#38 PETITE IDIOTE

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- et donc, j'ai tout déballé à Leo et... Mekra et moi sommes de nouveau officiellement ensemble. (Ce que m'annonce Lydia n'est pas vraiment une surprise)

- il l'a pris comment ?

- mal... Il m'a accusé de l'avoir trompé, mentit... J'en ai pris pour mon grade. Mais voilà,... Si tu savais comme on est heureux.

La sonnerie de la fac retentit et le professeur d'anglais rentre dans la salle. Au loin au premier rang, j'observe Léo. Comme par hasard, il détourne son attention vers moi et Lydia. La froideur de son regard m'oblige à dévier le mien vers le grand tableau blanc. Je n'ose pas le dire a Lydia, mais j'ai de la peine pour lui. Elle a tardé à le quitter alors qu'elle fréquentait de nouveau Mekra.

- Je reviens, j'ai un appel en inconnu. 

Lydia quitte la salle de cours. Je lui mets de côté la copie du texte distribuée par la professeure. Je lève le menton vers l'estrade et je surprends Leo s'extirper à son tour de la salle. Je dois aller voir ce qu'il se passe car je ne le sens pas.

Je déambule dans le couloir vide en espérant les apercevoir au travers des lucarnes, mais personne. Je sors du bâtiment et mes yeux scrutent la cour. C'est encore plus étrange. Je choisis d'emprunter l'aile sud du bâtiment. En sillonnant le couloir, mon oreille est attirée par une voix qui augment de volume au fur et à mesure que j'avance. Les toilettes ! Leo et Lydia sont entrain de se hurler dessus. Je dois intervenir. J'entre. Leo est un peu trop  proche de mon amie. Je le tire par le col de sa veste et m' interpose entre les deux, écartant Lydia derrière moi.

- nan mais ça va pas ? Vous voulez vous faire exclure ?

- dégage, te mêle pas de ça ! (il me postillonne à la figure)

- laisse Jo, je gère ! (Lydia essaie d'être courageuse mais je perçois sa voix trembler) il faut qu'il comprenne que j'ai fait mon choix. Je t'ai dix cent fois que j'étais désolé !

- t'es qu'une mytho... tu me dégoûtes. Quand il t'aura bien baisé, il te jettera pour une autre et tu viendras pleurer.

- crois ce que tu veux !

- vous deux, vous êtes vraiment des putes à buzz. (son langage finit par me faire sortie de mes gonds. Je pousse Lydia à nouveau derrière moi au cas ou j'en vienne aux mains car il me donne vraiment envie de lui arracher sa bouche. Se sentant menacé il se rapproche également.)

- tu n'étais même pas la quand on les a connu. Arrête de mal parler ! Elle a été honnête. C'est la vie, ça arrive d'être amoureux de quelqu'un d'autre. Pourquoi t'acceptes pas la situation ?

- parce qu'elle me disait qu'elle m'aimait putain ! (le silence s'ensuit. Il a juste mal. Et dans un sens, ça excuse sa colère, mais pas son acharnement.)

- et je le pensais... Mais c'est Mekra est mon grand amour (Lydia se met à pleurer)

- Leo... (je tente de poser ma main sur son épaule, mais il la rejette sèchement) 

- Toi, me touche pas avec tes mains sales...toi qui te tape tous les rappeurs de paname. J'étais là quand tu n'allais pas bien.

- et je suis la quand tu ne vas pas bien. Ça ne te ressemble pas de parler si mal. Tu sais très bien qu'on est pas ce que tu dis.

Je crois qu'il est à bout d'argument, voir a bout tout court. Il fait demi- tour vers la porte et l'ouvre avec tant d'énergie qu'elle cogne le mur. Naturellement, je veux le suivre, le rattraper. Sauf que je ne prévois pas que la porte n'est pas une porte classique et qu'elle rebondit vers l'intérieur. Je me la prends en plein face, écrasant violemment mon nez et me ôtant un cri de douleur. Lydia fait tampon contre moi pour m'éviter de me renverser à l'arrière et lorsque je retire mes mains de mon visage, du sang apparait au creux de celles ci.

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