vide de leur absence n'a jamais été remplacé.

Mon téléphone vibre. Mes doigts moites pressent le bouton décrocher lorsque je lis "Appel entrant de Diaby".

- Allo ?

- Jo...Merci pour ton mail. Ça me touche.

- Je ne savais pas comment...

- T'inquiètes... Avec les gars on va voir Elite mixer à une soirée. Tu veux venir avec moi ?

- Tu penses vraiment qu'ils sont prêts à me voir ?

- C'est plutôt à toi que je devrais demander ça. (Il faut que je prenne mon courage à deux mains)

- Ok.

- Descends vers 20H. Je t'attendrais dans le hall.

- Très bien, cool. (Le début d'un sourire se faufile sur mes lèvres)

Le trajet en métro démarre dans le silence. J'aimerais qu'il fasse le premier pas et il sent bien que je n'arrive pas à décrocher un mot.

- ton mail était très bien écrit... Tu as vraiment du talent.

- je ne cherchais pas à en avoir sur le moment...

- je sais mais je tenais à te le dire.

- c'était bien le Japon ? (je pose une question dont je connais la réponse)

- pwalala. C'était génial. Après, j'ai pas autant fait la fête que les gars. Fallait bien que quelqu'un tienne le groupe. (je l'imagine bien rouspéter et je ris discrètement)

- il paraît que vous avez écrit un super album.

- son meilleur. Il va te plaire.

Ce que je suisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant